jeudi 27 décembre 2012

Solution : Open Monnaie


Ci-dessous, la 7ème partie qui fait comprendre le lien entre open monnaie et économie circulaire : "how money patterns the ways things move"

 

Michael Linton, originaire du Royaume-Uni, a joué un rôle actif dans le développement des monnaies communautaires depuis 1982 quand il a conçu et commencé la première LETSystem de la vallée de Comox, dans l'ouest du Canada. Auparavant, et brièvement, il était un physicien, ingénieur chimiste, programmeur informatique, diplômé d'études supérieures commerciales (MBA), chercheur en psychologie, chauffeur de camion, moniteur de ski, enseignant, charpentier, pêcheur, bûcheron et le détaillant. Il est maintenant un architecte systèmes, travaillant principalement sur des systèmes pour une société ouverte.

dimanche 16 décembre 2012

Solution : systèmes monétaires alternatifs et économie circulaire



En quoi les monnaies alternatives sont un instrument de développement durable ? Le principe des systèmes monétaires alternatif part des constatations suivantes :
  • Le système monétaire actuel n'est pas neutre comme on pourrait le croire. Il joue un rôle devenu comparable à celui d'un système d'exploitation d'ordinateur (Operating system), qui freine toute alternative et qui fait fonctionner le monde dans une même direction donnée, qui n'est donc pas neutre, est basé sur des taux d'intérêt et une tendance au monopole.
  • Ce système monétaire classique organise un flux continue d'extraction des ressources : puisque la monnaie émise à un bout de la chaîne doit correspondre au bien produits à l'autre bout, le système incite donc à produire ou extraire le maximum de ressources (qui vis-a-vis du système n'ont aucune valeur tant qu'elle ne sont pas "produites") pour les transformer en monnaie (qui vis à vis de ce système est le vrai moyen de stocker la valeur). 
  • Dans le contexte de la mondialisation, ce système survalorise une certaine forme de compétitivité (avec ses propres règles qui échappent aux États et individus) au detriment d'autres formes de compétitivité  Cette monnaie classique survalorise aussi la rentabilité de court-terme et favorise la concentration des richesses et elle a acquis un fort pouvoir centralisateur (via les banques centrales, européennes, mondiales...)
  • Au delà même du problème des ressources, vis a vis de ce système monétaire classique, tout ce qui n'est pas monétisé n'a pas de valeur. Comme le montre le fait que le PIB (qui ne fait que comptabiliser les échanges monétaire) ne comptabilise pas le vrai patrimoine naturel ou culturel, les biens et ressources non marchands, et les richesses et compétences humaines et sociales ou, à l'inverse, comptabilise des chose qui vont à l'encontre du bien être et la qualité de vie.

En créant des systèmes monétaires parallèles (monnaies locales ou régionales, monnaies-temps, systèmes d’échange locaux, monnaies d’entreprise, ou encore monnaies fiscales), on peut intégrer des règles différentes au système monétaire qui peuvent en quelque sorte orienter l’économie dans une direction autre On peut donc avoir pour but de renforcer l’économie locale, ou d'orienter la consommation vers les biens durables, ou de construire des réseaux d’entraide, ou encore d'offrir un surplus de pouvoir d’achat aux populations en difficultés ; On peut avoir aussi plusieurs objectifs la fois :
  • Si l'on incluent le principe de la monnaie fondante, une dévaluation intentionnelle de la monnaie à travers le temps, semblable à un « taux d'intérêt négatif ». La monnaie circule plus vite, ce qui favorise la circulation et les échanges locaux, d'éducation, de technologies partagées, de services de santé.etc mais sans inciter à la production des ressources pour un gain monétaire.
  • Si l'on crée une monnaie en parallèle de la monnaie nationale, cela permet de définir une sphère de pouvoir d’achat particulière. On peut ainsi limiter cette sphère de pouvoir d'achat aux produits locaux ou aux produits biologiques, ou équitables...etc
  • Si la limitation de la monnaie est locale elle permet  à une communauté d'utiliser pleinement ses ressources productives existantes, tout spécialement la force de travail inemployée, ce qui a un effet catalytique sur le reste de l'économie locale.
  • Une monnaie alternative peut comptabiliser la consommation d’énergie et récompenser les consommateurs responsables, ou encore réunir un réseau d’entreprises qui s’octroient du crédit entre elles-mêmes, etc.
  • Si une monnaie alternative utilise la valeur temps par exemple, elle peut devenir un moyen créatif de révéler un potentiel social inexploité. La société n'utilise qu'une faible part de ses ressources et de ses opportunités. Pratiquement chacun possède des connaissances sous-employées, des aptitudes et du temps qui peuvent être utilisées de manière productive. La plupart des fabricants et des services ont des machines ou une capacité sous-employés. 
  • Une monnaie alternative peut-être un moyen de favoriser une vie active avec moins d’heures de travail "classique" mais avec plus d’activités « annexes » qui sont utiles socialement. 


Rapport Brundtland

Un petit copié/collé de wikipedia :

Le Rapport Brundtland, officiellement intitulé Notre avenir à tous (Our Common Future), est une publication rédigée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l'Organisation des Nations unies, présidée par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland. Utilisé comme base au Sommet de la Terre de 1992, le rapport a popularisé l'expression de « développement durable » et a notamment apporté la définition communément admise du concept.

Le rapport définit le concept ainsi :
Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. 

jeudi 13 décembre 2012

Solution : Fermes verticales

Un épisode de Ecopolis, un documentaire de Discovery Channel traitant des fermes verticales. Comme tout bon documentaire "cornucopien", les fermes verticales sont présentées comme la SOLUTION et sans en aborder les éventuels problèmes ou limitations.

Quel problème est-ce que ça résout ? le problème du transport ? de la disponibilité des terre ?

N’étant pas agronome, je ne peux avoir un vrai avis sur les possibilités  réelles de cette idée mais intuitivement on peut imaginer que c'est une solution qui ne fait que répondre au problème de disponibilité des terre en augmentant le besoins en énergie de l'agriculture. La disponibilité des terres  n'est un problème que si l'on souhaite continuer l'étalement urbain dans un contexte de marché foncier tendu. Ou c'est un problème si l'on est a Singapour.  De fait, c'est le lieu ou sont effectuées ces recherches.




vendredi 7 décembre 2012

Solution : consommation collaborative



La consommation collaborative décrit les nouveaux systèmes d'échange, de partage, de troc. Il s'agit de l'invention de nouvelles formes de commerce et de location à travers les dernières technologies et les places de marché peer-to-peer. Les technologies de l'information font que des processus et des échelles dans l'échange qui n’était pas possible auparavant le deviennent.

En quoi est ce que ça fait partie des "green-tech" ? On peut dire que ça va dans le sens d'une économie plus durable de deux manières : 
  • c'est un antidote à l’obsolescence programmée : quelqu'un qui possède un objet pour pouvoir le louer aura plutôt tendance à choisir cet objet en fonction de sa durabilité.
  • c'est une économie plus dématérialisée où la possession des objets est moins centrale que le service que rendent ces objets. Typiquement : "Je n'ai pas besoin d'une perceuse : j'ai besoin d'un trou dans mon mur".

