dimanche 29 mai 2011

Verre sur Béton

L'architecture internationale, est sensée être basée sur les idées de transparence et de lumière. Le mur rideau (façade en verre suspendue pour les non initiés) en est vraiment le symbole. Pourtant en voyant le bâtiment ci-dessous, en construction à l'heure où je vous parle, on peut s'interroger : quand le décalage entre l'idée et la réalité devient tel, n'aurait-on pas besoin de nouveaux paradigmes ?!

Shanghai 2011

LEED

LEED (Leadership in Energy and Environmental Design)  est un système d'évaluation et de certification de l'impact environnemental des bâtiments. Il a été crée par le USGBC (US Green Building Council), une association à but non lucratif qui représente des intervenants de l'industrie du bâtiment, architectes, ingénieurs, villes, constructeur...

La certification est assurée par le GBCI (Green Building Certification Institute) par un système de crédits et plusieurs niveaux de certification :

La mission est statuée comme suit :
"Transformer la façon dont les bâtiments et les collectivités sont conçues, construites et exploitées, permettant un environnement écologiquement et socialement responsable, sain, prospère et qui améliore la qualité de vie"



L'esprit du LEED a des avantages très intéressant par rapport à certaines autres normes que d'aucun qualifient de technocratiques :
  • C'est un système évolutif : ça a commence avec LEED 1.0 et on est maintenant a LEED 3.0. Ainsi les exigences évoluent avec les technologies, le système d'évaluation est corrigé pour éviter des effets contre productifs...etc
  • C'est un système de point non rigide, pour valider des points par exemple, on a parfois le choix entre montrer que le bâtiment répond a certains critères prédéfinis ou en faisant soit même des calculs montrant que les objectifs sont atteint même si par des chemin non conventionnels. De plus des points sont accordés pour des innovations. 
  • Le LEED met l'accent sur ce qu'ils appellent "Integrative design", les charrettes, ou les processus participatifs. L’idée est que l'implication de tous sur un projet permet d'atteindre les objectifs de manière beaucoup plus efficace. (Ce n'est pas sans lien avec l'idée derrière "le coefficient spirale").

  • Le LEED a une approche globale des problèmes écologiques. Ainsi le système de crédits est pondéré en fonction du poids ou de l'urgence des différents enjeux environnementaux. Cette pondération est apparue avec le LEED 3.0 pour corriger le fait qu'on pouvait avec les précédentes version certifier un bâtiment en grappillant tous les points faciles à obtenir, sans vraiment faire d'effort en matière d’énergie. Cette approche globale permet aussi d'augmenter les synergies ou effets de leviers dans les solutions apportées ou d'évaluer le cycle de vie de l'ensemble du bâtiment.


mardi 24 mai 2011

HQE

Je me souviens, il y a une dizaine d’année, avoir géré le dossier HQE (Haute Qualité Environnementale) d'un certain projet dans une certaine agence architecturale dont je tairais le nom.

Dans cette agence, "faire un dossier HQE", ça consistait en gros à prendre un dossier existant (une vingtaine de page A4), changer le nom du projet sur la première page, faire un peu de copié-collé de quelque description du projet, ajouter un petit paragraphe sur le fait qu'il y a du bois, et s'engager à bien isoler le bâtiment. Pour résumer : une petite heure de paperasse et puis s'en va !

Je ne sais pas où ça en est maintenant, mais cette expérience pourrait faire penser que le HQE frôlait le green washing institutionnel et bien sur ça donne des arguments à tous ceux, sous la pression de lobby ou pas, qui voudraient supprimer toute norme. Pourtant, les normes, certifications ou incitations environnementales sont fondamentalement nécessaires (à développer), et centrales dans les politiques environnementale .


