mardi 29 novembre 2011

What A Way To Go: Life at the end of Empire (2007)

Version complète sur youtube (2h) de ce documentaire de 2007, raconté à la première personne par un américain de la classe moyenne qui prend la pilule rouge. La première partie est une sorte de long monologue de désespoir. 

Dans les réactions face à la prise de conscience de la fin prochaine de nos empires industriels, de notre société de consommation et de notre abondance énergétique, on retrouve souvent ce que certains psychologues appellent les cinq étapes du deuil :

1. le dénis, "y a pas de problème, tout ça c'est un gros canulars"
2. la colère, "qu'on arrête de me faire chiez avec toutes ces histoires"
3. la négociation, "il y a bien un moyen de sauver nos mode de vie"
4. la dépression, "à quoi bon vivre si c'est pour retourner cultiver des patates"
5. l'acceptation, "bon d'accord, qu'est ce que je dois faire pour m'adapter ?"

On a l’impression que les différents constituants de notre société font chacun ce parcours mais à des vitesses différentes



dimanche 27 novembre 2011

Monopole radical & Urbanisme

De plus en plus de rues à Shanghai sont interdites aux vélos. En deux roues, il devient chaque jour plus difficile d'aller d'un point A à un point B sans faire de grands détours. Est ce une anecdote ? Est ce juste un petit prix à payer pour l’accès à la modernité ? Est ce sans importance ? Est-ce inévitable dans une grande ville en développement ? 

Je pense que cela n'a rien d'anecdotique. C'est, en fait, une illustration parfaite de monopole radical selon les termes de Ivan Illich. Ce n'est pas anodin, c'est la fuite en avant, l'engrenage, qui fait que la voiture individuelle , le moyen de transport choisi par les élites, tue petit à petit tout autre moyen de transport, monopolise l'espace, augmente exponentiellement les émissions du citadin lambda et oblige les classes moyennes à consacrer une part de plus en plus grande de leur temps de travail à l'achat d'une voiture qui va elle-même leur servir à aller travailler. Cela permet aussi au promoteur d'imposer un modèle de logement de plus en plus loin du centre, d'augmenter ainsi ses marges en utilisant du foncier excentré, mal desservi et d'exproprier au prétexte qu'il faut construire des infrastructures. En France, la pertinence de cette notion de monopole radical est difficile à faire ressortir puisqu'ils font tellement partie du paysage depuis tellement longtemps qu'on ne peut plus les discerner. En Chine, en ce moment ces phénomènes de monopoles radicaux qui s'imposent progressivement sont visibles à l'oeil nu, au quotidien, dans la rue, au travail.



vendredi 25 novembre 2011

Le dessous des cartes, Villes d'avenir ? (2010)




Villes durables par le dessous des cartes :
  • zéro emissions CO2
  • des transport collectifs non polluant
  • des énergies renouvelable
  • un habitat fait de matériaux locaux et non polluants
  • une alimentation d'origine locale
  • une gestion durable de l'eau
  • un recyclage des dechets
  • des projet élaborés avec la participation des habitants
Les piliers du developpement durable :
  • Environnement
  • Economie
  • Social
Les exemples présentés :
  • Malmo (swede), quartier de Vasta Hamnen. Expérience réussie sur le plan énergétique, mais peu sociale
  • Malmo (swede), Augustenborg, tri selectif, compost, PV, géothermie, desserte du centre ville, location partage voiture GPL, rue jardin, emploi de quartier. Moins spectaculaire mais plus global.
  • Sutton (Londre), BedZED : Qualités des espaces commun, réduction déplacement, mixité habitat, travail et service dans le même quartier. Eclairage naturel, chauffage solaire, isolation traitement eau usées , ventilation naturelle, récupération EP. Quartier modele de One Planet Living, sans consultation, impact limité.
  • Mata de Sesimbre (Portugal), Complexe touristique, parc naturel, énergie renouvelable, transport, récupération eau, gestion biodiversité.
  • Mazdar city, (Abu Dabi), ville zéro émission, aucun déchet, soft transport. Energie renouvelable, transport electriques, high tech. Foster & Partner . Enclave de riche ?

dimanche 20 novembre 2011

David Korowicz

Une conférence de  David Korowicz, l'auteur de l'article que j'ai traduit précédemment "Complexité, énergie et économie mondialisée". Il y reprend les mêmes notions que dans l'article (en VO). 

David Korowicz vit a Dublin est physicien et écologue des systemes humains, si cette chose existe. Il est membre du comité exécutif de Feasta (foundation for the economic of sustainability) et est directeur de Risk-Resilience, une société de conseil spécialisée dans la gestion des risques à grande échelle et des risques systémiques. Il est également membre du conseil de Comhar, Commission Irlandaise du développement durable.

vendredi 18 novembre 2011

Prix Pinocchio

Les prix 2010 du greenwashing décernés par les amis de la terre aux entreprises françaises qui font l'inverse de ce qu'elles disent et qui disent l'inverse de ce qu'elles font. Je le recopie ici pour une question de google bombing.