Voir collaborative consumption.com ou consocollaborative.com.

En voyant par exemple certaines conférences de TED sur ce sujet, on se rend compte a quel point c'est à la mode. Cependant, au delà du hype, il y a bien un risque que la "consommation collaborative" ne devienne au final qu'une manière de marchandiser des choses qui étaient jusqu'alors gratuite, à l'image de l’auto-stoppeur qui devient covoitureur. Voir sur ce sujet un très bon article sur internetactu.

dimanche 2 décembre 2012

Dr. Dennis L. Meadows

Dr. Dennis L. Meadows est un des auteur du rapport "Limits to growth".
Il parle ici de son parcours, de son éthique personnelle et surtout de l'histoire de ses recherches et du rapport du club de Rome.




Voici un petit extrait très intéressant concernant ce qu'il appelle les problèmes simples et les problèmes compliqués :

On est au point rouge et on veut aller au point vert . Dans le cas des problèmes simples, les mesures à prendre à long terme semble également bonne à court terme (au moment de la prochaine évaluation)


On est au point rouge et on veut aller au point vert . Dans le cas des problèmes complexesl'action qui semble rendre les choses meilleurs à court terme est très mauvaise sur le long terme 

Mes schémas sont très génériques. Ils pourraient illustrer par exemple le probleme d'essayer de perdre du poids, de réduire les émissions, de réduire la dette, ou tout autre objectif d'une personne, d'une communauté ou d'une nation. La plupart des politiciens et la plupart des économistes, la plupart des marchés réagissent très bien face à des problèmes faciles, parce que les mesures à prendre à long terme semble également bonne à court terme (au moment de la prochaine évaluation). Malheureusement, il existe d'autres types de problèmes : des problèmes difficiles. Dans les problèmes difficiles, l'action qui semble rendre les choses meilleurs à court terme est très mauvaise sur le long terme - et inversement. Maintenant, que faisons-nous face à ces problèmes complexes ? Qu'est-ce que le politicien fait si il va bientôt y avoir une autre élection? Qu'est-ce qu'un marché faire si le taux d'actualisation signifie que les coûts à long terme, ne compte pas. Qu'est-ce qu'un citoyen fait s'il pense qu'il va déménager l'année prochaine et ne sera pas ici quand ces problèmes arriveront ? 

Si je veux améliorer ma situation énergétique, je dois faire que la situation énergétique semble s'aggraver à court terme, d'une manière ou d'une autre. Par exemple, je pourrais lever des impôts, établir des quotas, imposer des normes juridiques sur l'efficacité de l'automobile. D'une manière ou d'une autre, il est nécessaire d'augmenter les coûts de l'énergie à court terme, afin de rendre les coûts d'énergie moindre dans le long terme. La plupart des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui, comme le changement climatique, sont des problèmes difficiles dans ce sens. 

Comment peut-on convertir différents problèmes en des problèmes faciles? Comment pouvons-nous obtenir de notre société de traiter des questions difficiles de manière automatique et constructive. Vous devez d'abord accroître l'horizon temporel. Vous devez repousser la période de planification assez loin pour que les gens commencent à voir la différence entre la politique qui semble bonne maintenant et celle qui résout réellement le problème. La Planification à long terme fait cela. Et la deuxième chose est de donner aux gens une compréhension sophistiquée sur le comportement de systèmes complexes. Beaucoup de gens ne peuvent pas imaginer qu'une action qui produit des avantages immédiats, peut en quelque sorte à l'avenir être un désastre. Leur compréhension des comportements les conduit à croire que tout ce qui croit dans le court continue à augmenter dans le long terme.

Solution : Amory Lovins et l'" Integrative Design"


Amory Lovins, est une sorte de gourou des green tech, fondateur du Rocky Mountain Institute.

Dans cette video : Amory B. Lovins: Big Savings Through Integrative Design, il promeut ce qu'il appelle "Integrative Design", que l'on pourrait traduire par design intégré (?) et qui consiste en un processus de conception impliquant tous les intervenants du projet et toutes les contraintes du design et en les mettant au service de l'optimisation énergétique. (cette notion est d’ailleurs maintenant inclue dans le LEED, la certification américaine pour les bâtiments écologiques).

Son exemple typique est la manière dont, pour un bâtiment de serveurs informatiques, les ingénieurs fluides, les architectes, les entreprises, le clients et tous les autres intervenants ont travaille ensemble et ont réussit à économiser jusqu’à 40% d’énergie grâce à des astuces simples et ne coûtant rien comme par exemple en réduisant la longueur des tuyaux et le nombre de coudes dans le circuit de climatisation.

jeudi 22 novembre 2012

Midas



Maintenant qu'il est à peut près admis par tous que le pic du pétrole conventionnel a été passé en 2005, les gentils économistes nous disent : "dormez tranquille, les pétroles non-conventionnel vont prendre le relais!"

Ils parlent du passage du conventionnel au non-conventionnel comme d'une sorte d'évolution naturelle, comme si cela ne posait pas de problème. La réalité c'est que ça correspond, pour prendre une image au passage d'un monde où l'on "ramasse" du pétrole a un monde où l'on "fabrique" du pétrole. Et ça pose un problème d'EROI (Energie investie sur Energie produite) donc de limites physique !! Évidemment si vous êtes économiste et libéral, vous devez considérer "limite physique" comme un gros mot. 

En fait une société qui consacrerait toute son énergie à produire de l'énergie ressemblerait un peu au roi Midas, qui meure de faim parce que tout ce qu'il touche se change en or.

dimanche 18 novembre 2012

Prix Pinocchio 2012



Le prix 2012 du greenwashing décernés par les amis de la terre aux entreprises françaises qui font l'inverse de ce qu'elles disent et qui disent l'inverse de ce qu'elles font. Je le recopie ici pour une question de google bombing : 


Catégorie "Plus vert sur vert" 
  1. Lesieur (38 % des votes pour sa campagne "Aidons l’Afrique : une bouteille d’huile Lesieur achetée, une bouteille envoyée" tout en etant en meme temps l’un des plus importants producteur et promoteur de l’industrie des agrocarburants )
  2. Auchan (36,3 % )
  3. Urbaser (25,7 %)
Catégorie "Une pour tous, tout pour moi!
  1. Bolera Minera (35 %des votes, pour ce groupes filliale de Bolloré et Eramet pour ses mines de lithium en Argentine dans une région où vivent 33 communautés indigènes)
  2. Alteo/rio Tinto (34 %)
  3. Vinci (31 %)
Catégorie "Mains sales, poches pleines"
  1. Areva (45 % pour continuer a Refuser de reconnaître sa responsabilité dans la dégradation des conditions de vie des populations vivant à proximité de ses mines d’uranium en Afrique)
  2. BNP Paribas (32 %)
  3. Perenco (23 %)

mercredi 24 octobre 2012

La bulle du gaz de schiste sur le point d’éclater ?

