mardi 4 octobre 2011

La malédiction de Cassandre

Ci dessous la traduction d'un texte de Ugo Bardi sur la manière dont l’étude "Limits to Growth" connue en français sous le nom "Rapport du club de Rome" a été diabolisée depuis sa parution en 1972.

L'article original en anglais est accessible ici : "Cassandra's curse: how "The Limits to Growth" was demonized"


L’histoire de Cassandre est très ancienne : sa malédiction était qu'elle dirait toujours dire la vérité et qu’elle ne serait jamais cru. Mais c'est aussi une histoire très moderne et, peut-être que la quintessence des Cassandres de notre époque serait le groupe de scientifiques qui ont préparé et publié en 1972 le livre intitulé "The Limits to Growth". Avec ses scénarios d'effondrement de civilisation, le livre a choqué le monde peut-être plus que Cassandre n’avait choqué ses compatriotes les citoyens de Troie quand elle avait prédit la chute de leur ville aux Achéens. Tout comme Cassandre ne fut pas cru, l’étude "The Limits to Growth". est aujourd'hui encore largement perçue comme une étude défectueuse, qui s’est trompée tout le long. Cette opinion est basée uniquement sur ​​des mensonges et des distorsions, mais, apparemment, la malédiction de Cassandre est toujours bien vivante de notre temps.




Le premier livre de la série LTG ( “The Limits to Growth") a été publié en 1972 par un groupe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology: Dennis Meadows, Donella Meadows, Jorgen Randers et William Behrens III. Le livre a rapporté les résultats d'une étude commandée par un groupe d'intellectuels qui avaient formé le "Club de Rome" quelques années auparavant. Il a examiné l'évolution de l'économie du monde entier au moyen d'un modèle mathématique basé sur un «système dynamique», une méthode qui avait été élaboré auparavant par Jay W. Forrester. En utilisant des ordinateurs, une nouveauté pour l'époque, le modèle LTG du monde pouvaient suivre l’évolution d’un grand nombre de variables et de leurs interactions au fur et a mesure que le système change avec le temps. Les auteurs ont élaboré un certain nombre de scénarios pour l'avenir du monde a partir de différentes hypothèses. Ils ont constaté que, a moins que des mesures spécifiques ne soient prises, l'économie mondiale tend à s'effondrer à un moment donné au 21ème siècle. L'effondrement est causé par une combinaison d'épuisement des ressources, de surpopulation et de pollution croissante (ce dernier élément que nous verrions aujourd'hui comme liés au réchauffement climatique).


En 1972, l'étude LTG est arrivé dans un monde qui avait connu plus de deux décennies de croissance sans relâche après la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’etait un temps d'optimisme et de foi dans le progrès technologique qui, peut-être, n'avait jamais été aussi forte dans l'histoire de l'humanité. Avec l'énergie nucléaire à la hausse, sans signe du fait que les ressources minérales pourraient être rares, avec la croissance démographique rapide, il semblait que les limites à la croissance, si une telle chose existait, étaient si loin dans l'avenir qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter. 

En tout cas, même si ces limites étaient plus proches que généralement perçues, n'avions nous pas la technologie pour nous sauver? Avec l'énergie nucléaire à la hausse, une voiture dans chaque garage, la Lune qui venait d’etre conquise, en 1968, le monde semblait être dans son ensemble promis a un avenir brillant. Contre ce sentiment général, les résultats de LTG ont été un choc.

Il y a une légende persistante autour du rapport de LTG qui dit qu’on en a rit comme d’une charlatanerie évidente immédiatement après qu'il ait été publié. Ce n'est pas vrai. L'étude a été débattue et critiquée, comme il est normal pour une nouvelle théorie ou une idée. Mais elle a soulevé un vif intérêt et des millions d'exemplaires ont été vendus. Évidemment, malgré l'optimisme général de l'époque, l'étude a donné une visibilité à un sentiment qui n'a pas été souvent exprimée, mais qui était dans l'esprit de tous. Peut-on vraiment croître indéfiniment? Et si nous ne pouvons pas, pour combien de temps la croissance peut durer? L'étude LTG a fourni une réponse à ces questions; pas agréable, mais une réponse quand même.

