mardi 24 avril 2012

Tim Jackson on TED.com

Tim Jackson, économiste, auteur de "Prosperity Without Growth" s'essaie à expliquer pourquoi ou comment le consumérisme est intégré au système, ce qui fait qu'il semble ne rester comme choix que : "trash the system or crash the planet". 
C'est une histoire à propos de nous, peuple, persuadé de dépenser de l'argent que nous n'avons pas pour des choses dont nous n'avons pas besoin pour faire impression sur des gens qui nous importent peu.
Il essaye d'imaginer une économie, une culture qui détricoterait ce casse tête. 




lundi 16 avril 2012

La redécouverte de l’humain

Toujours sur le thème du mythe de la machine :

Article original par John Michael Greer :
http://thearchdruidreport.blogspot.com/2012/02/recovery-of-human.html 



Le mythe de la machine, le thème du post de la semaine dernière, a des implications qui vont bien au-delà des thèmes de discussion habituels sur la scène du pic pétrolier. Une de ces implications, dont j'ai parlé brièvement la semaine dernière, découle de la façon dont tant de gens qui sont préoccupés par le pic pétrolier se fixent obsessionnellement sur l'espoir qu'un certain type de machine va résoudre le problème.

Il y a au moins trois manières par lesquelles cette fixation va à l'encontre de toute réponse significative face à la fin de l'ère de l'énergie abondante et pas chère. La première, bien sûr, est que le pic pétrolier n'est pas un problème, parce que par définition un problème a au moins potentiellement une solution. Le pic pétrolier n'a pas de solution. C'est vrai dans le sens étroit du terme - aucun retournement de situation ne permettra à la civilisation industrielle d'extraire une quantité illimité de pétrole brut d'une planète finie - et il devient de plus en plus clair que c'est tout aussi vrai dans le le sens large - aucune autre source d'énergie ne peut fournir quoi que ce soit d'approchant ce torrent d'énergie hautement concentrée et pas cher, que le pétrole a fourni à la société industrielle au cours du siècle dernier.

Le pic pétrolier est donc une situation plutôt qu'un problème, puisque rien de ce que nous ou quelqu'un d'autre peut faire ne le fera disparaître. Au lieu de cela, nous et nos descendants à travers les millénaires à venir devront vivre avec la réalité d'un monde beaucoup moins richement pourvu en sources d'énergie concentrée telle que celle héritée par nos ancêtres quelques siècles auparavant. La tâche qui nous attend, nous et nos descendants, c'est de trouver des réponses créatives et humaines à cette réalité implacable. Pour cette tâche stimulante et enrichissante, en retour, l'obsession actuelle avec ses fantasmes de salut par l'intermédiaire de machine n'offre aucune aide du tout. Bien au contraire, en détournant l'attention des ajustements qui devront être faits, cette obsession rend le travail qui nous attend plus difficile qu'il ne devrait l'être.

La seconde manière par laquelle cette obsession des machines est l'inverse d'une réponse utile à la situation difficile du pic pétrolier, c'est qu'elle repousse la responsabilité de faire quelque chose sur quelqu'un d'autre. Je doute sincèrement que l'un de mes lecteurs ait une influence réelle sur les décisions liées à la construction des éoliennes géantes, par exemple, ou le développement de réacteurs au thorium, ou sur la conversion d'une fraction substantielle du Nevada en une ferme géante d'algue à biodiesel. Cela rend plus facile d'insister sur le fait que des mesures comme celles-ci sont la réponse appropriée à la venue du pic pétrolier, puisque les gens qui font cette promotion n'ont pas à aller jusqu'au bout de ces mesures, c'est le travail de quelqu'un d'autre.

