dimanche 30 octobre 2011

The Peoples Republic of Capitalism (2008)

Un documentaire américain qui explore la chine actuelle et ses transformations. C'est une vision assez optimiste de son développement qui souligne le "Rêve américain à la chinoise". De fait la Chine reste très pauvre et a droit au développement.  En voyant ce documentaire à coté de "Manufactured Landscapes" (pour avoir l'envers du décors), on peut je crois commencer à avoir une vision assez réaliste du "phénomène chinois". 

Ce qu'il faut souligner c'est que, pour l'instant ce développement prend la forme d'une croissance forte du PIB sur un modèle complètement occidental. Je pense qu'entre les trente glorieuses en France et la Chine maintenant, il y a plus de similitudes que de différences. Le seul problème, c'est qu'entre temps on a atteint les limites physique de la planète et qu'il est urgent de faire la différence entre "développement" et "croissance du PIB".

samedi 29 octobre 2011

Complexité, énergie et économie mondialisée 1/4


Il existe en anglais une expression dont je n'arrive pas à trouver une traduction satisfaisante : "To connect the dots". Reconstituer une vision d'ensemble à partir des différents éléments fractionnels dont on dispose. Voici un article qui essaie donc de connecter les dots. C'est une synthèse actuelle des idées de Joseph Tainter, de limits to growth  et de Donella Meadows

Cette approche de dynamique des systèmes fait ressortir une grille de lecture que je trouve particulièrement pertinente pour "la civilisation", "le développement". Cela relie ressources, développement, économie et entropie (notion physique entre énergie et complexité)


À l'aube de l'effondrement: complexité, énergie et économie mondialisée
par David Korowicz

Les systèmes dont nous dépendons tous pour nos transactions financières, pour notre nourriture, notre carburant et autres moyens de subsistance sont si interdépendants qu'ils est mieux de les considérer comme des facettes d'un système global unique. La maintenance et l'exploitation de ce système mondial exige beaucoup d'énergie et, parce que les coûts fixes d’exploitation sont élevés, ce système n’est seulement rentable que s'il opère à pleine capacité. En conséquence, si son débit baisse parce que moins d'énergie est disponible, il ne se contracte pas d’une manière douce et contrôlable. Au contraire, il est sujet à un effondrement catastrophique.

image par Paul Butler

Fragments d'une économie mondialisée :
  • L'éruption du volcan Eyjafjallajökull en Islande a conduit à la fermeture de trois lignes de production de BMW en Allemagne, à l'annulation d’opérations de chirurgie à Dublin, à des pertes d'emplois au Kenya, à des passagers bloqués dans le monde entier et à de sévères avertissements sur les effets que ces bouleversements aurait sur certaines économies déjà stressées.
  • Pendant le blocus de dépôt de carburant au Royaume-Uni en 2000, les chaînes d'approvisionnement à flux tendu des supermarchés se sont interrompues et, comme les stocks fondaient, les étagères se sont immédiatement vidées. L'anxiété à ce sujet est montée à un point tel que le ministre de l’intérieur, Jack Straw, a accusé le blocus des camionneurs de "menacer la vie des autres et de mettre l'ensemble de l’économie et de la société à risque ».
  • L'effondrement de Lehman Brothers a contribué à précipiter un bref gel dans le financement du commerce mondial dans le même temps que les banques avaient peur d'accepter les lettres de crédit des autres banques. [1]
Tout comme nous ne remarquons jamais le sol sous nos pieds à moins que nous ne trébuchions, nous n’entre-apercevons ces réseaux complexes d'inter-dépendances sur lesquelles repose la vie moderne que lorsqu'une partie de ces réseaux échoue. Lorsque la panne est corrigée, le rideau se referme et tout revient à la normale. Cependant, c’est cette “normale”qui est extraordinaire.


mardi 25 octobre 2011

Combien de liberté un homme peut-il supporter ?