Prix Pinocchio "Plus vert que vert"
  1. Vinci prend soin de nos agriculteurs...en construisant un aéroport sur leurs terres !
  2. Quand Veolia Eau navigue en eaux troubles
  3. Avec l'Observatoire du Hors-Média, toujours plus de papier pour protéger votre environnement ! 
Prix Pinocchio "Une pour tous, tout pour moi !"
  1. Tereos nourrit nos voitures... et affame le Mozambique. 
  2. Avec Sime Darby, vous reprendrez bien un peu d'huile de palme? 
  3. Bluecar de Bolloré : un choix pas si « éthique » que ça ! 
Prix Pinocchio "Mains sales, poches pleines"
  1. Quand la Société Générale finance les futurs Fukushima. 
  2. Perenco finance une exposition sur les Mayas à Paris... et les militaires au Guatemala. 
  3. Toreador, prends garde à toi ! 

Un bon résumé ici

jeudi 17 novembre 2011

The Story of Broke (2011)



La suite de "The story of Stuff", (sommes-nous réellement fauchés ?), épisode plus politique...



Et "the story of citizen", ou comment les grandes entreprises s’immiscent dans la vie politique aux US. Episode dans l'esprit du mouvement  Occupy wallstreet

mercredi 16 novembre 2011

Aftermath: Population Zero (2008)

Le concept du documentaire : que se passerait-il si tous les humains disparaissaient subitement de la surface de la ? Cette question est en fait un prétexte évaluer la pérennité des créations humaines.

Notons un intéressant passage sur les conséquences de centrales nucléaires laissées a l'abandon, c.a.d sans refroidissement !! (apres que les réserve de carburant des pompes de refroidissement soient épuisées). Est ce bien raisonnable d'utiliser une technologie dont le principe est qu'il n'y a pas de bouton "turn off" ?

Une autre conclusion du documentaire : le béton n'est pas durable et les gratte ciels de Shanghai auront disparut bien avant les pyramide d’Égypte. 


samedi 12 novembre 2011

“Charrettes”

Le Green Building Institute, association qui développe le LEED souligne l'importance de ce qu'ils nomment des "Charrettes", qui est en fait une méthode  de participation des habitants au projet d'architecture ou de développement urbain développée par le  "National Charrette Institute".

La vidéo suivante est très intéressante  pour comprendre en quoi ça consiste . Aussi en cherchant "charrette" sur youtube, on obtient de nombreux résultats.



Au delà du fait marrant que les américains aient repris un mot français bien connu des architectes, il est intéressant de constater que, dans tous les mouvements, associations ou partis, écologique ou pour le "développement soutenable", européens ou américains, l'on retrouve les thèmes de  "participatif", "local" ou "open source".

Sans avoir réfléchi a la question, il est peut-être difficile de comprendre ce qui lie "écologie" et "open source" ou "Eco quartier" et "participatif". Je vais donc essayer de creuser ce thème dans de prochains post. 

jeudi 10 novembre 2011

Densité de puissance des énergies

Toutes les énergies ne sont pas équivalentes. On a déjà vu le concept d'EROI. Un autre indice qui éclaircit pas mal de chose est le concept de densité de puissance pour les sources d’énergies qui s'exprime donc en Watt par m2 :

http://campfire.theoildrum.com/node/5436

mardi 8 novembre 2011

Complexité, énergie et économie mondialisée 4 /4

Quatrième et dernière partie de l'article de David Korowicz où il parle principalement de dynamique de système en donnant une vision très enthousiasmante du futur.

Ceci dit, j'attends toujours que quelqu’un me donne une grille de lecture alternative qui expliquerait aussi bien ce à quoi nous assistons en ce moment : effondrement des systèmes monétaires, crise financière,  économique, hausse du prix de l’énergie et des matières premières, crise alimentaire... etc 





Dynamique de l'effondrement :

Le modèle de contraction oscillatoire ne prend pas en pas compte correctement certaines des structures intégrées de l'économie mondiale qui, bien que relativement évidentes, ont été obscurcies par le fait qu'elles ont été adaptées à une économie en pleine croissance. Si la production de pétrole baisse, et que nous ne pouvons pas combler le fossé entre l'énergie nécessaire à la croissance et ce qui peut être produit, comme nous l'avons vu dans le modèle de contraction oscillante, cela limite la disponibilité d'autres types d'énergie, alors l'économie mondiale doit continuer à se contracter . En bref, l'humanité est aux limites ou a dépassé les limites à la croissance.
Les structures intégrées qui échoueraient à se contracter d'une manière ordonnée s’effondrerait. Les structures qui se décomposeraient incluent le système monétaire et financier, les infrastructures essentielles, les économies d'échelle mondiale, et la production alimentaire. Comme souligné plus haut, ces structures sont profondément interdépendantes. En conséquence, leur effondrement se renforceraient mutuellement. Leur effondrement saperait l'ensemble du tissu opérationnel et le fonctionnement de l'économie mondiale et tout ce qu'elle supporte.