Il est donc urgent de regarder aussi ce qui se fait ailleurs :



mardi 17 mai 2011

Cornucopiens

C'est quoi des cornucopiens ?
  • Ce sont les journalistes qui avancent toujours l'idée que , je cite "on va bien trouver une technologie qui produira notre énergie pour remplacer le pétrole", mais qui n'ont pas bien réfléchit au fait que le pétrole est une énergie hyper dense créée  par un mécanisme très efficient (la photosynthèse raffinée par des millions d'années d'évolution) et concentré gratuitement au fil de temps géologiques ce qui signifie, si on y réfléchit cinq minute qu'il sera pas si facile de faire mieux.
  • Ce sont des auteurs de SF qui présupposent toujours que l'humanité n'a plus dans le future de contrainte d'énergie et que l'on a inventé un système antigravité, alors même que ces deux notions, conservation de l'énergie et gravitation universelle sont deux des lois les plus inviolables de la physique actuelle.
  • Ce sont des ingénieurs qui pensent que c'est pas si grave si on déstabilise le climat, l'humanité ira s'installer sur mars alors même qu'on peut difficilement envisager de terra former une planète si on est même pas capable de conserver celle qu'on a déjà en l'état.
  • Ce sont les économistes qui pensent que dès qu'une ressource est épuisée, l’ingéniosité humaine fait qu'on trouve toujours un substitut", ainsi "si on épuise les ressources sur terre on ira les chercher dans la ceinture d'astéroïde", mais qui n'ont pas compris qu'un puits gravitationnel, que l'EROI est une limite physique qui prévaut sur toute règle économique.
  • Ce sont des architectes qui dessinent des Arcologies à la Simcity, qui considèrent le "toujours plus grand, plus haut, plus neuf", comme la solution alors même que c'est le problème.

Singularité

J'ai souvent l'impression que le mot "limite" est devenu un gros mot. Parlez de limites aux voyages vers les étoiles et on vous répond "trou de verre" ou "saut spatiaux temporel", parlez de limites de ressources et on vous répond "fusion nucléaire" ou "biopetrole à base d'algues", parlez de limite à la loi de moore et on vous répond  "singularité".

La "Singularité" est l’idée que la civilisation humaine va commencer a créer, à un certain moment dans le futur, des intelligences artificielles qui dépasseront les capacités humaines. A ce moment, celle-ci seront capable de s’améliorer elles-même et de "continuer le progrès " de manière accélérée et sans limite.

Cette idée est une sorte d'orgasme "cornucopien". C'est une sorte d'aboutissement à cette vision linéaire du progrès qui s'est imposée depuis le XVIIIeme. 

Pourtant il y a un versant ressources et énergie à la question : et si processing power et énergie étaient indissociablement liés ? J'ai lu quelque part qu'il faut autant d’énergie pour fabriquer une galette de processeurs en silicium que pour fabriquer une voiture. Si c'est vrai, la loi de Moore a un revers énergétique, peut être qu'en définitive le processeur le plus efficient (puissance de calcul sur énergie) est le cerveau humain (ce qui ne serait pas complètement étonnant puisque raffiné par des millions d’années d’évolution. Auquel cas, des AI à base de silicium seraient par nature incapable de concurrencer l’humanité. La "singularité" serait alors autant un Graal qu'un gobelet en plastique made in China.


dimanche 15 mai 2011

Thinking out of the box

Un passage de "Social Collapse Best Practices" de Dimitri Orlov que je trouve assez drôle :

(...) to avoid painful episodes of watching colleagues trying to “think outside the box” whenever they are confronted with a new problem. If your colleagues were any good at thinking outside the box, they probably wouldn’t feel so compelled to spend their whole working lives sitting in a box keeping an office chair warm. If they were any good at thinking outside the box, they would have by now thought of a way to escape from that box. So perhaps what would make them feel happy and productive again is if someone came along and gave them a different box inside of which to think – a box better suited to the post-collapse environment.

samedi 14 mai 2011

Mur végétal

Sur le même thème que le post précèdent, effectuons une petite comparaison entre une solution High-tech le mur végétalisé sur treille métallique avec système d'irrigation goutte a goutte et une solution Low tech, le lierre .


  • Avec la solution mur végétalisé, il est plus facile d'expliquer que le maître d'ouvrage est éco-responsable  quel qu'en soit la définition du terme alors qu'avec la solution lierre, il va falloir trouver d'autres idées pour faire de la pédagogie et c'est fatiguant.
  • Avec la solution mur végétal, votre interlocuteur est prêt à vous accorder le fait que vous avez des compétences techniques assez incroyables pour réussir a faire pousser de l'herbe sur les murs, dans le second cas il va vous dire "ça me rappel chez ma grand mère".
  • Avec la solution mur végétal vous avez passé trois jours à dessiner les détails de la chose, avec la solution lierre, vous êtes resté lire un bon bouquin à une terrasse de café et ça c'est pas bon pour la croissance.
  • Avec la solution mur végétal vous pouvez écrire un paragraphe entier dans le dossier HQE avec la solution lierre, vous arrivez à peine à caser une phrase.
  • Avec la solution mur végétal, vous avez fait Oeuvre de création avec le lierre pas trop.
  • Avec la solution mur végétal, vous aidez à la création d'une filière "spécialiste en entretien de mur végétal" dans le lycée technique du coin, alors qu'avec l'option lierre, rien du tout, c'est le moyen-âge.