Sans doute la facilite de cette approche a beaucoup à voir avec sa popularité, mais il y a un autre facteur impliqué. Une énorme quantité de rhétorique sur l'avenir de nos jours commence à partir de l'hypothèse que les modes de vie des classes moyennes dans les sociétés industrielles d'aujourd'hui sont normales, et devrait être disponible indéfiniment, du moins à ces mêmes classes moyennes. Maintenant, en fait il n'y a rien de normal du tout dans la vie, choyée et privilégiée des classes moyennes d'aujourd'hui ; des fraises en plein hiver aux vacances sous les tropiques, ces vies sont pleines de l'extravagance la plus absurde. Seule une civilisation qui surfe sur le tsunami de l'énergie pas chère telle que celle obtenue à partir de combustibles fossiles pourrait se convaincre que de telles habitudes ne le sont pas. Pourtant, ceux qui ont accès à de telles choses ne veulent, de manière prévisible, pas les lâcher et, insister sur le fait que c'est le travail de quelqu'un d'autre de trouver un moyen de garder garder ces choses, est une façon d'exprimer cette réticence, au moins pour le moment.

L'inconvénient de dépendre de quelqu'un d'autre pour faire ça, ou n'importe quel autre travail, bien sûr, est que la dépendance a toujours un coût politique. Dune de Frank Herbert, le classique roman de SF a un personnage qui explique cela à un autre avec une précision digne d'éloges: «Une fois, les hommes ont tournes leur pensée vers les machines dans l'espoir que cela les rendrait libre. Mais cela a justement permis a d'autres hommes avec des machines de les asservir.». La même dynamique est présente lorsque les gens se permettent de devenir dépendant de machines, pour des raisons qui découlent des observations faites la semaine dernière.

jeudi 12 avril 2012

Nicole M. Foss

Nicole M. Foss est co-éditeur du site  the automatic earth, où elle a écrit sous le nom de Stoneleigh.

Ce site, qu'elle co-ecrit avec presente un point de vue qui est toujours tres interressante sur les themes de la crise financiere, environnementales, politique...etc  Pourquoi nous trouvons-nous dans un état de crise et que nous pouvons faire à ce sujet. Avant la création de the automatic earth, elle était rédacteur en chef de TheOilDrum - Canada , où elle a écrit sur ​​le pic pétrolier et la finance.


dimanche 8 avril 2012

Le Mythe de la machine

Le mythe de la machine est un livre de Lewis Mumford un historien américain, spécialisé dans l'histoire de l'urbanisme, de la technologie et de la science.

PS : si vous pensez que le texte ci-dessous est un copié -collé de wikipedia, vous avez raison mais j'ai le droit puisque j'ai fait l'effort de rédiger cette page de wikipedia à partir de la version anglaise.


Mumford défendait l’idée que ce qui définit l'humanité, ce qui met l’humains à part des animaux, n’est pas principalement notre utilisation des outils (technologie), mais notre utilisation du langage (symboles). Il était convaincu que le partage d'informations et d'idées entre les participants des sociétés primitives était complètement naturelle au début de l'humanité et a manifestement été le fondement de la société telle qu'elle est devenue, plus sophistiquée et complexe. Il avait l'espoir d'une poursuite de ce processus d'information "pooling" dans le monde alors que l'humanité avance vers l'avenir. [5]

Le choix de Mumford du mot «technique» à travers son travail a été délibérée. Pour Mumford, la technologie est une partie de la technique. En utilisant la définition élargie de la tekhnê grec, qui signifie non seulement la technologie mais aussi l'art, l’habileté et la dextérité, la technique se réfère à l'interaction d'un milieu social et de l'innovation technologique - la "volonté, les habitudes, les idées, les objectifs" ainsi que "les processus industriels "d'une société. Comme Mumford l’écrit au début de Technics et civilisations », d'autres civilisations ont atteint un degré élevé de compétence technique, sans, apparemment, être profondément influencée par les méthodes et les objectifs de la technique."


