jeudi 31 janvier 2013

La montée des océans

La montée des océans n'est pas, à l’échelle mondiale, la conséquence la plus préoccupante  du réchauffement climatique.

Voici néanmoins une petite application pour visualiser ce que serait la montée du niveau des océans de un mètre jusqu’à soixante mètres. La fonte du Groenland et la fonte de la calotte occidentale de l'antarctique correspondrait à une élévation des mers d'environ dix mètres s’étalant sur plusieurs siècles. Cependant, à l’échelle de temps qui nous concerne directement, c.a.d le XIXe siècle  l’élévation serait comprise entre 50 cm et 1 m.

Si vous avez 5 minutes, je vous conseil donc de régler la montée du niveau de la mer à un mètre, d'activer le mode "Map" qui est plus lisible et de zoomer sur les régions de la Camargue, de Saint-Nazaire, de Noirmoutier, de La Rochelle et de l’embouchure de la Garonne qui seraient les régions les plus touchées en France. 

Au niveau mondial , il y a des zones ou les conséquences sont plus spectaculaires : zoomez vers les Pays-Bas, la lagune de Venise ou le Bangladesh par exemple.

samedi 12 janvier 2013

Pic pétrolier VS Changement climatique



Par quoi doit on être le plus préoccupé ? la déplétion des ressources et en particulier du pétrole qui est le problème le plus immédiat, ou par le changement climatique, qui semble un problème plus lointain, sachant que les deux question sont inextricablement liées. 
Voici un petit texte de Ugo Bardi sur le sujet.


"Climate change: Confessions of a Peak Oiler"
par Ugo Bardi


En 2003, j'ai assisté à ma première conférence sur le pic pétrolier, à Paris. Tout était nouveau pour moi: le sujet, les gens, les idées. C'est là que j'ai pu rencontrer pour la première fois les personnages en grandeur nature de l'ASPO,l'association pour l'étude du pic pétrolier. J'ai rencontré Colin Campbell, Jean Laherrère, Kenneth Deffeyes, Ali Morteza Samsam Bakthiari, et bien d'autres. C'était une de ces expériences qui marquent quelqu’un pour la vie.

A Paris, j'ai appris beaucoup de choses sur l'épuisement du pétrole, mais aussi sur un autre sujet qui émergeait : le conflit entre les études sur la déplétion et les études sur le changement climatique. Cette conférence ASPO a vu le début d'une opposition qui devait éclater beaucoup plus intensément dans les années suivantes. D'un côté du débat, il y avait les personnes concernés par le climat . Ils étaient clairement consterné de voir que leurs efforts pour arrêter le réchauffement climatique étaient menacés par cette nouvelle idée: il n'y aura pas assez de combustibles fossiles pour causer les dommages qu'ils craignaient. De l'autre côté, les personnes concernées par la déplétion qui se moquaient de l'idée du changement climatique: le pic pétrolier, disaient-ils, ferait tous les soucis à cet égard obsolètes.

Mon impression, à cette époque, était que la position d’etre concerne en priorité par le climat était intenable. Non pas que j’etais devenu un climato-sceptique, pas du tout: les mécanismes physiques du changement climatique ont toujours été clair pour moi et je n'ai jamais remis en question le fait que l'ajout de CO2 dans l'atmosphère allait le réchauffer. Mais la nouveauté du concept de pic pétrolier, la découverte d'un nouveau champ d'étude, les conséquences d'une baisse de la disponibilité de l'énergie, tout cela m'a amené à voir l'épuisement comme le principal défi à venir.

Cette croyance personnelle allait durer quelques années, mais pas plus. Plus j'étudiais l'épuisement du pétrole, plus je me suis retrouvé a étudier le climat: les deux sujets sont si étroitement liés les uns aux autres que vous ne pouvez pas étudier l’un seul et ignorer l'autre. J'ai découvert que la science du climat n'est pas seulement sur le réchauffement climatique moderne. C’est la véritable révolution scientifique du 21e siècle. Ce n'est rien de moins qu'un changement radical de paradigme à propos de tout ce qui se passe sur notre planète, comparable à la révolution copernicienne il y a des siècles.