Voici un résumé rapide d'une enquête du New-York Times. (on ne pourra pas dire que ces informations proviennent d'un obscure blog spécialisé.)



Pour résumer en quelque mots  l'article intitulé  "Après le boom du gaz naturel" :

L'industrie du gaz de schiste a, depuis 2008, investit des sommes considérables. Il est d'ailleurs cocasse de lire un expert affirmer que le gaz de schiste a bénéficié à l’économie américaine à hauteur de 100 milliard de $ alors que quelque lignes plus loin, on apprend que les compagnies gazières sont obligées de dépenser 126 milliards chaque année pour maintenir le flot. Cherchez l'erreur ! Cette manne a cependant profité aux propriétaires de terrain, à l'économie locale et surtout à certains tycoon des énergies fossiles. Les prix du gaz sur le marché nord américain ayant maintenant baissés,  l'industrie n'est globalement plus rentable. Tout cet argent était pompé via Wall Street et des montages financiers complexes pour attirer des investisseurs avides de profits rapides et des sommes faramineuses ont affluées  Les premiers entrants se rendent maintenant compte que la profitabilité n'est pas au rendez vous et essayent de revendre à de nouveaux investisseurs ... 

Est ce qu'on ne vient pas de décrire une bulle spéculative sur le point d'exploser ?

Pour résumer l'exploitation des gaz  de schiste est

  • une aberration en matière de gaz à effet de serre (les fuites de gaz risque d'annuler complètement le fait que le gaz est un peu moins émissif que le charbon). 
  • une potentielle catastrophe sanitaire à cause des produits utilisés pour fracturer la roche, 
  • un risque écologique majeur si les forages sont mal réalisés et contaminent les nappes phréatiques.
  • une solution énergétique très temporaire puisque les ressources réellement extractibles sont probablement largement surestimées.
  • une incohérence technique puisque cette industrie nécessite tellement de capital et de ressources que c'est un peu comme si on fabriquait du gaz à partir d'autres ressources elles-même limitées. 
et maintenant on peut dire que c'est aussi une stupidité qui risque de faire à nouveau crasher l’économie. Tout ça n’empêche pas un grand nombre de gens en France de pousser petit à petit leur pions pour faire la même chose en France.

lundi 22 octobre 2012

Quel est le mobile ?

Dans cet article, on a la réponse à deux questions qui se posaient récemment : 
La deuxième question est en partie la réponse à la première : une grosse part du pétrole produit au US n'est pas intégrée au marché mondial (en partie pour des raison politique et en partie pour des raison d'infrastructures : le WTI Crude Oil est produit à l’intérieur des terres au US et il est difficile de l'acheminer aux terminaux pétroliers, d'ou son prix plus bas). Clamer que les US seront bientôt énergétiquement indépendant permet au compagnies pétrolière et gazière de pousser à la libéralisation du marchés et à la construction des infrastructures qui leur permettrait de vendre leur production au prix mondial, c'est a dire au prix fort.



Les industrie pétrolière et gazière utilisent un message trompeur d'indépendance énergétique pour pousser les exportations américaines
par Kurt Cobb

Avec le prix de l’essence atteignant récemment 4 $ le gallon, les plans annoncés la semaine dernière par le géant pétrolier international BP, qu'ils exporterait du pétrole brut produit aux États-Unis devraient faire hurler les Américains. Pour qu'un tel plan soit une bonne politique énergétique - plutôt que simplement rentable pour l'industrie du pétrole - les États-Unis devraient d'abord produire suffisamment de pétrole pour répondre à ses propres besoins. Mais le pays est loin de produire cette quantité. Néanmoins, la campagne trompeuse que mène l'industrie pétrolière visant à faire croire au public et aux décideurs politiques que les États-Unis sont sur le point d'atteindre l'indépendance énergétique semble réussir - une tentative qui n'est en fait qu'un écran de fumée pour pouvoir vendre le pétrole et le gaz naturel du pays au plus offrant .

Jusqu'à présent cette année, les États-Unis ont produit 6,2 millions de barils par jour (mbj) de pétrole brut ainsi que des condensâts (ce qui est la définition du pétrole), chiffre à mettre en rapport à la consommation quotidienne nette qui est de 13,6 mbj de produits pétroliers finis. Le pays est loin d'être libéré des importations de pétrole, et comme je vais l'expliquer plus loin, il n'y a pas de perspective réaliste du fait que nous puissions jamais produire assez de pétrole dans le pays pour satisfaire nos besoins au niveau actuel de la consommation.

C'est pourquoi à ce jour, à l'exception d'expéditions mineures et sporadiques vers quelques pays ainsi que quelque petites livraisons régulières traversant la frontière canadienne, le gouvernement américain n'a permis aucun autre export de pétrole brut domestique. La demande de BP est présumée être une tentative pour amener le pétrole produit dans le Dakota du Nord vers les raffineries du Canada sur la côte Est. Le pétrole produit dans le Dakota du Nord se négocie avec un rabais de 20 $ par rapport au pétrole actuellement importés d'Europe par les raffineries canadiennes.

Les analystes estiment que BP peut expédier au Canada le pétrole du Dakota du Nord par train ou par d'autres moyens et battre ainsi le prix européen. Toutes choses étant égales par ailleurs cela aurait tendance à faire monter le prix du pétrole brut aux États-Unis. L'ironie, bien sûr, est que le Canada exporte une grande partie de sa production de pétrole brut vers les États-Unis, ce qui en fait le plus important fournisseur américain de pétrole importé. Néanmoins, les différences de qualité du pétrole et de l'infrastructure de transport semblent favoriser ce que BP propose.

Le plus préoccupant peut-être pour les consommateurs américains est une demande de licence d'exportation d'une entreprise de négoce suisse, Vitol, qui voudrait obtenir la capacité à exporter du pétrole brut US partout dans le monde, où elle pourrait obtenir un bon prix pour cela. Si cette demande est acceptée, c'est saison ouverte sur l'approvisionnement en pétrole brut intérieur américains.

Pour être clair, le prix du pétrole aux Etats-Unis est déjà basé sur les prix mondiaux. C'est parce que le pétrole peut être livré avec la flotte mondiale de pétrolier à l'endroit où le prix est le plus élevé. Cela tend à égaliser les prix à travers le monde une fois que les frais de transport sont inclus. Mais, parce que l'infrastructure à l'intérieur des États-Unis est insuffisante pour déplacer le pétrole à bon marché vers les ports pétroliers, le prix du pétrole se négocie dans ce cas à un prix inférieur aux prix mondiaux. Donc, chaque fois que les sociétés ou entreprises commerciales croient qu'elles peuvent réduire les coûts de transport, tels que ceux du Dakota du Nord qui n'a pas de littoral, elles vont essayer de transporter le pétrole qui est sous-évalué vers des marchés plus rentables.

