mercredi 9 décembre 2009

Réfugiés banlieusards

De Dimitri Orlov, je ne peux m'empêcher de copier ici un passage sur le logement au États-Unis :

En revenant à la situation aux États-Unis : ces derniers mois, beaucoup de gens se sont réconciliés avec l'idée que leur maison n'est pas un distributeur d'argent, ni un bas de laine. Ils savent déjà qu'ils ne pourront pas prendre leur retraite confortablement en la vendant, ou s'enrichir en la rénovant et en la revendant, et un bon nombre de gens ont acquiescé au fait que les prix de l'immobilier vont continuer de descendre. La question est : à descendre de combien ? Beaucoup de gens pensent encore qu'il doit y avoir une limite inférieure, un prix réaliste. Cette pensée est liée à l'idée que le logement est une nécessité. Après tout, tout le monde a besoin d'un endroit pour vivre. 
Et bien, il est certainement vrai qu'une sorte d'abris est une nécessité, que ce soit un appartement, un dortoir, une couchette dans une caserne, un bateau, un camping-car, ou une tente, un tipi, un wigwam, un conteneur... La liste est virtuellement infinie. Mais il n'y a aucune raison de penser qu'un pavillon mono-familial de banlieue soit en n'importe quel sens une nécessité. Ce n'est guère plus qu'une préférence culturelle, et de plus à courte vue. La plupart des maisons de banlieue sont chères à chauffer et à refroidir, inaccessibles par les transports publics, chères à relier aux réseaux publics à cause des longueurs de tuyauterie et de câble, et demandent une grande quantité de dépenses publiques supplémentaires pour l'entretien des routes, ponts et autoroutes, les bus scolaires, la régulation de la circulation et d'autres absurdités. Elles occupent souvent ce qui était autrefois de la terre agricole valable. Elles promeuvent une culture centrée sur l'automobile qui détruit les environnements urbains, engendrant une prolifération de centre-villes morts. Beaucoup de familles qui vivent dans des maisons de banlieue ne peuvent plus se le permettre, et attendent que les autres viennent les secourir.
À mesure que ce mode de vie deviendra inabordable pour tous ceux concernés, il deviendra aussi invivable. Les municipalités et les services publics n'auront pas de fonds à déverser sur les égouts, l'eau, l'électricité, la réparation des routes et des ponts, et la police. Sans essence, gaz naturel et fuel domestique abondant et peu cher, de nombreuses habitations de banlieue deviendront à la fois inaccessibles et invivables. Le résultat inévitable sera une migration massive de réfugiés banlieusards vers les centre-villes plus vivables, plus densément peuplés des grandes et petites villes. Les plus chanceux trouveront des amis ou de la famille avec qui rester ; pour les autres, il sera vraiment utile d'improviser une solution.

(traduction trouvée sur  http://www.orbite.info)

jeudi 3 décembre 2009

Leverage point

Un très bon article sur le thème du changement dans les systèmes complexes écrit par Donella Meadows, un des auteurs du rapport du Club de Rome ou autrement appellé "rapport Meadows". Apparemment cet article est un classique pour les gens qui s'intéressent aux notions de systèmes complexes, en tout cas ça ouvre pas mal de perspectives dans de nombreux domaines. 

Ça serait très intéressant d'essayer de faire une transposition des idées de cet article au domaine de l'urbanisme. Est ce que ça a déjà été fait ?

vendredi 16 octobre 2009

Vision dichotomique du monde


L'écologie politique a du mal a se positionner sur l'échiquier politique. D'autant plus que l'échiquier politique n'est pas un échiquier puisqu'il n'a qu'une dimension : c'est une ligne avec une droite et une gauche. Pour caricaturer, d'un cote c'est Communisme=BAD, Capitalisme=GOOD et de l'autre c'est l'inverse.

Pourtant  le capitalisme ne date pas du fond des âges mais juste de la révolution industrielle et le marxiste est encore plus récent (et pour cause, avant Marx...) Même le mot "capitalisme" est apparut au XVIIIe. Ne commettons pas l'erreur de penser qu'avant les gens étaient capitalistes sans le savoir ! On ne peut pas mélanger un peu de tout sous le terme capitalisme, et a la fin, avoir comme seule conclusion que "la société occidentale du XXeme ou plutôt la société américaine actuelle est la seule référence possible" par rapport a laquelle on doit se positioner. Meme la gauche francaise n'arrive plus a sortir du shema de pensee.