L'étude LTG avait tout ce qu'il fallait pour devenir une avancée majeure dans la science. Il venait d'une institution prestigieuse, le MIT, elle était parrainée par un groupe d'intellectuels brillants et influents, le Club de Rome, elle utilisait les techniques de calcul les plus modernes et avancés, et enfin, les événements qui eurent lieu quelques années après la publication, la grande crise pétrolière des années 1970, semblait confirmer la vision des auteurs. Pourtant, l'étude n'a pas permis de générer un courant solide de recherche universitaire et, quelques décennies après la publication, l'opinion générale à ce sujet avait complètement changé. Loin d'être considérée comme la révolution scientifique du siècle, dans les années 1990 LTG était devenue la risée de tous. Pas plus que la rumination d'un groupe d'excentriques (et probablement légèrement débiles) de professeurs qui avaient réellement cru que la fin du monde était proche. En bref, Chicken Little avec un ordinateur.

Le revers de fortune pour LTG a été progressif et a impliqué un débat qui dura des décennies. Dans un premier temps, les critiques ont réagi avec pas plus qu’une série de déclarations d'incrédulité qui avaient peu de poids. Il y avait seulement au début quelques papiers avec plus de profondeur critique, notamment par William Nordhaus (1973) et par un groupe de chercheurs de l'université du Sussex qui allait sous le nom de «Groupe de Sussex» (Cole, 1973). Les deux études ont soulevé plusieurs points intéressants, mais échouèrent dans leur tentative de démontrer que l'étude LTG était viciée dans ses hypothèses de base.

Déjà ces premiers documents par Nordhaus et par le groupe de Sussex montrait un caractère acrimonieux qui est devenu commun dans le débat du côté de la critique. La critique politique, les attaques personnelles et les insultes contre les auteurs de LTG, et en général une attitude plutôt grossière. Par exemple, le rédacteur en chef du journal qui avait publié le papier de 1973 de Nordhaus a refusé d’en publier la réponse de Forrester. Avec le temps, le débat a viré de plus en plus du côté politique. En 1997, l'économiste italien Giorgio Nebbia, a noté que la réaction contre l'étude LTG était arrivé d’au moins quatre fronts différents. L'un était celui de ceux qui ont vu le livre comme une menace pour la croissance de leurs entreprises et industries. Un deuxième front a été celui des économistes professionnels, qui ont vu LTG comme une menace à leur domination dans le conseil sur les questions économiques. Le monde catholique fournit des munitions supplémentaires pour les critiques, étant piqué par la suggestion que la surpopulation était l'une des principales causes des problèmes. Ensuite, la gauche politique dans le monde occidental a vu l'étude LTG comme une escroquerie de la classe dirigeante, conçu pour manipuler les travailleurs en leur faisant croire que le paradis prolétarien n'était pas un objectif pratique. Et cette liste de Nebbia est une liste clairement incomplète, qui oublie les fondamentalistes religieux, la droite politique, les croyants de la croissance infinie, les politiciens cherchant des solutions faciles à tous les problèmes et bien d'autres.

Tous ensemble, ces groupes ont formé une coalition formidable qui garantit une forte réaction contre LTG. Cette réaction a finalement réussi à démolir l'étude dans les yeux de la majorité du public et des spécialistes dans le même temps. Cette démolition a été grandement aidé par un facteur qui avait initialement soutenu la crédibilité de l'étude : la crise pétrolière mondiale des années 1970.

La crise avait culminé en 1979, mais, dans les années qui suivirent, le pétrole a recommencé à couler abondamment de la mer du Nord et de l'Arabie Saoudite. Avec des prix du pétrole en chute libre vers le bas, il a semblé à beaucoup que la crise n’avait été rien d'autre qu'une escroquerie, la tentative avortée d'un groupe de cheikhs fanatiques de dominer le monde en utilisant le pétrole comme une arme. le pétrole, semblait-il, était, et avait toujours été, abondant et était destiné à le rester éternellement. Avec l'effondrement de l'Union Soviétique et la «nouvelle économie» naissante, tous les soucis semblait être passé. L'histoire avait pris fin et tout ce que nous avions à faire était de se détendre et profiter des fruits que notre technologie de pointe nous fournirait.

À ce stade, un effet pervers a commencé à agir sur les esprits. Dans la fin des années 1980, tout ce dont on se souvenait du livre LTG, publié près de deux décennies auparavant, était qu'il avait prédit une sorte de catastrophe à un certain moment dans le futur. Si la crise pétrolière mondiale avait été la catastrophe, comme il avait semblé à beaucoup, le fait qu'elle n’existait plus était la réfutation de la même prédiction. Ce facteur a eu un effet majeur sur la perception qu'ont les gens de l'étude LTG.