Le gaz naturel est une autre affaire. Il n'y a pas encore de système mondial intégré d'acheminement du gaz naturel où le prix est le plus élevé. En Amérique du Nord, le gaz naturel est essentiellement un produit régional. Il peut être déplacé par gazoduc entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, mais ça s'arrête la. Pour cette raison, la surabondance de gaz naturel causé par le sur-forage des nouveau dépôts de gaz de schiste disponibles a fait baisser les prix de façon spectaculaire, passant de 13 $ par millier de pieds cubes (mpc) à la mi-2008 à un peu plus de 3 $ par mcf aujourd'hui.

La surabondance a fait dire que les États-Unis vont bientôt produire la totalité de leur gaz naturel. Dans la pratique, cela ne fonctionne pas de cette façon. Avec de soi-disant vastes réserves de gaz naturel maintenant sous leurs pieds, les Américains ont du importer 14,2 pour cent de leur gaz naturel, en 2011, la quasi-totalité de celui-ci à partir du Canada, selon la US Energy Information Administration (EIA), l'agence statistique de l'US Département of l'énergie. A titre de comparaison, les importations annuelles de gaz naturel aux États-Unis de 1990 à 2010 étaient en moyenne de 16,8 pour cent de la consommation américaine totale. Progrès, certes, mais pas exactement indépendance énergétique.

L'EIA prévoit, cependant, que la production nationale américaine de gaz naturel va augmenter suffisamment pour que les États-Unis puisse devenir un exportateur net de gaz naturel d'ici 2022. Pourtant, certains analystes ont émis des doutes sur ces prévisions. En fait, les allégations disant que les États-Unis en ont pour 100 ans de gaz naturel ont été largement réfutée. Tout d'abord, cette allégation était fondée sur les ressources estimées. Comme je suis obligé de le rappeler aux gens encore et encore, les ressources sont ce que l'on pense être dans la croûte terrestre basée sur des preuves partielle dans le meilleur des cas. Les réserves, d'autre part, sont ce que le forage a montré qui peut être produit en utilisant la technologie existante à prix courants à partir des champs connus. Les réserves prouvées et probables de gaz naturel américain totalisent seulement 22 ans d'approvisionnement au rythme actuel de consommation.

samedi 20 octobre 2012

114 $

Quand j'ai commencé ce blog en 2006, le prix du baril de pétrole tournait autour de 40$ et il était considéré comme anormalement cher. Il est maintenant bien au delà des 100$ et n'a pas l'air décidé à redescendre.


vendredi 5 octobre 2012

Dust Bowl

Qui dit années trente dit de "Al capone" ou "grande dépression" ? Par contre, avez vous déjà entendu parlé du "Dust Bowl" qui sévit à la même époque ?

Ce fut une série de tempêtes de poussière, véritable catastrophe écologique qui a touché, pendant près d'une décennie, la région des Grandes Plaines aux États-Unis et au Canada dans les années trente. Pres de 3 million de personnes ont été obligées de migrer. Des images impressionnantes, une leçon écologique (cette catastrophe serait due au surlabourage, c'est-à-dire à un abus dans l'utilisation du labour occasionnant une érosion très importante) et pourtant j'ai du attendre 2008 pour en entendre parler pour la première fois dans le documentaire The American Future: A History.

La mémoire collective est très sélective.









vendredi 28 septembre 2012

Maison Feuillette


Le système constructif des maison en paille moderne (remplissage d'ossature composite, enduit chaux extérieur, plâtre intérieur) avait déjà été testé en 1921 : la maison feuillette. Voici un article de "la science et la vie de mai 1921" sur celle-ci.

C'est la plus ancienne maison en bottes de paille connue d'Europe et elle est toujours occupée, toujours confortable et en elle est en vente. Une association lance une souscription pour la racheter et la préserver.


mardi 25 septembre 2012

Hans Jonas

Hans Jonas, historien et philosophe allemand connu pour son livre Le Principe responsabilité (1979)
«Agis de telle sorte que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur la terre».


Un inspirateur du principe de précaution

dimanche 23 septembre 2012

La vrai signification de la crise - et ce que nous pouvons y faire.

Une petite animation très dynamique créée par une association de designer australiens.



Voici leur message fondateur tel que trouve sur leur site :
  1. Nous pensons qu'il est probable qu'une grande dépression mondiale (en particulier une spirale déflationniste, un probable effondrement du système bancaire une hyperinflation potentiel qui s'ensuivra) est en cours et sera probablement suivie par un déclin économique dû à un pic ressources. Il y a un risque de chocs soudains sur la route, mais dans l'ensemble l'effondrement prendra probablement beaucoup de temps pour complètement se jouer.
  2. Nous ne pensons pas que de grandes solutions centralisées soient particulièrement viable, en raison du manque d'investissement et d'une énergie et des ressources de plus en plus coûteuse.
  3. Nous ne croyons pas que le système actuel puisse être réformé pour faire face à ses faiblesses. Il est probable que les gouvernements ne feront qu'empirer les choses au lieu de les améliorer, d'abord par des mesures d'austérité, puis éventuellement par le populisme, le fascisme et la guerre conçus pour garder la population sous contrôle.
  4. Nous croyons que des solutions alternative communautaires à petite échelle pourrait répondre à nos besoins et créer une vie plus satisfaisante, ce qui réduirait la probabilité de mourir de faim, les conflits, le fascisme, la guerre, etc
  5. Nous pensons qu'il est possible que le monde entier puisse se convertir un mode de vie plus simple plus gratifiant grâce à un point de basculement de personnes qui démontrent des idées qui tombe sous le sens.
  6. Nous faisons la promotion de changements vers des moyens localisés et résilient de répondre aux besoins de l'homme, ce qui conduira à une meilleure qualité de vie en termes de santé et de bonheur, indépendamment du fait que les points 1 à 3 se révèlent correctes ou non. D'un autre côté, ne pas faire ces changements pourraient conduire à des problèmes si nos attentes se réalisent.

mardi 18 septembre 2012

Résilience

Voici la traduction d'un texte de Richard Heinberg  sur le site du Post Carbon Institute.
Le texte original est disponible ici




Renforcement de la résilience face au changement climatique 

Les chocs climatiques sont en chemin. Nous avons déjà rejeté tellement de carbone dans l'atmosphère qu'une cascade de mauvaises récoltes, une aggravation des sécheresses, des inondations et des tempêtes anormales sont pratiquement garanties. Vous, votre famille et votre communauté en ressentiront les effets. 

Ironiquement, cependant, éviter le changement climatique a aussi un coûts. Il est logique du point de vue de la protection du climat, de réduire de façon spectaculaire et rapide notre consommation de combustibles fossiles , qui entraînent le réchauffement climatique . Mais ces combustibles sont en grande partie, l'origine de la croissance économique spectaculaire de ces 200 dernières années, et nous sevrer d'eux rapidement maintenant (alors que la plupart des économies industrielles sont surendettés et affamés de croissance) risquerait d'entraîner un séisme financier. 

