mercredi 24 octobre 2012

La bulle du gaz de schiste sur le point d’éclater ?

Voici un résumé rapide d'une enquête du New-York Times. (on ne pourra pas dire que ces informations proviennent d'un obscure blog spécialisé.)



Pour résumer en quelque mots  l'article intitulé  "Après le boom du gaz naturel" :

L'industrie du gaz de schiste a, depuis 2008, investit des sommes considérables. Il est d'ailleurs cocasse de lire un expert affirmer que le gaz de schiste a bénéficié à l’économie américaine à hauteur de 100 milliard de $ alors que quelque lignes plus loin, on apprend que les compagnies gazières sont obligées de dépenser 126 milliards chaque année pour maintenir le flot. Cherchez l'erreur ! Cette manne a cependant profité aux propriétaires de terrain, à l'économie locale et surtout à certains tycoon des énergies fossiles. Les prix du gaz sur le marché nord américain ayant maintenant baissés,  l'industrie n'est globalement plus rentable. Tout cet argent était pompé via Wall Street et des montages financiers complexes pour attirer des investisseurs avides de profits rapides et des sommes faramineuses ont affluées  Les premiers entrants se rendent maintenant compte que la profitabilité n'est pas au rendez vous et essayent de revendre à de nouveaux investisseurs ... 

Est ce qu'on ne vient pas de décrire une bulle spéculative sur le point d'exploser ?

Pour résumer l'exploitation des gaz  de schiste est

  • une aberration en matière de gaz à effet de serre (les fuites de gaz risque d'annuler complètement le fait que le gaz est un peu moins émissif que le charbon). 
  • une potentielle catastrophe sanitaire à cause des produits utilisés pour fracturer la roche, 
  • un risque écologique majeur si les forages sont mal réalisés et contaminent les nappes phréatiques.
  • une solution énergétique très temporaire puisque les ressources réellement extractibles sont probablement largement surestimées.
  • une incohérence technique puisque cette industrie nécessite tellement de capital et de ressources que c'est un peu comme si on fabriquait du gaz à partir d'autres ressources elles-même limitées. 
et maintenant on peut dire que c'est aussi une stupidité qui risque de faire à nouveau crasher l’économie. Tout ça n’empêche pas un grand nombre de gens en France de pousser petit à petit leur pions pour faire la même chose en France.

lundi 22 octobre 2012

Quel est le mobile ?

Dans cet article, on a la réponse à deux questions qui se posaient récemment : 
La deuxième question est en partie la réponse à la première : une grosse part du pétrole produit au US n'est pas intégrée au marché mondial (en partie pour des raison politique et en partie pour des raison d'infrastructures : le WTI Crude Oil est produit à l’intérieur des terres au US et il est difficile de l'acheminer aux terminaux pétroliers, d'ou son prix plus bas). Clamer que les US seront bientôt énergétiquement indépendant permet au compagnies pétrolière et gazière de pousser à la libéralisation du marchés et à la construction des infrastructures qui leur permettrait de vendre leur production au prix mondial, c'est a dire au prix fort.



Les industrie pétrolière et gazière utilisent un message trompeur d'indépendance énergétique pour pousser les exportations américaines
par Kurt Cobb

Avec le prix de l’essence atteignant récemment 4 $ le gallon, les plans annoncés la semaine dernière par le géant pétrolier international BP, qu'ils exporterait du pétrole brut produit aux États-Unis devraient faire hurler les Américains. Pour qu'un tel plan soit une bonne politique énergétique - plutôt que simplement rentable pour l'industrie du pétrole - les États-Unis devraient d'abord produire suffisamment de pétrole pour répondre à ses propres besoins. Mais le pays est loin de produire cette quantité. Néanmoins, la campagne trompeuse que mène l'industrie pétrolière visant à faire croire au public et aux décideurs politiques que les États-Unis sont sur le point d'atteindre l'indépendance énergétique semble réussir - une tentative qui n'est en fait qu'un écran de fumée pour pouvoir vendre le pétrole et le gaz naturel du pays au plus offrant .

Jusqu'à présent cette année, les États-Unis ont produit 6,2 millions de barils par jour (mbj) de pétrole brut ainsi que des condensâts (ce qui est la définition du pétrole), chiffre à mettre en rapport à la consommation quotidienne nette qui est de 13,6 mbj de produits pétroliers finis. Le pays est loin d'être libéré des importations de pétrole, et comme je vais l'expliquer plus loin, il n'y a pas de perspective réaliste du fait que nous puissions jamais produire assez de pétrole dans le pays pour satisfaire nos besoins au niveau actuel de la consommation.

C'est pourquoi à ce jour, à l'exception d'expéditions mineures et sporadiques vers quelques pays ainsi que quelque petites livraisons régulières traversant la frontière canadienne, le gouvernement américain n'a permis aucun autre export de pétrole brut domestique. La demande de BP est présumée être une tentative pour amener le pétrole produit dans le Dakota du Nord vers les raffineries du Canada sur la côte Est. Le pétrole produit dans le Dakota du Nord se négocie avec un rabais de 20 $ par rapport au pétrole actuellement importés d'Europe par les raffineries canadiennes.