Le changement d'attitude a été progressive et a duré un certain nombre d'années, cependant nous pouvons localiser une date spécifique et un auteur pour le tournant réel, le basculement qui a changé un LTG respectables et objet de débat en une étude qui devint la risée de tous. C'est arrivé en 1989 lorsque Ronald Bailey, rédacteur scientifique du magazine Forbes, a publié une attaque sarcastique (Bailey 1989) contre Jay Forrester, le père de la dynamique des système. L'attaque a également été dirigées contre le livre LTG, qui selon Bailey, "aussi aberrant qu’il est possible d'être". Pour prouver son point de Bailey a relancé une observation qui avait déjà été faite en 1972 par un groupe d'économistes sur le «New York Times" (Passel, 1972). Bailey a déclaré que:
"Halte à la croissance», a prédit que, au taux de croissance de 1972, le monde manquerait d'or en 1981, de mercure d'ici 1985, d'étain en 1987, de zinc en 1990, de pétrole en 1992,de cuivre, de plomb et de gaz naturel en 1993.”
En 1993, Bailey a réitéré ses accusations dans le livre intitulé "Ecoscam." Cette fois, il pouvait déclarer que aucune des prédictions de l'étude 1972 LTG ne s'était avéré être correct.

Bien sûr, les accusations de Bailey sont tout simplement fausses. Ce qu'il a fait était d'extraire un fragment du texte de LTG et de le critiquer hors contexte. Dans le tableau 4 du deuxième chapitre du livre, il a trouvé une ligne de données (colonne 2) pour la durée, exprimée en années, de certaines ressources minérales. Il présenta ces données comme les seules «prédictions» que l'étude avait faite et il il fonda sa critique sur ce point, ignorant totalement le reste du livre.

Réduire un livre de plus d'une centaine de pages à quelques chiffres n'est pas la seule faute de la critique de Bailey. Le fait est qu'aucun des chiffres qu'il avait choisie n’était une prédiction et nulle part dans le livre, il n'était indiqué que ces chiffres étaient censés être lu comme tel. Le tableau 4 n'était là que pour illustrer l'effet d'une croissance hypothétiquement exponentielle continue sur l'exploitation des ressources minérales. Même sans prendre la peine de lire tout le livre, le texte du chapitre 2 indique clairement que la poursuite d’une croissance exponentielle ne pouvait pas être attendue. Le reste du livre montrait ensuite les différents scénarios d'effondrement économique qui en aucun cas n’avait lieu avant les premières décennies du 21e siècle.

Ça nécessitait peu d'efforts pour démystifier les affirmations de Bailey. Mais il semblait que, malgré les millions d'exemplaires vendus, tous les livres LTG avait terminés à la poubelle. Ou, peut-être que rechercher le livre dans les étagères était jugée comme un effort trop grand pour valoir la peine d'être fait dans un moment où, avec la nouvelle économie qui commençait à courir, il y avait mieux à faire. Quoi qu'il en soit, la critique de Bailey eu du succès et celle-ci commença à avoir toutes les caractéristiques de ce que nous appelons aujourd'hui «une légendes urbaines». Nous savons tous combien les légendes urbaines peuvent être persistante, aussi stupides soient-elles. A l'époque de l'article et du livre de Bailey, l'internet que nous connaissons n'existait pas encore, mais le bouche à oreille et la presse furent suffisants pour répandre et multiplier la légende de la "mauvaise prédictions» de l'étude LTG.