Le pétrole, le plus économiquement stratégique des combustibles fossiles, devient de toute façon de plus en plus cher. Le pétrole brut classique et peu cher se raréfie; Les pétrole de remplacement, les forages en eau profonde, les sables bitumineux, etc coûtent plus cher à produire, à la fois en dollars et en coût environnemental. Bien que les prix élevés du pétrole découragent la conduite (bon pour le climat), cela a également précipite la récession (mauvais pour l'économie). Alors que les sources d'énergie renouvelables sont notre espoir pour l'avenir et nous devrions faire tout notre possible pour les développer, il faudra des décennies avant qu'ils puissent subvenir à tous nos besoins en énergie. 

Face à l'imminence des chocs environnementaux et économiques, notre meilleure stratégie consiste à renforcer la résilience au sein de la société. La résilience est le sujet de dizaines d'années de recherches menées par des écologistes et des spécialistes des sciences sociales qui la définissent comme «la capacité d'un système à tolérer les perturbations sans s'effondrer vers un état qualitativement différent et contrôlée par un ensemble différent de processus." En d'autres termes, la résilience est la capacité à absorber les chocs, à se réorganiser et à continuer à fonctionner. 

À bien des égards une société résilient défie l'impératif de l'efficacité économique. La Résilience nécessite des stocks dispersés et redondants, alors que l'efficacité économique dans sa poursuite impitoyable de l'avantage concurrentiel, élimine les stocks et les redondances partout où elle le peut. L'efficacité économique conduit à la mondialisation, la résilience penche pour la relocalisation. L'efficacité économique poursuit le profit à court terme qui est son objectif le plus élevé, tandis que la résilience vise à long terme la durabilité. Il semblerait que la société industrielle vers 2012 est allée aussi loin dans le sens de l'efficacité économique, qu'il est possible d'aller, et qu'une correction est nécessaire et inévitable. Le changement climatique ne fait que souligner la nécessité de ce changement de cap. 

Le renforcement de la résilience signifie aider la société à travailler plus comme un écosystème ce qui a des implications majeures sur la façon dont nous utilisons l'énergie. Les écosystèmes économisent de l'énergie en fermant les boucles des éléments nutritifs: les plantes capturent et stockent chimiquement l'énergie solaire, qui est ensuite distribué en tant que nourriture tout au long de la chaîne alimentaire. Rien ne se perd. Nous, les humains, ayant développé la capacité de tirer profiter de l'énergie solaire ancienne et concentré, pas cher et abondante (bien que finalement fini), autrement dit les combustibles fossiles, avons simultanément pris l'habitude de gaspiller de l'énergie à une échelle colossale. Notre nourriture, nos systèmes de transport, de fabrication, et nos logements brûlent environ trente milliards de barils de pétrole et huit milliards de tonnes de charbon par an; globalement, les hommes utilisent plus de quatre cents quadrillions de BTU d'énergie au total. Même là où l'énergie n'est pas techniquement perdue, la demande pourrait être considérablement réduite par la refonte de nos systèmes de base. 

Par exemple, nous pourrions réduire l'énergie de transport utilisée dans nos systèmes agro-alimentaires en produisant davantage d'aliments locaux; dans le même temps, nous pourrions réduire d'autres entrées de combustibles fossiles pour ces systèmes (engrais, pesticides, herbicides et d'emballage) par l'évolution des pratiques agricoles et des habitudes de consommation . On pourrait rénover nos bâtiments afin qu'ils exigent beaucoup moins d'énergie pour le chauffage et le refroidissement. Et l'on pourrait réduire le besoin de transport motorisé en redessinant les villes autour de quartiers à usage mixte qui soient favorables aux piétons et aux cyclistes. 

En réduisant notre dépendance aux combustibles fossiles, en réduisant les besoins énergétiques en général, et en éliminant le besoin qu'a notre système économique de croissance perpétuelle (et donc d'une consommation d'énergie toujours croissante), nous pouvons rendre notre mode de vie moins vulnérables aux pénuries d'énergie et aux pointes de prix tout en réduisant les émissions de carbone. 

Les écosystèmes renforcer leur résilience à travers la biodiversité. Ainsi, si la population d'un organisme qui joue un rôle crucial dans l'écosystème est fortement réduite, un autre organisme qui exerce une fonction semblable sera là pour prendre sa place. Quand on réduit la diversité dans les systèmes humains au nom de l'efficacité économique, nous bradons la résilience et augmentons la vulnérabilité à un effondrement systémique. Par exemple, l'agriculture industrielle favorise les monocultures, qui présentent une énorme opportunité pour un parasite qui réussit à évoluer une immunité contre les produits chimiques que les agriculteurs utilisent pour le tenir à distance. 

Les communautés peuvent intégrer la diversité économique et la résilience en encourageant et en investissant dans les petites entreprises et les exploitations familiales, plutôt qu'en offrant des incitations aux géant de la distribution ou les entreprises manufacturières à s'installer dans la ville, seulement pour voir les voir se déplacer ou se délocaliser des emplois quelques années plus tard. 

Des boucles de rétroaction (soit d'équilibrage ou d'auto-renforcement) contrôlent les flux d'énergie et de populations dans les écosystèmes, en stabilisant ou déstabilisant le système. Le changement climatique est lui-même soumis à deux types de rétroactions: les forêts et les océans absorbent le carbone et aident à garder le système climatique en équilibre, tandis que la fonte du pergélisol libère du méthane à effet de serre ce qui renforce le réchauffement climatique. Une partie du défi de bâtir la résilience des communautés est d'identifier et de renforcer l'équilibre des boucles de rétroaction, d'apprendre comment elles affectent les systèmes humains et de les faire travailler pour nous. 

Une fois que nous commençons sur le chemin du renforcement de la résilience, les effets positifs deviennent synergique. Par exemple, en retraitant au niveau local les matériaux recyclés plutôt que de les envoyer à des pays lointains pour le retraitement, et en compostant les déchets et les eaux usées alimentaire locale, les collectivités peuvent économiser de l'énergie tout en créant des emplois, peuvent entamer la reconstruction de la couche arable, et réduire la dépendance en des sources éloignées et de moins en moins fiables de nourriture et de matériaux. Encore une fois: la résilience nous aide à nous adapter aux chocs et aux changements inévitables, tout en contribuant aux efforts volontaristes pour réduire la consommation d'énergie et donc d'éviter un réchauffement planétaire futur. Le renforcement de la résilience nous aide à résoudre toute une série de problèmes avec seulement quelques stratégies de base. 