Extrait d'un article de Dimitri Orlov sur : http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/le_pic_petrolier_c_est_de_l_histoire.html

Mais à mesure que la culture et la société américaines sont devenues plus complexes avec davantage de pièces mobiles, elles sont devenues plus distrayantes. Depuis des décennies nous avons atteint le point où le niveau de distraction est si haut que peu de gens sont capables de s'y retrouver avec assez de conscience individuelle intacte pour réfléchir, encore moins pour questionner la nature de notre environnement national. Comme le reste de la planète, les Américains réagissent principalement au monde tel qu'il leur est présenté chaque jour. Mais le monde tel qu'il est compris par les Américains passe maintenant à travers de nombreuses couches de filtres distordus, la plupart distordus volontairement pour un gain économico-financier par une entité dominante ou une autre. Tellement qu'il est atomisé, kaléidoscopiquement diffracté. On ne peut identifier même le plus simple objet à travers un kaléidoscope. Éblouis, désorientés et détachés de la réalité, nous sommes rendus effectivement aveugles — donc facilement dirigés et gérés. Alors nous écoutons les rares voix fortes adressées au nombre et nous écartons n'importe quel dissentiment comme du bruit de fond.

dimanche 23 octobre 2011

Le dessous des cartes - commerce equitable, agriculture biologique, foodmiles



A voir au moins pour l'exemple de Starbucks et de l'Ethiopie qui est très parlant si vous n’êtes pas encore convaincu que les multinationales sont le mal incarné !!

Pour résumer : Starbuck par l'intermediaire du bureau américain des marques et brevets s'est opposé au fait que l’Éthiopie, pays originaire du café, dépose les noms Arrarre, Yirgacheffe et Sidamo qui sont des régions d'Ethiopie en tant que nom de cru de café. Pour avoir voyagé un peu sur place, je peux témoigner que la culture du café fait vraiment partie du patrimoine Éthiopien.


mardi 18 octobre 2011

ASPO

l'ASPO, Association pour l’étude des pic pétroliers et gazier est un réseau international presque informel d'ingénieurs, de géologues, de scientifiques de disciplines diverses et d'économistes, qui cherche à déterminer le moment où le pic pétrolier va survenir, et ses conséquences sur l'économie.

Jean Laherrère, un français qui fut chef des techniques d'exploration chez Total, en est une des figure de proue.

Projection de la production pétrolière établie par l’ASPO

En gros, tant qu'ils travaillent dans l'industrie, les ingénieurs et géologues se retiennent bien de parler de pic, dès qu'il regagnent leur liberté de parole il ne parle que de ça. 

Site officiel france : http://aspofrance.org/
Plein de documents ici : http://aspofrance.viabloga.com/texts/documents

samedi 15 octobre 2011

Intégrale

Ce post est destiné à tous les trolls et autres économistes qui racontent des bêtises sur internet à propos des ressources non-renouvelables au lieu de réviser leur math de collège.

Quand une courbe représente la production de quoi que ce soit dont le stock initial est fini, la surface délimitée par la courbe est finie ! En effet, mathématiquement, la surface en dessous de la courbe représente la quantité totale de ce stock (on appelle ça l’intégrale de la courbe).

Pour les gens qui ont deja décroché parce que j'ai prononcé le mot "mathématique", voici un petit schéma à base de bouteilles de pinard.



  Donc, que la courbe soit comme ça :

, comme ca :


, ou comme ca :


On peut dire sans se tromper qu'au début de la production la courbe est à zéro, qu'à la fin elle revient vers zéro, qu'entre les deux il y a eu un maximum et que quelle que soit la production telle ou telle année, au final, la surface totale de la courbe sera la même puisqu'elle représente le stock initial ! Et ceci est aussi vrai pour la production de pétrole que pour la production de gaz ou pour la production de  lithium.

En conséquence, en matière de production de ressources non-renouvelables, il n'y a que pour les économistes que parler de pic est considéré comme grossier.



NB1: A moins d'un impact de météorite géante sur terre, il y a peu de chance que la courbe ait cette forme :
Et à moins d'intervention magique, il y a peu de chance qu'elle ait cette forme :
Mais ça ne change pas vraiment le fond du problème...


NB2:  Ce post se veut être assez didactique pour être copié-collé dans tout échange de commentaires avec un spectateur de TF1.

NB3:

mercredi 12 octobre 2011

Pourquoi votre monde est sur le point de devenir bien plus petit !

Voici enfin un économiste qui parle du pic pétrolier !! Jeff Rubin, canadien, anciennement à la tête de la recherche économique d'une banque d'investissement (CIBC), il parle de la manière dont le pic devrait inverser le mouvement de la mondialisation. Il est l'auteur du livre "Why Your World Is About to Get a Whole Lot Smaller", sur ce thème.