Tout plaide donc pour le mur végétalisé sur treille métallique avec système d'irrigation goutte a goutte !!

vendredi 13 mai 2011

Green house

Les architectes ont souvent une tendance à comprendre les choses de manière littérale. Ils ont déjà reussi à interpréter "déconstructivisme" en "on construit a l'envers" et "concept philosophique" en "j'ai une idée de forme". Ça fait parfois la force de leur compétences de plasticiens mais dans la majorité des cas, ça démontre surtout formalisme et discours creux (je suis bien placé pour le savoir). Ainsi, maintenant une "green house", c'est une maison sur laquelle on fait pousser de la moumoute verte.


jeudi 12 mai 2011

Bhopal

Je pensais naïvement que la plupart des gens avait déjà entendu ce nom : Bhopal. Ce n'est en fait pas le cas donc, petit rafraîchissement de mémoire : il s'agit d'une ville en Inde ou une usine chimique de Union Carbide Corporation, une multinational américaine rejeta dans l'atmosphère en 1984, un gaz toxique qui tua quelque 3500 personnes dans les premières heures, en tua quelque dizaine de milliers d'autres par la suite et laissa enfin des séquelles irréparables pour le reste de la population.


NB : Union Carbide s'appelle maintenant Dow Chemical et se porte très bien, merci.

mercredi 11 mai 2011

Blind Spot (2008)

Un documentaire dans la série de Crude Impact (2006), Collapse (2010), The Age of Stupid (2009) ou The End of Suburbia (2004). Tous ces documentaires se recoupent, beaucoup des intervenants se retrouvent, la démarche est la même : "to connect the dots" comme on dit en anglais. Chacun des réalisateurs a du avoir sa propre prise de conscience, chacun en son temps et à partir de là, ils refond le même chemins. On pourrait appeler ça le style "pilule rouge ou pilule verte" ?

lundi 9 mai 2011

Export Land Model

Que se passe-t-il quand la production mondiale de pétrole commence a baisser. Si on imagine une baisse graduelle de 3% par an, ça semble gérable (et même souhaitable). Mais dans un scénario que certains appellent “Export Land Model”, La quantité de pétrole disponible pour les pays importateurs diminue bien plus vite que la production mondiale parce que la part de production soustraite au marché international amplifie le problème.


Donc au delà du problème des prix, des problèmes de pénurie risquent d’arriver plus vite que prévu.

Oil Man

Un petit post pour ceux qui sont encore convaincus que le pic pétrolier n'est pas pour maintenant. Sachant que la production de pétrole nonOPEC a déjà atteint son pic, et sachant comme relaté sur le blog "Oil Man" du journaliste Matthieu Auzanneau, la production Saoudienne est proche de son pic, je les invite à chercher l'erreur et à me la signaler.

dimanche 8 mai 2011

Population

Aujourd'hui, un article dans le monde : Nous serons 10 milliards d’êtres humains en 2100


Un petit commentaire pour enfoncer le clou. Tout le monde connaît l'image ci-dessous mais comme le remarque Richard Heinberg dans le documentaire Blind Spot, comment comprendre cette explosion de la population humaine ? On peut regarder toute sortes de sujets, technologie, économie, géographie, agriculture, sociologie...etc, à la fin, cette courbe se résume à peu près à deux mots : ÉNERGIE FOSSILE.



Et la production totale d'énergie fossile pourrait atteindre son maximum d'ici pas si longtemps. Maintenant ou demain pour le pétrole, d'ici quelque décennies pour le gaz et charbon). Comment la courbe ci-dessous va-t-elle évoluer ? Gardons aussi à l'esprit que si cette courbe descend rapidement de manière contrainte, dans la vrai vie ça signifie "famine".

samedi 7 mai 2011

An Interview with Rob Hopkins

Un interview avec Rob Hopkins, createur du mouvement des "villes en transition" en Angleterre.