La résilience ne peut pas supprimer tous les défis et toutes les difficultés à venir. Par exemple, les gens ne peuvent généralement pas s'adapter à des sécheresses intenses et prolongées , ils se déplacent généralement ailleurs par dizaines de milliers comme ils l'ont fait pendant le Dust Bowl des années 1930. Aucune stratégie ne garantir l'immunité aux impacts de l'acidification des océans, de la fonte des glaciers, et du temps bizarre. Mais la résilience nous achète un meilleur plan d'assurance. Et dans l'affaire, cela pourrait aussi raviver nos communautés, créer des opportunités économiques, et rendre la vie plus satisfaisante.

lundi 10 septembre 2012

Décroissance ≠ ascétisme



«Ceux qui plaident pour une consommation moins matérialiste sont souvent présentés comme des ascètes puritains qui cherchent à donner une orientation plus spirituelle aux besoins et aux plaisirs. Mais cette vision est à différents égards trompeuse. On pourrait dire que la consommation moderne ne s'intéresse pas suffisamment aux plaisirs de la chair, n'est pas assez concernée par l'expérience sensorielle, est trop obsédée par toute une série de produits qui filtrent les gratifications sensorielles et érotiques et nous en éloignent. Une bonne partie des biens qui sont considérés comme essentiels pour un niveau de vie élevé sont plus anesthésiants que favorables à l'expérience sensuelle, plus avares que généreux en matière de convivialité, de relations de bon voisinage, de vie non stressée, de silence, d'odeur et de beauté... Une consommation écologique n'impliquerait ni une réduction du niveau de vie, ni une conversion de masse vers l'extra-mondanité, mais bien plutôt une conception différente du niveau de vie lui-même»
Kate Soper, Ecologie, nature et responsabilité. Revue du MAUSS n° 17 premier semestre 2001, p. 85

mercredi 5 septembre 2012

Pierre Rabhi nous parle de décroissance et de sobriété heureuse



Le langage conventionnel du politique d'aujourd'hui c'est de dire "y a pas de salut sans la croissance". Alors comment arriver avec un discours qui dit à l'inverse, la croissance n'est pas la solution c'est le problème ? Comment faire comprendre que c'est le problème à des gens qui sont convaincu d'un précepte, d'un dogme absolu que sans la croissance on ne peut pas évoluer. Donc j'ai renoncé à ce discours bien que j'ai essayé de l'expliquer. Alors, j'ai choisi "la sobriété heureuse" parce que finalement ça ne s'adresse pas d'une façon générale à un système mais à une personne : "par la sobriété je peux être heureux ". Ce que je perd soit-disant sur l'avoir, je le gagne sur l’être.

mercredi 29 août 2012

Serge Latouche sur le développement durable.

Qu'est ce que développement durable?  le premier coup de volant d'un changement de direction radical de nos société ? Ou a l'inverse, Un mot fourre tout qui permet de continuer à faire comme si de rien n’était en faisant juste quelques ajustement à la marge ?  


Pour Serge Latouche, c'est plutôt la deuxième idée : une dernière tentative de sauver une civilisation industrielle qui court  à  sa perte :

samedi 25 août 2012

Serge Latouche

Serge Latouche, un des penseurs de la décroissance.



La décroissance, il faut être clair, c'est un slogan. Ce n'est pas un concept et donc ce n'est pas quelque chose de symétrique de la croissance. On a fait des théories de la croissance, il n'y a pas de théorie de la décroissance. La décroissance, c'est un slogan qui est fait en quelque sorte pour casser la langue de bois dominante de l'idéologie de la croissance. Si l'on voulait être rigoureux, il faudrait parler d'accroissance comme on parle d'athéisme. Et d'ailleurs, c'est très précisément d'une religion qu'il s'agit. La croissance est une véritable croyance et donne lieu à un véritable culte avec ses rituels consuméristes. Alors parler de décroissance, c'est dire, bon une croissance infinie n'est pas possible dans un monde fini. Tous les problème écologiques, sociaux, culturels sont engendrés par la croissance, il faut sortir de cette mécanique un peu infernale, donc le mot décroissance a un coté  un peu provocateur.

lundi 20 août 2012

Loi des rendements décroissants

La  loi des rendements décroissants est à l'origine une lois économique. C'est assez intuitivement l’idée que, dans toute production, l'on commence généralement par le plus facile : on ramasse les fruits les plus bas en premier, les terres les plus fertiles sont les premières mises en culture, les améliorations les plus efficaces des objets techniques sont faites en premier...etc.  
Dans tous les processus de production, augmenter un facteur de production, tout en maintenant les autres constants, à un certain point, rapportera moins par unité de production.
Donc chaque bras ajouté à la cueillette sera moins productif que le précédent, chaque éolienne supplémentaire installée le sera dans une zone moins propice, chaque euro investit dans l’amélioration du moteur à explosion sera moins efficace que le précédent. La conclusion en est que sans rupture technologique, le progrès plafonne. 




Appliqué à la production de pétrole et de minerais, c'est l'idée que l'on a déjà mis en production les champs pétroliers les plus facile mais que l'on arrive à un point ou on est obligé de forer sous la mer  à de grande profondeurs, on est obligé d'utiliser des pétroles nécessitant des raffinages plus complexes, de produire les sables bitumineux , de ré-ouvrir des mines qui étaient considérées ineconomiques...etc. Ce phénomène est à l'oeuvre dans le plafonnement de la production pétrolière mais n'est pas pris en compte par les économistes qui parlent de réserves mais pas de qualité des réserves. C'est la raison pour laquelle il ne faut jamais écouter un économiste qui parle de ressource. Les économistes libéraux considèrent que les ressources sont par définitions, infinies ou substituables. Pour eux, toute limite écologique est niée au nom de cet optimisme béat.

On retrouve aussi cette idée de rendement décroissant dans les concepts de Joseph Tainter. Il a en quelque sorte généralisé cette loi par son idée que la complexification des civilisations (complexification que l'on peut assimiler au développement) obéit à cette loi des rendements décroissant. Pour lui, chaque nouvelle couche de complexité apporte au début de grand bénéfices à la société dans son ensemble et permet de résoudre des problèmes... mais arrive un point ou chaque nouvelle couche de complexité apporte de moins en moins de bénéfices jusqu'à ce que cette civilisation ne puisse plus résoudre le moindre nouveau problème et s'effondre.

mercredi 1 août 2012

EPEAT

Note : faire attention la prochaine fois que j’achète du matériel informatique non seulement à la consommation mais aussi à l'ensemble du cycle de vie.

EPEAT : Standard environnemental pour le matériel électronique.





Les critères EPEAT reflètent plusieurs catégories d'attributs environnementaux qui couvrent le cycle de vie complet des produits électroniques :
  • Réduction / élimination des matériaux respectueux de l'environnement
  • Choix des matériaux
  • Conception pour la fin de la vie
  • Produit longévité / prolongation de la vie
  • Conservation de l'énergie
  • Fin de vie de gestion
  • Performance de l'entreprise
  • Conditionnement

mardi 31 juillet 2012

Alex Steffen

Un bon résumé des enjeux pour des villes américaines plus durables :
Passer du rêve de la maison idéale au rêve du quartier idéal.