Juste pour vous donner un exemple, nous allons voir comment le texte de Bailey a même atteint la littérature scientifique sérieuse. En 1993, William Nordhaus a publié un document intitulé «Modèles létale" qui a été conçu comme une réponse à la deuxième édition de LTG, publié en 1992. Malgré le titre, un peu agressifs pour dire le moins, il s'agissait d'une étude sérieuse. Dans ce document, Nordhaus critiquait l'étude de 1992 de LTG, mais également corrigeait certaines des erreurs les plus flagrantes de sa première étude sur le sujet (Nordhaus, 1973). Toutefois, le document était accompagnée par une série de textes de divers auteurs regroupés sous le titre de «Commentaires et discussion". Une meilleure définition de cet article aurait été "commentaire fou" puisque la critique de ces distingué économistes académiques était clairement devenue hors de contrôle. Parmi ces textes, nous en trouvons un par Robert Stavins, un économiste de l'Université Harvard, où on peut lire que:
“Si nous vérifions aujourd'hui pour voir comment les prédictions de LTG se sont avérées, nous apprenons que (selon leurs estimations) l'or, l'argent, le mercure, le zinc et le plomb devrait être épuisé, le gaz naturel s'épuisent dans les huit prochaines années. Bien sûr, cela ne s'est pas produit.”
Cela, évidemment, est pris directement à partir de Bailey. Apparemment, l'excitation d'une «Limites-bashing" session avait mené Stavins a oublier que c'est le devoir d'un scientifique sérieux que de vérifier la fiabilité des sources qu'il cite. Malheureusement, avec ce papier la légende de la "mauvaise prédictions» de LTG a même été inscrite dans un journal académique des plus sérieux.
Dans les années 1990, et en particulier avec le développement de l'internet, nous pouvons dire que le barrage a cédé et un véritable déluge de critiques a submergé LTG et ses auteurs. L'un après l'autre, des scientifiques, des journalistes, et quiconque se sentait le droit de discuter du sujet, a commencé à répéter la même ligne encore et encore : l'étude LTG avait prédit une catastrophe qui n'a pas eu lieu et donc l'idée était mauvaise.

Après un moment le concept de «mauvaise prédictionsl» est devenu si répandu qu'il n'était plus nécessaire d'indiquer en détail en quoi ces prédictions étaient mauvaises. À un certain point, il est même devenu politiquement incorrect de déclarer que LTG aurait pu être, après tout, n’avoir pas aussi faux que certaines personnes le pensaient. La critique pouvait également devenir agressive et je peux citer au moins une page internet où vous pouvez lire que les auteurs du livre LTG doivent être tué, coupé en morceaux, et leurs organes envoyé aux banques d'organes. Espérons que cela ait été écrit comme une blague (peut-être). Aujourd'hui, on peut utiliser Google pour trouver la légende de Bailey répétées sur internet des milliers de fois sous des formes diverses, avec des variations minimes. Dans des centaines de cas, c’est exactement la même, copié-collé telle quelle, dans d'autres elle est juste légèrement modifiée.

À ce stade, on peut se demander si cette vague de calomnies avaient surgi d’elle-même, comme le résultat du mécanisme normal des légendes humaines, ou était-elle en quelque sorte orchestré par quelqu'un, était-elle le résultat de ce que nous appelons aujourd'hui du «marketing viral». Peut-on penser qu'un complot a été organisé contre le groupe LTG, ou contre leurs sponsors, le Club de Rome?

La question n'est pas déraisonnable puisque les auteurs LTG ont été accusés par des chercheurs ostensiblement respectables d’etre être eux-mêmes la branche agissante d'un complot organisé par les malfaisantes multinationales pétrolières dans le but d'asservir la plupart des humains et de créer "une sorte de dictature fanatique» ( Golub et Towsend, 1977). Ce pourrait-il que le groupe LTG ait été victimes, plutôt qu’auteurs d'une conspiration?

Sur ce point, nous pouvons chercher une analogie avec le cas de Rachel Carson, bien connu pour son livre "Silent Spring" de 1962 dans lequel elle critiquait la sur utilisation des DDT et autres pesticides. Le livre de Carson a été aussi vivement critiquée et diabolisé. Kimm Groshong a passé en revue cette histoire et elle nous dit dans son étude de 2002 que :
Le procès-verbal d'une réunion de l’association des industries chimique, le 8 mai 1962, démontre cette attitude curieuse. Discutant de la question de ce qui a été imprimé dans la série de Carson dans le New Yorker, on lit dans les notes officielles: «L'Association prend la question au sérieux, et une réunion du comité des relations publiques a été programmée le 10 août pour discuter des mesures qui doivent être prises pour ramener l'affaire à une bonne perspective dans les yeux du public. "

Que l'on puisse appeler cela un «complot» est ouvert à la discussion, mais clairement il y avait un effort organisé de la part de l'industrie chimique contre les idées de Rachel Carson. Par analogie, on pourrait penser que, dans une pièce remplie de fumée, des représentants de l'industrie mondiale s'étaient rassemblés pour décider des mesures à prendre contre l'étude LTG afin de «ramener l'affaire à la bonne perspective dans les yeux du public»