La science du climat nous donne une image complète de la façon dont le système terrestre a progressivement évolué et changé, en maintenant des conditions favorables à la vie organique, malgré l'augmentation progressive du rayonnement solaire au cours des quatre derniers milliards d'années. Il s'agit d'un équilibre délicat qui dépend de nombreux facteurs, y compris de l'enfouissement de grandes quantités de carbone qui, auparavant, faisaient partie de la biosphère et, au cours des âges, sont devenus ce que nous appelons «les combustibles fossiles». L'extraction et la combustion de combustibles fossiles signifie que nous altérons les mécanismes mêmes qui nous maintiennent en vie. La science du climat est fascinante, même belle, mais c'est le genre de beauté qui peut tuer.

Donc, étape par étape, j’ai fait un cercle complet. Si, au début, j'étais plus préoccupé par l'épuisement des ressources que par le climat, maintenant c'est l'inverse. Non pas que je me suis arrêté de me soucier du pic pétrolier, je sais très bien que nous sommes dans le pétrin avec la disponibilité non seulement de pétrole, mais de toutes les ressources minérales. Mais les événements récents, la fonte de la calotte polaire, les ouragans, les sécheresses, les incendies de forêt et tout le reste montrent clairement que le problème du changement climatique prend une vitesse et une taille qui était totalement inattendu il y a seulement quelques années.

Le changement climatique est un problème gigantesque: il dépasse de loin le pic pétrolier à tous les égards. Nous savons que les humains ont vécu pendant des milliers d'années sans utiliser de combustibles fossiles, mais ils n'ont jamais vécu dans un monde où l'atmosphère contenait plus de 400 parties par million de CO2 - comme nous allons devoir le faire. Nous ne savons même pas si ce sera possible pour les humains de survivre dans un tel monde.

À l'heure actuelle, le pic pétrolier ne résout pas le problème du changement climatique - il l'aggrave, car il force l'industrie à utiliser les ressources progressivement plus polluantes, telle que les sables bitumineux ou le charbon. Peut-être que dans le futur nous allons voir une baisse dans l'utilisation de tous les hydrocarbures et, par conséquent, sur les émissions de gaz à effet de serre. Néanmoins, si nous continuons dans cette voie, le pic pétrolier sera juste un soubresaut sur le chemin de la catastrophe.

dimanche 6 janvier 2013

Hirsch Report

Le rapport Hirsch (accessible ici), dont le vrai titre est "pic de production mondiale de pétrole : impacts, atténuation et gestion des risques", a été écrit à la demande du ministère américain de l'Énergie et publié en Février 2005. 

Il examinait le timing de la survenue du pic pétrolier, les actions d'atténuation nécessaires, et les impacts probables sur la base du timing de ces actions.
Le pic de production mondiale de pétrole confronte les États-Unis et le monde à un problème de gestion des risques sans précédent. Au fur et a mesure que le pic s'approche, le prix des combustibles liquides et leur volatilité va augmenter de façon spectaculaire, et, sans mesures d'atténuation en temps opportun, les coûts économiques, sociaux et politique seront sans précédent. Des options d'atténuation viables existent à la fois au niveau de l'offre et de la demande, mais pour avoir un impact important, ils doivent être initié plus d'une décennie en avance par rapport au pic.
Un élément intéressant du rapport est la réflexion sur le temps nécessaire pour s'adapter au pic pétrolier  On peut considérer le rapport comme particulièrement optimiste sur les moyens proposes pour la mitigation, néanmoins les schémas ci-dessous sur le temps nécessaire pour s'adapter sont très intéressant. Dans le rapport, le pic pétrolier était envisagé pour 2015 ! Ou en est-on dans la préparation ?

Scénario 1 : la préparation commence au moment du pic

Scénario 1 : la préparation commence 10 ans avant le pic

Scénario 1 : la préparation commence 20 ans avant le pic