lundi 27 septembre 2010

Peurs millénaristes


"peurs millénaristes" c'est un peu le point Godwin de toute conversation sur notre avenir. Le terme revient dès que l'on émet l'idée que le paradis ultralibéral dans lequel nous vivons n'est peut être pas le meilleur des mondes. Combien de fois, lit-on ou entend-t-on dans les médias que les écolos sont catastrophistes, qu'ils jouent sur la peur...etc...etc

C'est un peu comme si on parlait de peurs millénaristes a quelqu'un qui en 1938 s'inquiétait de la monté du nazisme en Allemagne ou a quelqu'un qui aurait eu peur d'une guerre nucléaire totale entre l'URSS et les USA. Remarquez que dans le deuxième cas, peut-être que c'est parce qu'on a eu un peu peur qu'on est pas maintenant les survivants mutants d'un hivers nucléaire !

J'aimerais qu'on me permette d'avoir un peu peur sans me faire traiter d'encagoulé récitant l'apocalypse selon saint Jean.

dimanche 26 septembre 2010

Quelles évidences ?

Quelles évidences que le scénario "business as usual" pour notre civilisation industrielle n'est pas viable ?

1. Dans ce qu'on mange, il y a dix calories de pétrole (engrais, transport, réfrigération...) pour un calorie de bouffe. Dans un monde ou déjà quelque milliard de gens ne mangent pas à leur faim, si le pic pétrolier (qui n'est pas la fin du pétrole) ne fais pas peur, c'est qu'on se fourvoie en pensant que "on va bien trouver quelque technologies de remplacement" comme si une energie abondante etait une sorte de droit divin de l'humanite.

2. Jusqu'à preuve du contraire, pour l'instant toute croissance économique s'accompagne de croissance de la consommation d'énergie. Si quelqu'un a des infos comme quoi le découplage est en train de s'opérer, je suis preneur. En attendant, je ne vois pas de quoi avoir un optimiste béa sur le fait que quand l'énergie disponible pour l'économie diminuera, la croissance reviendra quand même.

3.En ce qui concerne le changement climatique, le problème n'est pas de perdre quelques îles dans le pacifique. Un problème un peu plus grave c'est que quelque degrés de plus suffisent a redessiner complètement la carte des pluviométrie a l'échelle mondiale avec sûrement plus de perdants que de gagnants. Quand on sait que quelque mois de sécheresse dans le mid-ouest américain suffisent a créer des émeutes de la faim a l'autre bout du monde, pas la peine de faire un dessin sur les conséquences de quelque dizaine de % de pluviométrie en moins sur la moitié des terres agricoles planétaire...dans un monde a 9 milliards d'habitants...et les OGM qui fond pousser du riz sans eau, c'est de la SF.

4.Les médias ne sont pas assez catastrophistes !! Sur le réchauffement climatique, ce ne sont pas des illumines qui ont peur, ce sont des milliers de scientifiques dont si on lits les publications on commences a verdir. (et je parle de publication peer review, pas du journal du dimanche).

5. En ce qui concerne l'extinction des espèces, la perte de biodiversité, je crois que la majorité des gens n'ont pas bien compris l'importance de la diversité génétique que ce soit en matière animale, végétale ou humaine. Sans faire un cour, une piste : "résilience".

6. Si l'on comprend que le rapport du club de Rome n'est pas un ensemble de prévision a la Nostradamus comme de nombreux économistes se font un plaisir de le caricaturer, mais c'est un ensemble de modélisations scientifique et de scénarios qui ressemblent étrangement a ce qui se passe en ce moment, il y a de quoi douter de tous les scénario de prolongation tendancielles dont on nous rabâche les oreilles.

7. On voit en ce moment même que l'EROI de notre système énergétique diminue. Si on fait le lien avec les idées de Joseph Tainter dans "Failure of complex systems", on comprend que la solution ne viendra pas d'elle même, et que des changement très profonds sont nécessaires.

Même si l'on est de nature optimiste, si tout cela ne sonne pas ne serais-ce qu'une tout petite alarme au fond de notre inconscient, en dépit de toutes les certitudes candides que nous vivons dans le meilleur des mondes, c'est que je n'y comprend rien.