Nous ne pouvons pas exclure que quelque chose comme ça ait eu lieu, mais cela semble peu probable. Assurément, les think tanks et les études financée par les groupes politiques étaient susceptibles d'arriver à des conclusions différentes de celles du LTG. Mais la démolition des idées LTG semble avoir été essentiellement un processus spontané, sans doute aidé, mais pas directement causés par des intérêts économiques. L'article de 1989 par Ronald Bailey n’etait pas plus qu'un catalyseur pour quelque chose qui, probablement, aurait eu lieu de toute façon. Il a été le résultat de la tendance de nos esprits à croire ce que nous voulons croire et de ne pas croire ce que nous ne voulons pas croire.

Maintenant, dans les premières années du 21ème siècle l'attitude générale envers LTG semble changer à nouveau. La guerre, après tout, est gagné par ceux qui remportent la dernière bataille et les idées de LTG redeviennent populaires. Un des premiers cas de remise en question a été celle de Matthew Simmons (2000), expert sur les ressources de pétrole. Il semble que le «mouvement du pic pétrolier» a contribué à ramener l'attention sur l'étude de LTG.En effet, l'épuisement du pétrole peut être vu comme un sous-ensemble du modèle de monde utilisé dans l'étude (Bardi 2008).

Les études sur le climat ont aussi attire l'attention sur les limites des ressources; dans ce cas comprise comme la capacité limitée de l'atmosphère à absorber les produits des activités humaines. Dans ce domaine, l'étude LTG peut être considéré comme ayant pris la bonne approche dès le départ, la modélisation pour la première fois de l'interaction entre l'environnement et les systèmes humains industriels et agricoles.

Mais ce n'est pas du tout évident qu'une certaine vision du monde, celle qui tient compte de la quantité limitée de ressources, va devenir courante, ou même juste respectable. Considérez que, dans les années 1980 - 1990, une décennie d'accalmie des prix du pétrole a été suffisant pour convaincre tout le monde que toutes les inquiétudes au sujet d'épuisement des ressources était semblable à la substance que les bovins mâles produisent par leur arrière-train. Maintenant, imaginez que, pour certaines raisons les températures moyennes dans le monde étaient amenées à se stabiliser, voire légèrement baisser pour quelques années. Ou imaginez que les prix du pétrole étaient amenés à stabiliser ou à descendre pour quelques années. Cela ne changerait rien aux concepts de réchauffement climatique et du pic pétrolier, qui traitent tous deux de changements à long terme. Mais cela serait suffisant pour déclencher une vague de diffamation similaire à celle qui a englouti LTG. Cela pourrait facilement faire les mêmes dégâts aux efforts contre le réchauffement climatique et l'épuisement du pétrole.

Les prophètes de malheur, de nos jours, ne sont pas lapidés à mort, du moins pas habituellement. Démolir les idées que nous n'aimons pas est fait d'une manière plutôt subtile. Le succès de la campagne de dénigrement contre les idées de LTG montre la puissance de la propagande et des légendes urbaines à façonner la perception du monde du public , en exploitant notre tendance innée a rejeter les mauvaises nouvelles. En raison de ces tendances, le monde a choisi d'ignorer l'avertissement de l'effondrement imminent qui venaient de l'étude LTG. Ce faisant, nous avons perdu plus de 30 ans. Maintenant, il y a des signes que nous commençons à réagir à l'avertissement, mais il est peut être trop tard et nous pouvons encore faire trop peu. La malédiction de Cassandre est peut-être encore sur nous.

1 commentaires:

Poutine et Tigrou and Mister T a dit…

Assurement ce que dénonce les Bailey et autre c'est le fait que certains très haut placés osent aujourd'hui au nom de la Théorie Gaia à sauver la planète en éradiquant le maximum d'êtres humains à vivre par tous les moyens et pas toujours les meilleurs. Voir stérilisations forcées de par le monde et l'affaire Fugimori et bien d'autres en Afrique. http://www.mleray.info/article-les-sterilisations-forcees-en-amerique-latine-113587706.html ! voir le site http://www.demographie-responsable.org qui fait de même en Afrique et le programme de la Fondation GATES qui donnent des vaccins gratuits mais obligent ces pays à ensemencer des OGM ! Il y a des raisons d'avoir peur des "malthusiens" comme Yves Cochet qui comptent les bébés en CO2 oubliant les humains.

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