NB :
Le PADE, Plan d’Action de Descente Energétique, est le document qui concrétise l’activité d’une initiative de transition à long terme. Les initiatives de transition anticipent le renchérissement des sources d’énergies traditionnelles et le changement climatique. Ces initiatives collectives et locales anticipent les diffcilutés à venir en cas de pénurie de pétrole et/ou de nourriture, en intégrant de nouveaux comportements citoyens.

9 actions :
  1. Former un groupe de pilotage
  2. Se relier aux associations et groupes déjà engagés et mobilisés dans la démarche de sensibilisation
  3. Informer et sensibiliser la population, les médias, les politiques : Relations presse, Conférences – Débats
  4. Former des groupes de travail :Alimentation, Traitement des déchets, Education, Energie, Eau, Transports….
  5. Ouvrir régulièrement les groupes de travail en atelier afin de récolter des réactions, des propositions…
  6. Organiser un grand évènement : Forum, Salon, Journées… Positif, Festif, Ludique, Informatif
  7. Mener des actions rapidement, type jardins potagers, plantations, chantiers d’éco-construction, co-voiturage… afin d’amorcer le changement du quotidien et présenter des exemples de ce qui est possible.
  8. Retrouver les savoir-faire, faire appel aux anciens permettront de trouver des solutions et de faire vivre la solidarité.
  9. Garder le contact avec les élus locaux, les informer, les inviter, les impliquer.
Ces actions pourront déboucher sur la rédaction du PADE (Plan d’Action de Descente Energétique) fondé sur les ressources locales en tenant compte des politiques en place. Ce PADE reposera sur les travaux et actions menés précédemment. Afin d’en assurer la pérennité le PADE doit s’adapter aux changements et orientations politiques du territoire. 
R. Hopkins

jeudi 5 mai 2011

Collapse Competitively

 me suis permis de traduire Collapse Competitively, un petit texte de Dimitri Orlov,


Effondrement compétitif
Nous nous dirigeons vers un effondrement économique, politique et sociale, et chaque jour qui passe le rapproche un peu plus. pourquoi ne savons nous pas quand arrêter ? Quelle partie du proverbe "le plus dur, nous essayons, le plus dur nous echouerons” ne comprend-on pas ? Pourquoi ne pouvons-nous comprendre que chaque dollar supplémentaire de dette nous conduit à la faillite nationale plus vite, plus fort et plus profondément ? Pourquoi ne saisissons nous pas le concept que chaque dollar supplémentaire de dépense militaire sape davantage notre sécurité? Y a-t-il une sorte de déficience cognitive qui nous empêche de comprendre que chaque dollar supplémentaire englouti dans l'industrie médicale nous rend plus malades? Pourquoi ne voit-on pas que chaque enfant supplémentaire que nous mettons au monde dans ce monde intenable va rendre la vie plus difficile pour tous les autres enfants? En bref, c’est quoi notre problème ?

Pourquoi ne pouvons-nous arrêter? On peut blâmer l'évolution, qui a produit en nous les instincts qui nous obligent à nous empiffrer quand la nourriture est abondante, à constituer des réserves de graisse pour les périodes de vaches maigres. Ces instincts ne sont pas utile pour nous quand il y a un buffet à volonté à proximité qui plus est, ouvert toute l'année. Ces instincts ne sont pas spécifiquement humains : les autres animaux ne savent pas quand s'arrêter non plus. Les papillons vont se régaler de fruits fermentés jusqu'à ce qu'ils soient trop ivres pour voler. Les porcs mangent des glands jusqu'à ce qu'ils soient trop gros pour se lever et soient obligés de ramper sur le ventre afin de pouvoir, oui bien sûr, manger plus de glands. Les américains qui sont trop gros pour marcher sont considérés comme invalides et le gouvernement leurs fourni de petits scooters motorisés de sorte qu'ils n'ont pas à subir l'humiliation de ramper au buffet sur le ventre. On appel ça le progrès.

