lundi 9 janvier 2012

2012

Je me suis amusé à illustrer un commentaire trouvé ici et qui, je trouve, donne une grille de lecture pertinente des évènements des dix dernières années et qui laisse entrevoir que le scénario  "retour à la normal" est loin d’être le plus probable. Il va falloir informer le téléspectateur de TF1 à un moment ou un autre, même si ce n'est pas bon pour le moral des ménages, sinon le réveil va être d'autant plus brutal.

2 commentaires:

yvesT a dit…

Bonjour,

J'arrive ici du blog de oilman de M Auzanneau (pseudo isbninfo sur ce blog).
Et voyant que vous êtes architecte, il y a quelque chose que je trouve curieux en architecture, c'est la perception "grand public"(et certains architectes aussi), que les tours ou gratte-ciel seraient une bonne solution pour augmenter la densité (avec même contraintes de lumière naturelle pour les diverses formes d'urbanisme considérées), alors que de fait ça n'est pas le cas ! (et encore plus vrai pour tours d'habitations).
Brouillon de post à ce sujet ci-dessous avec en lien deux articles à ce propos :
http://iiscn.wordpress.com/2011/05/15/densite-etages-lumiere/

Je serais intéressé par savoir dans quelle mesure cela est enseigné/connu en étude d'archi ?
Cordialement.
PS : voulais vous envoyer cela par mail mais pas trouvé d'adresse

Pav a dit…

En France, le débat sur les tours est revenu depuis très peu de temps . Dans les écoles d'architecture, le sujet n'est pas trop débattu (mais ça fait un moment que je suis sortis de l’école !) et, de fait, depuis les années 70, en France, les tours étaient associées soit au projet de Lecorbusier de raser la moitié de Paris pour construire des tours gigantesques, soit aux banlieues parisiennes. Donc ça fait longtemps que les tours n’étaient plus a la mode et je pense que la majorité des architectes ou plutôt des urbanistes (c'est plutôt une question d'urbanisme) savent que le centre de Paris est plus dense que Shanghai ou New-York. De plus, l'argument de la densité n'est apparue que depuis que l'on parle de développement durable, avant la question de la densite n'etait vue que sous l'aspect foncier. Mais je crois que personne en France ne défend l’idée d'une forme urbaine uniquement constituée de tours comme en Chine. L'idée est plutôt d'introduire des tours ponctuellement.

Pour ce come-back des tours, le débat est réapparu de deux manières :

La première est venue, en France, de l’idée de densifier encore Paris. Il est vrai que Paris intra-muros est déjà extrêmement dense (une nappe presque uniforme de 5-6 étage. En rajoutant ponctuellement des tours on pourrait peut-être encore augmenter un peu la densité. Mais c'est un peu un faux débat puisque le problème de paris est plutôt la faible densité de la deuxième et troisième couronne, et la, on pourrait densifier sans tours. De plus l'argument de la densité n'est valable que dans la mesure ou les économies d’énergie en transport ne sont pas annulées par les consommations supplémentaires des tours en clim ou électricité diverses.

Aux Etat-Unis, le débat est différents. Il part de la constatation que New-York est la ville la moins consommatrice d’énergie des US.
mais la, ou les tours sont communément acceptées, le débat est plutôt entre "condominium" et "banlieue pavillonnaire étalées"...

En Chine, il n'y a pas de débat...

En définitive, comme vous dites, l'argument de la densité est au mieux incomplet ou au pire un faux argument.
L'argument pour les tours cache plutôt un aspect économique qu'un aspect architectural. Au niveau architecture, une tour n'est pas très intéressante : les espaces intérieurs sont pauvres parce qu'il s'agit du même plan extrudé a l'infini, c'est juste un objet formaliste, ou le seul enjeu est l'aspect publicitaire de la façade. Par contre, pour les promoteurs, les banques et les multinationales, c'est intéressant : c'est un symbole de pouvoir, c'est peu cher a construire (économie d’échelles), et le projet rentre facilement dans des tableaux excels..

Pour revenir au sujet de comment cette question est enseignée, je pense qu'il faut plus parler des instituts d'urbanisme que des écoles d'archi. Il y en a trois principaux a Paris :
l'institut d'urbanisme de Paris.
l'institut Francais d'urbanisme.
le Master d'Urbanisme de science po.
Chacun ont un positionnement idéologique différent. Pour caricaturer, on pourrait dire que le premier est a gauche et les deuxièmes et troisièmes sont a droite.
Sur la question des tours les gens auront des arguments différents selon la manière qu'ils ont d'aborder la question de la ville :
Ceux qui voit d'abord la ville comme un objet économique, un enjeu de compétitivité, un bassin d'emploi, un marché du foncier, auront tendance a promouvoir les tours et a déréglementer l'urbanisme. Ceux qui voit la ville sous l'angle de la sociologique, du vivre ensemble, de l'histoire, de la politique, ceux qui ont une approche phénoménologique pour se poser la question de "qu'est ce que l'urbanité?", auront moins tendance à défendre les tours.

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