Alex Steffen est à l'origine du site  Worldchanging.com

jeudi 26 juillet 2012

LEED for Homes

Présentation du processus de certification "LEED for home" (en anglais).
Cette certification n'est pas applicable en France pour le moment.




Intervenant :
  • LEED provider :  
    • support administratif et technique. 
    • prépare la soumission finale
    • prépare les procédure de vérification
  • Green Rater
    • visite de contrôle des mesure écologique
    • test de performance
    • benchmark
    • assistance pour la compréhension du programme
  • LEED AP &  project Team
    • prestataire de service, architecte
Process :
  • Choisir provider
  • Former l’équipe de design
  • Preliminirary rating
    • target leed certification level
    • quel crédits vont être tente
    • qui dans l’équipe est responsable de chaque crédit
  • Enregistrer projet
  • Visite du green rater pendant la construction et après la construction.
  • Le Green rater prépare la documentation projet et le donne au provider .
    • project checklist
    • formulaire responsabilité
    • formulaire évaluation durabilité 
    • checklist de l'inspection de durabilité
  • Le provider donne les documents au USGBC

vendredi 20 juillet 2012

Délusion

Avec cette histoire d'étude de Maugeri, on ne peut que se demander à qui profite le crime ? Pourquoi, comme souvent avec le réchauffement climatique, le déni, bien que bien peu étayé par les faits, trouve tant d'échos dans les médias ? Un article de déni sera cité, en proportion, dix fois plus qu'un article inverse. Est-ce un complot des compagnies pétrolière ? (il y a bien complot comme ça a été prouvé avec la censure d'études sur le réchauffement climatique par certains intérêts pétrolier pendant l’ère Bush). Mais Dimitri Orlov a une autre explication. Pour lui notre société est devenue psychotique. Encore un article très drôle de Dimitri Orlov, à condition d'aimer l'humour noir.

L'article original est ici


La dernière version du Manuel de diagnostique et de statistique des troubles mentaux (DSM) a grossis pour inclure 297 troubles mentaux , mais il semble qu'il y ait toujours de la place pour un de plus. 

Richard Heinberg a récemment publié un article qui traite des diverses revendications récentes clamant que le pic pétrolier n'est plus un sujet de préoccupation. Son terme pour nommer ce phénomène est «pic de déni " (peak denial) Cela sonne bien, et s'harmonise très bien avec le thème global de Richard de «pic global "(peak everything). C'est un texte réfléchi qui fait un travail approfondi pour exposer la nature surréaliste des projections des optimistes, et je n'ait pas de problèmes avec son argument. J'ai, toutefois, un problème avec sa terminologie. Tout d'abord, parce qu'un pic de déni n'est pas une ressource non renouvelable avec un profil de déplétion  caractérisable, son pic, si nous en détections un, ne serait pas particulièrement significatif, car il pourrait tout aussi bien y avoir un autre pic demain et un autre le siècle prochain. Deuxièmement, je pense que le «déni» n'est plus le mot juste pour décrire le phénomène social que nous observons actuellement. Je pense que Ugo Bardi nous ont envoyé dans la bonne direction: dans son article réagissant à l'affirmation de George Monbiot "Nous avons eu tort à propos du pic pétrolier, il y en a assez pour tous nous faire frire», Ugo caractérise l'approche de Monbiot face au pic de pétrole en utilisant un autre mot: «délusion ". 

Si vous estimez que la distinction entre déni et délusion est juste une différence mineure et inoffensive, un coupage de cheveux en quatre de ma part, alors pardonnez moi de citer Sigmund Freud : dans « la perte de réalité dans la névrose et la psychose » [1924 ], il écrivait ce qui suit: "Le névrose ne renie pas la réalité, il l'ignore; le psychotique la désavoue et tente de le remplacer ." [p. 185] Ce avec quoi la psychose remplace la réalité est une délusion. 

Prenons ça une marche a la fois. Le déni c'est quand vous savez très bien que quelque chose existe (par exemple, qu'il y a une quantité limitée de pétrole économiquement récupérables, et que nous avons déjà brûlé environ la moitié de celui-ci), mais que nous refusons de considérer ça comme important. Le déni est symptomatique de la névrose. Les névrosés ne sont pas considérés comme particulièrement dangereux, ils peuvent être assez ennuyeux, et ils peuvent parfois constituer une menace pour eux-mêmes, mais ils ne sont, en général, pas considérés comme présentant une menace pour la société. Ils peuvent également être tout à fait charmant : Woody Allen a mis à profit ses névroses dans sa carrière d'acteur réalisateur. (En allemand le titre de son film Annie Hall est Stadtneurotiker - «névrotique urbain.") 

La délusion, d'autre part, est symptomatique de la psychose. Dites-mois maintenant, à quand remonte votre dernière rencontre d'un psychotique charmant, courtois, et populaire ? Pour revenir à Freud : le vieux Sigmund distingue deux types de pensée : il y a le processus de pensée secondaire (le bon processus), le domaine du soi bien-adapte, socialisé, ancré dans la réalité, consensuel, et raisonnable, rationnel et logique. Et puis il y a le processus de pensée primaire, ou archaïque (le mauvais genre), le produit de l'obsession, de la compulsion, de l'hallucination et ...nous y voici … de l'illusion. Le chemin qui mène de la névrose à la psychose est une régression vers un soi plus primitif, plus archaïque, plus infantile. Prenez votre névrotique typique (refuser d'affronter le pic pétrolier, de faire du charabia à ce sujet lorsqu'on y est forcé), passez ce névrosé par une crise terrible, auto-destructrice, et cette personne peut régresser et tomber dans la psychose. 

Ce qui advient à des personnes advient aussi à des sociétés entières. Prenez une civilisation industrielle névrotique niant tout pic pétrolier, mettez la dans une terrible crise financière mondiale, dites lui que la croissance économique est fini pour toujours, et ce que vous obtenez est une civilisation industrielle psychotique et délirante. Dans Civilisation and its Discontents [1930], Freud écrit à propos de la capacité des delusion de propulser toute une culture vers la désintégration dans un maelström de violence, et dans Constructions in Analysis [1937], il a souligné qu'une fois que la pensée délirante imprègne toute une culture, y compris sa religion et sa politique, alors la culture devient inaccessible à tout argument logique. Le délire est une sorte de tyrannie, interne dans le cas d'une personne malade, externe dans le cas d'une culture malade, qui piège la réalité dans les images spécifiques, excluant toute possibilité de compréhension de soi et toute objectivité. 

mardi 17 juillet 2012

The Shift Project

Si vous ne voulez pas prendre l'opinion des autres pour argent comptant. Si vous aimez les graphiques et si vous aimez essayer de visualiser les problèmes en jouant avec les chiffres par vous même, je vous conseil ce site de portail de données par le Shift Project


The Shift Project Data Portal est une plate-forme d'information sur les questions énergétiques et climatiques. Il permet de naviguer dans les ensembles de données, de consulter les données pour personnaliser un graphique et éventuellement l'exporter et le partager.