Ou nous pouvons blâmer notre éducation, qui met le raisonnement mathématique au dessus de notre bon sens. Les mathématiques utilisent l'induction, l'idée que si 1 + 1 font 2, alors 2 + 1 doit être 3, et ainsi de suite jusqu'à une quantité arbitrairement grande. Dans le monde réel, si vous comptez des glands, alors 1 + 1 glands n'est pas la même opération que 1.000.000 + 1 glands s'il y a des écureuils qui courent partout, ce qu’ils feront une fois qu'ils aurons découvert que vous êtes celui qui a été volé leurs glands. Un million de glands, c'est trop pour que vous puissiez en garder le compte, et votre effort concerté pour continuer à en ajouter un de plus à la pile en repoussant les écureuils peut avoir pour conséquence que les petits enfants commencerons à vous montrer du doigt. Plus la pile grandit, plus vous êtes susceptible d'avoir à faire l'inventaire, et dans le processus, vous êtes de plus en plus susceptibles de faire une erreur, de sorte qu'il s'avère que 1.000.000 + 1 est en fait 1.000.001 - δ, où δ est le nombre de glands dont vous avez perdu la trace, en quelque sorte. Une fois que δ> 0, vous avez atteins des rendements décroissants, et une fois δ> 1, vous avez atteins des rendements négatifs. Dans le monde réel, plus vous pensez qu'un nombre devrait etre grand, plus il s'avère finalement être petit. À un certain moment, essayer d'ajouter un à la pile devient une manière particulièrement inutile de rendre la pile plus petite. Ce résultat n'est pas intellectuellement agréable, et il n'y a pas de théorie pour le soutenir, mais il est observable partout où vous prenez la peine de regarder. Le fait que nous sommes incapables d'expliquer adéquatement un phénomène donné en utilisant nos faibles cerveaux de primates ne le rend pas moins réel.

Le concept de rendements décroissants est assez simple pour la plupart des gens à comprendre et à observer, mais notoirement difficile à détecter pour la personne qui est sur le point d'y parvenir. Le point de rendements négatifs est encore plus difficile à détecter, car à ce point nous avons tendance à être partis trop loin pour détecter quoi que ce soit. Si vous avez déjà bu N boissons alcoolisées , pouvez-vous encore dire si vous avez atteind le point des rendements décroissants ? Est-ce qu’une autre boisson va vous rendre plus heureux et plus sociable, ou est-ce qu’elle ne fera pas une grande différence? Ou bien va-t-elle vous amener à vous mettre dans l'embarras et a passer le lendemain avec une gueule de bois débilitante? Ou bien va-t-elle vous envoyer aux urgence pour être traités pour etouffement par vomissement ? En règle générale, plus vous buvez, plus il devient difficile pour vous de faire ces distinctions subtiles. Cette règle ne semble pas être limité à l’alcool, mais s'applique à presque tous les comportements qui produisent un sentiment d'euphorie, plutôt que la simple satisfaction des besoins. La plupart d'entre nous peut s’empêcher de boire trop d'eau, ou de manger trop de bouillie, ou d’empiler trop de balles de foin. Lorsque nous avons tendance à avoir des ennuis de maîtrise de soi, c'est quand il s'agit de choses qui sont particulièrement agréables ou qui rendent dépendantes, comme la drogue, le tabac, l'alcool ou une nourriture délicieuse et riche. Et nous avons tendance à perdre complètement le contrôle quand il s'agit d’euphorie socialement induite et semi-intangible: la satisfaction de la cupidité, la recherche d’un statut social, ou de pouvoir sur les autres.

Ne pouvons nous pas mieux ? Certainement! La culture humaine est pleine d'exemples où les gens se lèvent et avec succès contre leurs propres tendances primitives. Les anciens Grecs ont fait une vertu de la modération: le temple d'Apollon à Delphi porte l'inscription  MHΔEN AΓAN—"Rien en excès." La philosophie taoïste se focalise sur l'idée de balance entre le yin et le yang, des forces apparemment contraires mais qui en fait travaillent de concert et doivent être gardées en équilibre. Même dans la culture d'ingénieurs actuelle, on peut entendre le moto " le mieux est l'ennemi du bien". Pourtant, tristement, les ingénieurs assez bon pour s'y tenir sont rares. Au micro niveau de résolution de problèmes spécifiques, la plupart des ingénieurs réussissent assez bien a obtenir l'optimum intelligent plutôt que le maximum stupide mais à l'échelle macroscopique,  la culture d'entreprise environnante les oblige à aller toujours vers le maximum stupide (maximum de croissance, de revenus et de bénéfices) ou le minimum stupide (coût minimum, pérennité du produit minimum et la maintenabilité minimum). Ils sont forcés de le faire par l'influence d'un concept vraiment pernicieux qui s'est insinué dans la plupart des aspects de notre culture: la notion de concurrence.