Megatechnics : 

Dans Le Mythe de la machine, Mumford critique la tendance moderne de la technologie, qui met l'accent sur une expansion constante et illimitée et sur la production et le remplacement. Il explique que ces objectifs vont à l'encontre de la perfection technique, de la durabilité, de l'efficacité sociale et, globalement, de la satisfaction humaine. La technologie moderne- qu'il appelle «megatechnique élude la production durable, la qualité en poussant au remplacement prématuré des objets techniques grâce a des dispositifs comme le crédit à la consommation, les design non-fonctionnel et défectueux, l’obsolescence programmée, ou encore des changements de mode fréquent et superficiels". «Sans incitation constante par la publicité", explique t-il, "la production ralentirait et se stabiliserait à la demande de remplacement normal. Sinon de nombreux produits pourraient atteindre un plateau de conception efficace qui n’exigerait que des modifications minimes d'année en année."


Biotechnics :

Par opposition à cette megatechnics, Mumford décrit un modèle organique de technologie, ou Biotechnics. Les systèmes biologiques se dirigent vers «la richesse qualitative, l'amplitude, l'espace, et l'absence de pressions quantitatives ou de surpeuplement. L’auto-régulation, l'auto-correction, et l'auto-propulsion sont autant de propriété intégrante des organismes que la nutrition, la reproduction, la croissance et la réparation ». La biotechnics modèle la vie en cherchant l'équilibre, la complétude et l'exhaustivité.


Polytechniques contre monotechnics :

Une idée clé, introduite dans Technics et civilisations (1934) était que la technologie est a double tranchant :

Si polytechnique, elle engage de nombreux modes de technologie différents, fournissant un cadre complexe pour résoudre les problèmes humains.

Si monotechnique la technologie existe pour son propre intérêt, ce qui opprime l'humanité puisqu’elle évolue le long de sa propre trajectoire.

Mumford a souvent critiqué les réseaux de transport de l'Amérique moderne comme étant «monotechnique dans leur dépendance aux voitures. Les automobiles deviennent des obstacles pour les autres modes de transport, comme la marche, la bicyclette et les transports en commun, parce que les routes qu'elles utilisent consomment tellement d'espace et sont un tel danger pour les personnes. Mumford explique que des milliers de mutilés et de morts chaque année en raison d'accidents d'automobiles sont comme un «sacrifice rituel» de la société américaine en raison de sa dépendance extrême vis a vis du transport routier.


Megamachines :

Mumford se réfère également à de grandes organisations hiérarchiques comme des megamachines, une machine en utilisant les humains comme composants. La plus récente Mégamachine se manifeste, selon Mumford, dans l’energie nucléaire technocratique. Mumford utilisa les exemples des complexe énergétiques de l'URSS et des États-Unis représenté respectivement par le Kremlin et le Pentagone. Les constructeurs de Pyramides, l'Empire romain et les armées des deux guerres mondiales en sont des exemples antérieurs.

Il explique que l'attention méticuleuse à la comptabilité et de la normalisation, et l'élévation des chefs militaires au statut divin sont des caractéristiques spontanée des megamachines a travers l'histoire. Il cite des exemples tels que le caractère répétitif des peintures égyptiennes, qui montrent des Pharaons élargit ou encore l'affichage public des portraits élargie de dirigeants socialistes tels que Mao Zedong et Joseph Staline. Il cite également la prévalence écrasante des documents comptables quantitatifs entre survivants des fragments historiques, de l'Egypte ancienne à l'Allemagne nazie.

Il est necessaire pour la construction de ces megamachines qu’il y ait une énorme bureaucratie d’humains qui agissent comme des «servo-unités», travaillant sans l'implication éthique. Selon Mumford, les améliorations technologiques telles que la ligne d'assemblage, ou les communications mondiale instantanée et sans fil, peuvent facilement affaiblir les barrières psychologiques à certains types d'actions discutables. Un exemple qu'il utilise est celui d'Adolf Eichmann, le fonctionnaire nazi qui a mené la logistique derrière l'Holocauste. Mumford désigne collectivement les personnes désireuses d'effectuer tranquillement les objectifs extrêmes de ces megamachines comme des «Eichmanns».