NB : The Shift Project est une sorte de think-tank sur le thème du climat et de l’énergie dont Jean-Marc Jancovici est le président.

dimanche 15 juillet 2012

Assez de pétrole pour nous frire tous !

Le monsieur écologie du journal anglais le Guardian, George Monbiot, a déclaré :  nous nous sommes trompés à propos du pic pétrolier, il y a assez de pétrole pour nous faire frire tous .



On le savait depuis longtemps, pic pétrolier ou pas, il y a assez de pétrole non-conventionnel, de charbon, sans même parler d'hydrate de méthane pour nous frire tous trois fois et rendre la planète inhabitable. La question du pic pétrolier en rapport avec le climat s'est toujours posée en ces termes :  va-t-on pouvoir résister à la tentation de brûler à la place du pétrole tout ce qui nous tombe sous la main ?

vendredi 13 juillet 2012

Les USA seront bientôt indépendant énergetiquement ?!!

Récemment, une vague d'optimisme béat remettant en cause de l’idée de pic pétrolier s'est répandue sur internet comme une traînée de poudre. A telle point qu'il y a quelques jour dans le monde on pouvait lire ça : Pétrole : les États-Unis, nouveau golfe Persique ?

Cette recrudescence d'articles type "Le pic c'est pas pour maintenant, circuler y a rien a voir" est parti d'une étude sortie de Harvard et rédigée par Leonardo Maugeri . Cette étude semblant assez documentée et détaillée, elle s'est propagée comme si tout le monde était trop content de répandre la bonne nouvelle. Alors qui croire ?

D'un coté les deux qui sont constamment cités dans tous les journaux économiques, le Financial time , the economist, et autres Businessweek :

  • Leonardo Maugeri, économiste de formation, ancien dirigeant de ENI, compagnie pétrolière italienne. 
  • Daniel Yergin, écrivain et historien de l'énergie, fondateur du CERA, un cabinet de recherche sur l'énergie qui fait des prévision de prix (plutôt vaseuses comme montré ici

De l'autre les réponses argumentées point par point de gens avec un parcours plus scientifique :

Il y a 5 ans le pic pétrolier était considéré dans les médias "main stream"comme une vague théorie sur un problème lointain. Pourtant, cela aurait permis de voir venir la montée des prix (de 18$ en 2003 jusqu’à environ 100 $ aujourd'hui avec une pointe à 140 $ entre les deux) que seuls les soit-disant Cassandres prédisaient. Cela aurait permis de comprendre que cette montée des prix est une des causes de la crise actuelle. Et cela aurait permis d'anticiper le fait que le pic du pétrole conventionnel est maintenant acté. La seule question restante est donc recentrée sur le fait de savoir si le pétrole non conventionnel pourra compenser. Quand on lit Shale oil and tight oil, article de James D. Hamilton, économétricien, chercheur à l’université de Californie San Diego, cela n'a rien d’évident.


Le problème du pic n'est pas un problème de réserve mais un problème de production. Est ce que les nouvelles productions mise en service suffisent à compenser la diminution des puits déjà en production. La question du taux de déplétion de la production existante est donc centrale ! 3%, 5% 7% ?. L'autre problème est que si les nouvelles productions, en particulier en matière de pétrole non-conventionnel sont de plus en plus difficiles à mettre en service (au niveau coût d'investissement et au niveau technique), il sera plus difficile d'arriver à l’équilibre.
Le graphique si dessous n'est que le début du problème. Il faut aussi prendre en compte  le  fait que la demande mondiale de pétrole augmente et que sans augmentation de l'offre correspondante, les prix explosent et la croissance chute.
Pourtant, rien n'y fait, l’idée se réinstalle qu'il n'y a pas de problème de pétrole, que l'on peut continuer comme avant, business as usual.


dimanche 1 juillet 2012

Bill Gates : Innover vers le zéro carbone !

Quand Bill Gates communique sur le réchauffement climatique, il est bien sure du cote des cornucopiens qui pense que la technologie va résoudre tous nos problèmes. On peut néanmoins discerner un brin d'inquiétude dans la voix quand il insiste qu'il FAUT que la technologie résolve notre problème.

lundi 25 juin 2012

Interview de Dennis Meadows

Un interview dans le monde de Dennis Meadows, par Stéphane Foucart et Hervé Kempf. Si vous n'avez qu'un article à lire dans le mois, c'est celui là :


En mars 1972, répondant à une commande d'un think tank basé à Zurich (Suisse) - le Club de Rome -, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) publiaient The Limits to Growth, un rapport modélisant les conséquences possibles du maintien de la croissance économique sur le long terme. De passage à Paris , mercredi 23 mai, à l'occasion de la publication en français de la dernière édition de ce texte qui fait date (Les Limites à la croissance, Rue de l'Echiquier, coll. "Inital(e)s DD", 408 p., 25 euros), son premier auteur, le physicien américain Dennis Meadows, 69 ans, a répondu aux questions du Monde.
Quel bilan tirez-vous, quarante ans après la publication du rapport de 1972 ? 
D'abord, le titre n'était pas bon. La vraie question n'est pas en réalité les limites à la croissance, mais la dynamique de la croissance. Car tout scientifique comprend qu'il y a des limites physiques à la croissance de la population, de la consommation énergétique, du PIB, etc. Les questions intéressantes sont plutôt de savoir ce qui cause cette croissance et quelles seront les conséquences de sa rencontre avec les limites physiques du système. Pourtant, l'idée commune est, aujourd'hui encore, qu'il n'y a pas de limites. Et lorsque vous démontrez qu'il y en a, on vous répond généralement que ce n'est pas grave parce que l'on s'approchera de cette limite de manière ordonnée et tranquille pour s'arrêter en douceur grâce aux lois du marché. Ce que nous démontrions en 1972, et qui reste valable quarante ans plus tard, est que cela n'est pas possible : le franchissement des limites physiques du système conduit à un effondrement. Avec la crise financière, on voit le même mécanisme de franchissement d'une limite, celle de l'endettement : on voit que les choses ne se passent pas tranquillement. 
Qu'entendez-vous par effondrement ? 
La réponse technique est qu'un effondrement est un processus qui implique ce que l'on appelle une "boucle de rétroaction positive", c'est-à-dire un phénomène qui renforce ce qui le provoque. Par exemple, regardez ce qui se passe en Grèce : la population perd sa confiance dans la monnaie. Donc elle retire ses fonds de ses banques. Donc les banques sont fragilisées. Donc les gens retirent encore plus leur argent des banques, etc. Ce genre de processus mène à l'effondrement. On peut aussi faire une réponse non technique : l'effondrement caractérise une société qui devient de moins en moins capable de satisfaire les besoins élémentaires : nourriture, santé, éducation, sécurité.