Les analystes estiment que BP peut expédier au Canada le pétrole du Dakota du Nord par train ou par d'autres moyens et battre ainsi le prix européen. Toutes choses étant égales par ailleurs cela aurait tendance à faire monter le prix du pétrole brut aux États-Unis. L'ironie, bien sûr, est que le Canada exporte une grande partie de sa production de pétrole brut vers les États-Unis, ce qui en fait le plus important fournisseur américain de pétrole importé. Néanmoins, les différences de qualité du pétrole et de l'infrastructure de transport semblent favoriser ce que BP propose.

Le plus préoccupant peut-être pour les consommateurs américains est une demande de licence d'exportation d'une entreprise de négoce suisse, Vitol, qui voudrait obtenir la capacité à exporter du pétrole brut US partout dans le monde, où elle pourrait obtenir un bon prix pour cela. Si cette demande est acceptée, c'est saison ouverte sur l'approvisionnement en pétrole brut intérieur américains.

Pour être clair, le prix du pétrole aux Etats-Unis est déjà basé sur les prix mondiaux. C'est parce que le pétrole peut être livré avec la flotte mondiale de pétrolier à l'endroit où le prix est le plus élevé. Cela tend à égaliser les prix à travers le monde une fois que les frais de transport sont inclus. Mais, parce que l'infrastructure à l'intérieur des États-Unis est insuffisante pour déplacer le pétrole à bon marché vers les ports pétroliers, le prix du pétrole se négocie dans ce cas à un prix inférieur aux prix mondiaux. Donc, chaque fois que les sociétés ou entreprises commerciales croient qu'elles peuvent réduire les coûts de transport, tels que ceux du Dakota du Nord qui n'a pas de littoral, elles vont essayer de transporter le pétrole qui est sous-évalué vers des marchés plus rentables.

Le gaz naturel est une autre affaire. Il n'y a pas encore de système mondial intégré d'acheminement du gaz naturel où le prix est le plus élevé. En Amérique du Nord, le gaz naturel est essentiellement un produit régional. Il peut être déplacé par gazoduc entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, mais ça s'arrête la. Pour cette raison, la surabondance de gaz naturel causé par le sur-forage des nouveau dépôts de gaz de schiste disponibles a fait baisser les prix de façon spectaculaire, passant de 13 $ par millier de pieds cubes (mpc) à la mi-2008 à un peu plus de 3 $ par mcf aujourd'hui.

La surabondance a fait dire que les États-Unis vont bientôt produire la totalité de leur gaz naturel. Dans la pratique, cela ne fonctionne pas de cette façon. Avec de soi-disant vastes réserves de gaz naturel maintenant sous leurs pieds, les Américains ont du importer 14,2 pour cent de leur gaz naturel, en 2011, la quasi-totalité de celui-ci à partir du Canada, selon la US Energy Information Administration (EIA), l'agence statistique de l'US Département of l'énergie. A titre de comparaison, les importations annuelles de gaz naturel aux États-Unis de 1990 à 2010 étaient en moyenne de 16,8 pour cent de la consommation américaine totale. Progrès, certes, mais pas exactement indépendance énergétique.

L'EIA prévoit, cependant, que la production nationale américaine de gaz naturel va augmenter suffisamment pour que les États-Unis puisse devenir un exportateur net de gaz naturel d'ici 2022. Pourtant, certains analystes ont émis des doutes sur ces prévisions. En fait, les allégations disant que les États-Unis en ont pour 100 ans de gaz naturel ont été largement réfutée. Tout d'abord, cette allégation était fondée sur les ressources estimées. Comme je suis obligé de le rappeler aux gens encore et encore, les ressources sont ce que l'on pense être dans la croûte terrestre basée sur des preuves partielle dans le meilleur des cas. Les réserves, d'autre part, sont ce que le forage a montré qui peut être produit en utilisant la technologie existante à prix courants à partir des champs connus. Les réserves prouvées et probables de gaz naturel américain totalisent seulement 22 ans d'approvisionnement au rythme actuel de consommation.

samedi 20 octobre 2012

114 $

Quand j'ai commencé ce blog en 2006, le prix du baril de pétrole tournait autour de 40$ et il était considéré comme anormalement cher. Il est maintenant bien au delà des 100$ et n'a pas l'air décidé à redescendre.


vendredi 5 octobre 2012

Dust Bowl

Qui dit années trente dit de "Al capone" ou "grande dépression" ? Par contre, avez vous déjà entendu parlé du "Dust Bowl" qui sévit à la même époque ?

Ce fut une série de tempêtes de poussière, véritable catastrophe écologique qui a touché, pendant près d'une décennie, la région des Grandes Plaines aux États-Unis et au Canada dans les années trente. Pres de 3 million de personnes ont été obligées de migrer. Des images impressionnantes, une leçon écologique (cette catastrophe serait due au surlabourage, c'est-à-dire à un abus dans l'utilisation du labour occasionnant une érosion très importante) et pourtant j'ai du attendre 2008 pour en entendre parler pour la première fois dans le documentaire The American Future: A History.

La mémoire collective est très sélective.