Il est vrais que certaines notions comme le capitalisme, la démocratie, les échanges marchant, l'individualisme, la finance, la liberté économique, la compétition, l'innovation sont liées mais ne sont pas équivalentes :
  • Vous pouvez avoir du capitalisme sans démocratie (pinochet) et la démocratie sans capitalisme (grec anciens).
  • Vous pouvez avoir la liberté sans capitalisme (demandez a des nomades mongoles s'ils sont moins libres que vous) et le capitalisme sans liberté (la liberté n'est pas un concept simple, il y a effectivement la liberté économique mais aussi la liberté d'expression, la liberté dans la sphère prive... les chinois a l'heure actuelle ont toute la liberté économique qu'ils veulent...)
  • Vous pouvez avoir des échanges économiques sans capitalisme (troc, coopératives, mutuelles...)
  • Vous pouvez avoir des grandes banques sans capitalisme (les medicis était les banquiers des rois et on peut pas dire que le féodalisme est une forme de capitalisme)
  • Vous pouvez avoir une liberté de commerce sans banque ni finance (voir les échanges entre les riches nation arabes du moyen âge)
  • Vous pouvez avoir la liberté économique sans mobilité sociale (du au coût de l'éducation au USA, la mobilité sociale y est moins grande maintenant qu'en Europe)
  • Vous pouvez avoir de l'innovation sans compétition (voir la communauté Open Source ou même Google ou juste noter que les grande découvertes restent pour la plupart faite dans des labos publiques, même au États-Unis)
  • Vous pouvez avoir du capitalisme sans compétition (les monopoles et les collusions entre multinationales sont pas loin de devenir la norme plutôt que l'exception)
  • Vous pouvez avoir du capitalisme sans méritocratie (héritage) et une méritocratie sans capitalisme (la chine ancienne)
  • Vous pouvez avoir de la compétition au sein d'un organisme publique et de la collaboration au sein d'une entreprise privée.
  • Vous pouvez avoir un état central fort et un capitalisme débridé (Chine actuelle) et une décentralisation complète et pas de capitalisme.
...etc

jeudi 10 septembre 2009

Arcologies

On voit de plus en plus dans les magazines ou sur les sites d'archi des trucs du genre île artificielle avec une mégastructure éco-machin de 2000m de haut bardés de PV avec surtout beaucoup de jardins suspendus pour faire green...

C’est exactement la fuite en avant dont parle Tainter. Fabriquons des projets :
  • hyper complexes, 
  • qui sont sensés résoudre des problèmes 
  • mais qui en définitive n'apportent pas d'avantages réel en terme de qualité de vie
  • dont le coût démesuré et toutes les externalités ne sont pas prise en compte !!!
  • qui rendent la société plus fragile au moindre choc ou catastrophe
  • qui résonnent comme "progrès" dans la tête des élites qui croient jouer a Simcity
  • mais qui en fait sont inconsciemment des arches de Noë
Crystal Island Project

Lilypad floating city concept
Oasis at sea: The Ark hotel concept
Green Float concept: a carbon negative city on the ocean


dimanche 28 juin 2009

Kunstlercast


Une émission hebdomadaire où Kunstler fait la critique inlassablement et avec humour de l'environnement bâtis au USA. Parfois un peu conservateur au niveau architectural, il marque quand même des points à chaque fois.  Ci dessous, quelque titres d'émission pour donner le ton :

  • After the Plastic Fiesta
  • Incomprehensible Buildings
  • Missing Teeth in the Urban Fabric
  • From Hippies to Yuppies
  • Wishful Thinking
  • Starchitects
  • Children of the Burbs
  • Contracting Cities & Urban Chickens
  • Sprawling to Obesity
  • Idiocracy
  • Packin' For France
  • The Demise of Happy Motoring
  • Disneyfication of America
  • The Politics of Place
  • Geritopia
  • Suburban Sprawl in the Rust Belt
  • Energy Delusions

vendredi 12 juin 2009

Manufactured Landscapes (2006)

Je classerais ce documentaire dans la même catégorie que "notre pain quotidien" en ce sens qu'il s'agit là de donner a voir par des images aussi très impressionnantes, les coulisses de notre société industrielle et de la mondialisation.


mercredi 10 juin 2009

Rocky Mountain Institute


Comme explique sur leur site, c'est un institut américain qui se donne pour mission de conduire les effets d'amélioration d'efficacité et de régénération des ressources. Ils travaillent dans le public et dans le prive comme consultants en essayant d'appliquer des principe de "Natural Capitalism".

Ils proposent du "Consulting en stratégie" des "Innovation Workshops" et de la recherche.
Leur domaine d'intervention : Bâtiment, Énergie et Ressources et Mobilité + Efficience des véhicules.

Ce qui est intéressant c'est qu'il ont une approche très cohérente : a approfondir!!

lundi 26 janvier 2009

Proverbe du jour : "Il n'y a pas de routes droites dans le monde." (Mao Zedong)

mercredi 21 janvier 2009

La ville en creux

En voyant ces péniches amenant des tonnes de sable pour alimenter les chantiers de Shanghai, en voyant toutes ces tours grandes comme des montagnes, on peut imaginer un coin perdu, où le creux de toutes les matières extraites forme une sorte de ville en négatif.