L'horloge comme le héraut de la révolution industrielle :

Une des études les plus connus de Mumford est celle sur la façon dont l'horloge mécanique a été développé par les moines au Moyen-Âge et ensuite adopté par le reste de la société. Il voyait ce dispositif comme l'invention clé de toute la Révolution industrielle, contrairement à l'avis commun qui serait que la machine à vapeur occuperait le poste principal. Il écrit: «L'horloge est une pièce de machinerie dont le « produit » en sont les secondes et les minutes."


La civilisation urbaine :

Dans son livre influent La ville dans l'Histoire, Mumford explore le développement de la civilisation urbaine. Fortement critique de l'étalement urbain, Mumford soutient que la structure des villes modernes est partiellement responsable de nombreux problèmes sociaux que l’on trouve dans la société occidentale. Bien que sur un ton pessimiste, Mumford soutient que la planification urbaine devrait insister sur une relation organique entre les personnes et leurs espaces de vie.

Mumford utilise l'exemple de la cité médiévale de base pour la «ville idéale», et affirme que la ville moderne est trop proche de la ville romaine (la tentaculaire mégalopole) qui s'est terminée par un effondrement,. Si la ville moderne poursuit dans la même veine, Mumford soutient, qu’elle rencontrera le même sort que la ville romaine.

Mumford a écrit de maniere critique sur la culture urbaine croyant que la ville est «un produit de la terre ... un fait de nature ... une méthode d'expression de l'homme ". En outre Mumford iddentifia les crises qui affligent la culture urbaine, se méfiant de l'industrie financière croissante,des structures politiques, craignant que la culture des communautés locales n'était pas encouragée par ces institutions. Mumford craignait "la finance métropolitaine," l'urbanisation, la politique et l'aliénation.

«La conception physique des villes et leurs fonctions économiques sont secondaires à leur relation à l'environnement naturel et aux valeurs spirituelles de la communauté humaine."

mercredi 4 avril 2012

"Espèce de décroissant"


Parler de Décroissance, c'est comme prononcer un gros mot. Pourtant quand on parle de croissance, on parle de croissance du PIB, il n'y a pas à ma connaissance d'autres définitions. Si on regarde la définition du PIB, on se rend compte que :
  • Réparer son grille pain au lieu de le jeter et d'en racheter un autre, ça fait baisser le PIB, c'est décroissant !
  • "Windows" est bon pour la croissance, "Linux" est décroissant !
  • La purée déshydraté est bon pour la croissance, éplucher soit même ses patates,  ça fait baisser le PIB, c'est décroissant !
  • Économiser de l'énergie,  ça fait baisser le PIB, c'est décroissant !
  • Passer deux semaine au club med est bon pour la croissance, prendre 6 mois de congé sans solde et faire le tour du monde à vélo est décroissant !
  • Prendre une baby-sitter, c'est bon pour la croissance, garder les gosses des voisins gratuitement, c'est décroissant !
  • Avoir un potager, c'est décroissant !
  • Organiser un concert gratuit est décroissant !
  • Retaper sa maison soi-même est décroissant !
  • ...etc
Bien sur, nous sommes tous englué dans la grosse machine productiviste et nous n'avons pas le temps de réparer un grille pain, moi le premier, mais avant de rejeter le mot décroissance de manière épidermique, c'est pas mal de prendre cinq minutes pour essayer de réfléchir sur ce qu'est la croissance du PIB et comment elle est calculée.



Il y a quelque chose de Shadockien au fait que pour nos sociétés, ne pas avoir sa dose de croissance de PIB, entraîne une dégradation de la réalité sociale : chômage, dette, pauvreté, alors même que cette croissance n’améliore pas forcément et peut même dégrader la réalité physique du monde qui nous entoure.