Le livre "Halte a la croissance", dont le vrai titre devrait en fait être "limites a la croissance" et aussi autrement appelé "Rapport du Club de Rome" ou encore "Rapport Meadows" est un rapport scientifique apolitique par des scientifiques du MIT qui n'ont fait qu'étudier diffèrents scénarios d'évolution du monde. On entend tout et n'importe quoi à propos de ce rapport en particulier dans la bouche des économistes. Nicolas Baverez par exemple, économiste, animateur de l’émission "l'Economie en questions" sur France Culture ne rate pas une occasion de dire d'un ton péremptoire "le rapport du club de Rome s'est trompé". Je ne suis pas sur qu'il ait lu ce fameux rapport mais les économistes en général ont quelques difficultés avec la notion de limite.
Vous pouvez lire l'explication de Jean-Marc Jancovici : Qu'y a-t-il donc dans le "Rapport du Club de Rome" ?
- Le rapport ne préconise aucune solution, il s'agit juste de faire des simulations.
- Le club de Rome n'est pas lié au Vatican.
- Dennis Meadows l'auteur le plus connu du rapport est spécialiste en "système complexes".
- Le rapport ne s'est pas "trompé" puisqu'il n'a pas fait de prédictions mais présente plein de scénarios différents.
- Tous les scénarios montrent que la croissance agricole, démographique, industrielle atteint les limites physiques de la planète au milieu du XXIème siècle
- A l'inverse de ce que disent les critiques du rapport, l'évolution du monde actuel semble complètement suivre certains des scénarios présentés même si ce n'est pas une perspective réjouissante.
L’étude consiste en fait à faire un modèle de l'activité humaine en introduisant des notions telle que " si la production agricole augmente, la dégradation des sols augmente" ou "si la consommation de pétrole augmente, la fin du pétrole arrive plus vite". Le modèle est forcément imparfait mais il produit des scénarios qui sont sûrement plus pertinents que les scénarios de la plupart des prospectivistes officiels. En effet ça peut paraître bête mais notre société n'est souvent guidée que par des études basée sur des prolongations tendancielles, autrement dit, des projections dans le futur qui consistent à dire "telle chose a augmenté de 3% dans le passé, on peut sans risque dire qu'elle va augmenter de 2% dans le future".
Il n'est donc pas inutile de réfléchir sérieusement aux leçons du Rapport Meadows et comment et pourquoi il a été rejeté si violemment alors qu'il reste complètement pertinent trente ans après.