Ref: Blog de Jeff Rubin


samedi 8 octobre 2011

Pic pétrolier = pic de la dette

Dette = pari sur la croissance future 
  • Si je suis un particulier, je n'emprunte que si je pense que  la valeur de l'investissement que je vais faire avec l'argent empruntée va croître.
  • Si je suis un état, je n'emprunte que parce que je pense que la croissance de l’économie va rendre le remboursement de la dette plus facile.
  • Si je suis une entreprise, je n'emprunte que parce que je pense qu'en investissant maintenant, j'obtiendrais de  futurs bénéfices supérieurs au remboursement des intérêts que je paye sur ma dette.
  • Si je suis une banque je n'emprunte que parce que je pense pouvoir obtenir plus d’intérêt sur l'argent que je vais prêter que ce que je paie comme intérêt a la banque centrale.
  • Si je suis une banque centrale, je ne crée de l'argent pour la prêter que parce que je pense que cette masse monétaire supplémentaire va correspondre à la croissance future et que donc je ne créerait pas d'inflation.




Pic pétrolier = sérieux doute sur la croissance potentielle future.
  • Il est a peu prêt clair maintenant que nous sommes au pic pétrolier ou proche. 
  • Nous avons une monumentale crise de la dette sous toutes ses formes.
  • Malgré la rechute de la crise, le prix du baril de pétrole reste au alentour de 100$
Et on entend pas beaucoup dans les grand médias le thème de la crise abordé sous cet angle ?!!

Ref :  The Link Between Peak Oil and Peak Debt

jeudi 6 octobre 2011

Un litre d'essence = 2400 paires de bras - heures

Un litre d'essence vaut, en énergie mécanique 2400 heures de travail pour une paire de bras soit, payé au smic, 19 200 €

A combien de bras equivaut ce truc qui roule au pétrole ?


mardi 4 octobre 2011

La malédiction de Cassandre

Ci dessous la traduction d'un texte de Ugo Bardi sur la manière dont l’étude "Limits to Growth" connue en français sous le nom "Rapport du club de Rome" a été diabolisée depuis sa parution en 1972.

L'article original en anglais est accessible ici : "Cassandra's curse: how "The Limits to Growth" was demonized"


L’histoire de Cassandre est très ancienne : sa malédiction était qu'elle dirait toujours dire la vérité et qu’elle ne serait jamais cru. Mais c'est aussi une histoire très moderne et, peut-être que la quintessence des Cassandres de notre époque serait le groupe de scientifiques qui ont préparé et publié en 1972 le livre intitulé "The Limits to Growth". Avec ses scénarios d'effondrement de civilisation, le livre a choqué le monde peut-être plus que Cassandre n’avait choqué ses compatriotes les citoyens de Troie quand elle avait prédit la chute de leur ville aux Achéens. Tout comme Cassandre ne fut pas cru, l’étude "The Limits to Growth". est aujourd'hui encore largement perçue comme une étude défectueuse, qui s’est trompée tout le long. Cette opinion est basée uniquement sur ​​des mensonges et des distorsions, mais, apparemment, la malédiction de Cassandre est toujours bien vivante de notre temps.




Le premier livre de la série LTG ( “The Limits to Growth") a été publié en 1972 par un groupe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology: Dennis Meadows, Donella Meadows, Jorgen Randers et William Behrens III. Le livre a rapporté les résultats d'une étude commandée par un groupe d'intellectuels qui avaient formé le "Club de Rome" quelques années auparavant. Il a examiné l'évolution de l'économie du monde entier au moyen d'un modèle mathématique basé sur un «système dynamique», une méthode qui avait été élaboré auparavant par Jay W. Forrester. En utilisant des ordinateurs, une nouveauté pour l'époque, le modèle LTG du monde pouvaient suivre l’évolution d’un grand nombre de variables et de leurs interactions au fur et a mesure que le système change avec le temps. Les auteurs ont élaboré un certain nombre de scénarios pour l'avenir du monde a partir de différentes hypothèses. Ils ont constaté que, a moins que des mesures spécifiques ne soient prises, l'économie mondiale tend à s'effondrer à un moment donné au 21ème siècle. L'effondrement est causé par une combinaison d'épuisement des ressources, de surpopulation et de pollution croissante (ce dernier élément que nous verrions aujourd'hui comme liés au réchauffement climatique).