La notion de concurrence semble avoir d'abord été élevé au rang de culte par des jeux qui ont été joués comme une forme de sacrifice devant les dieux, dans des cultures aussi différentes que la Grèce antique et la civilisation maya, où des compétitions avaient lieu pour plaire a leurs divinités diverses. Je préfère de loin la version olympique, où l'objet des jeux a été d'exprimer l'idéal de la perfection humaine dans sa forme et sa fonction, plutôt que la version maya, où l'issue du match a été utilisée pour décider qui allait être sacrifié sur l'autel de certains archétypes culturels particuliers. Mais étant d’une grande ouverture d'esprit, je suis prêt à accepter les deux comme valables, car les deux sont des compétitions pour la défense de principes. C'est Aristote qui a souligné que la poursuite de principes est le seul domaine où la modération n'est pas utile, et qui suis-je pour réfuter Aristote? Mais lors du passage de la défense d'un idéal ou d’un principe à des taches banale, pratique, ayant une fonction utilitaire, c'est l'idée même de concurrence qui devrait être offerte comme une gentille offrande grésillante sur l'autel de notre bon sens.

Si l'objectif est de parvenir à un résultat adéquat avec un minimum d'effort, alors pourquoi deux personnes veulent se faire concurrence pour faire le travail d'un seul? Et s'il y a en fait du travail pour deux, alors pourquoi ne veulent-ils pas coopérer au lieu de gaspiller leurs précieuse énergie en compétition ? Eh bien, ils ont peut être été endoctrinés dans l’idée qu'ils doivent rivaliser pour réussir, mais ce n'est pas la question. Le fait est qu'il y a une différence majeure entre une compétition au nom d'un principe-comme la perfection de la création divine et une compétition pour de l'argent seulement. Il n'y a rien de divin à propos d’un gros tas d'argent, et, tout comme avec un gros tas de glands, plus le tas est grand, plus il a tendance à attirer d’«écureuils». En fait, ceux qui sont assis sur des grosses piles de glands ont souvent eux-mêmes un coté écureuil. Pour mélanger les métaphores, ils ont également tendance à avoir un coté poule qui couve ses glands et s'attend à ce qu'ils éclosent. Mais qu'ils soient écureuils ou qu'ils soient poules, ou qu'ils soient des poulet-écureuils mutants sous stéroïdes, ils ne sont certainement pas des dieux, et leurs glands ne sont pas dignes de notre sacrifice.

Une fois que l’on subvertit l'idée que la concurrence n’est en aucune manière nécessaire, ni même souhaitable, de nouvelles voies de pensée s’ouvrent a nous. Qu’est ce qui est assez? Probablement beaucoup moins que ce que nous avons maintenant. Comment devons nous travailler pour ça ? Probablement beaucoup moins que ce que nous travaillons actuellement. Qu'adviendrait-il si nous n'avions pas assez? Eh bien, peut-être alors il serait temps d'essayer de travail un tout petit peu plus dur, ou, mieux encore, peut-être qu'il serait temps de prendre quelques glands à ceux qui en ont encore un trop grand nombre. Puisqu’avoir trop est tellement de travail (attention a ces satanes écureuils!), nous ne ferions que les aider. Nous ne voulons certainement pas les suivre, parce que nous savons où ils se dirigent, vers un charmant endroit appelé effondrement . Au lieu de cela, ce que nous devrions probablement essayer de faire est d'établir une sorte d'équilibre, où en fait, assez est assez.

The Great Squeeze (2009)

Disponible en entier sur youtube. Si vous avez deja vu Oil Smoke and Mirrors (2006), Blind Spot (2008), The 11th Hour (2007) , The End of Suburbia (2004), ou Crude Impact (2006), ce n'est peut-être pas la peine de regarder celui-ci. Celui ci est un peu plus "climate change" et un peu moins "peak oil", neanmoins il y a quelques redites. 

Celui-ci a le mérite de bien souligner le risque le plus immédiat et le plus dangereux du changement climatique : le changement de la carte des précipitations mondiale et la conséquence sur l'agriculture et les écosystèmes.

  

mardi 3 mai 2011

The Day After Tomorrow (2004)

Quand Hollywood traite du réchauffement climatique en en faisant un mouvement de refroidissement  rapide !!