Il a été argumenté jusqu'à présent que notre civilisation est un seul système adaptatif complexe. Les systèmes adaptatifs complexes, et les sous-systèmes dont ils sont composés, sont une caractéristique de systèmes thermodynamiques ouverts . Et bien qu'il en existe une grande diversité, des marchés aux écosystèmes, ou au comportement d’une foule, leurs propriétés dynamiques ont des caractéristiques communes. La plupart du temps les systèmes adaptatifs complexes sont stables, mais beaucoup d'entre eux ont des seuils critiques appelés points de basculement, quand le système se déplace brusquement d'un état à un autre. Les points de basculement ont été étudiés dans de nombreux systèmes, y compris les crashs de marché, les brusques changements climatiques, l'effondrement de la pêche et les crises d'asthme. Malgré la complexité et le nombre de paramètres au sein de tels systèmes, le méta-état du système peut souvent être dépendant seulement d'une ou deux variables clés d’état. [22]
Des recherches récentes ont indiqué que ces systèmes, à l'approche d'un point de basculement, commencent à avoir des caractéristiques comportementales communes, indépendamment du type particulier de système. [23] Cette unité entre les dynamiques de systèmes disparates nous donne un formalisme par lequel décrire l'état dynamique de la civilisation globalisée, via sa mesure approximative du produit mondial brut (PMB) et de sa variable d'état majeur, le flux d'énergie.

On donne le nom de bifurcation catastrophique à un type de transition, où une fois le point de basculement passé, une série de rétroactions positives conduit le système à un état contrasté. Par exemple, comme le climat se réchauffe, il augmente les émissions de méthane de la toundra arctique, qui entraîne un changement climatique encore plus fort, ce qui conduit à une croissance supplémentaire des émissions. Cela pourrait déclencher d'autres points de basculement, comme la mort de la forêt dans le bassin de l'amazone, ce qui conduirait à d'autres émissions. Ces rétroactions positives pourraient signifier que tout ce que l'humanité pourrait essayer de faire n’aurait plus aucun impact puisque ce serait submergé par l'accélération de la beaucoup plus grande échelle de ces procédés.


lundi 7 novembre 2011

Complexité, énergie et économie mondialisée 3 /4

Troisième partie de l'article de David Korowicz où il parle du mécanisme du pic pétrolier et de ses probables conséquences économiques.





Le pic pétrolier

Le phénomène de pic - que ce soit en matière de pétrole, gaz naturel, de minéraux ou encore de pêche - est une expression de la dynamique suivante. Lorsque l’on a une ressource finie comme le pétrole, on constate en général que ce qui est le plus facile à exploiter est utilisé en premier. Quand la demande de pétrole augmente, et que les connaissances et les technologies associées à l'exploration et l’exploitation progressent, la production peut monter en puissance. Toute nouvelle production bon marché encourage de nouveaux produits dérivés du pétrole, les nouveaux marchés et bénéfices génèrent à leur tour des revenus pour les investissements dans la production. Pendant un temps, c'est un processus qui se renforce de lui même, mais finalement ce renforcement s’affaiblit parce que les coûts énergétiques, matériels et financiers pour trouver et exploiter la nouvelle production commencent à augmenter. Ces coûts augmentent parce que, comme le temps passe, les nouveaux champs pétroliers deviennent plus coûteux à découvrir et à exploiter puisqu’ils sont trouvés dans des petits dépôts, dans les eaux profondes et en plus leurs conditions géologiques sont plus exigeantes techniquement . Dans certains cas, tels que les sables bitumineux, le pétrole nécessite, pour être rendu utile, un traitement très avancé et de grandes dépenses en énergie et en eau. Ce processus est un autre exemple de la baisse des rendements marginaux.
La production d'un puits individuel atteindra un pic et commencera à décliner. La production d'un gisement tout entier, d’un pays et du monde entier montera et chutera. Deux tiers des pays producteurs de pétrole ont déjà passé leur pics individuels. Par exemple, les Etats-Unis ont atteint un sommet en 1970 et le Royaume-Uni en 1999. La baisse s'est poursuivie dans les deux cas. Il est à noter que les deux pays ont parmi les "meilleures universités, les marchés financiers les plus dynamiques, les sociétés de production et d'exploration les plus technologiquement capables et des environnements politiques stables et parmi les plus “pro-business” . Néanmoins, dans aucun cas cela n'a arrêté le recul.
Quand les grands champs anciens produisant du pétrole bon marché reculent, un effort de plus en plus grand doit être fait pour maintenir la production à l’aide de la découverte et de la production de champs plus petits et plus chers. En termes financiers, ajouter chaque nouveau baril de production (le baril marginal) devient plus cher. Sadad al-Huseini a déclaré en 2007 que le plancher technique (le coût de base de la production pétrolière) était d'environ 70 $ le baril sur la marge, et que cela augmenterait de 12 $ par an (en supposant que la demande soit maintenue par la croissance économique). [15] Cette escalade rapide du coût marginal de production du pétrole est récente. Au début de 2002, le coût marginal d'un baril était de 20 $.
Il est parfois affirmé qu'il y a une énorme quantité de pétrole dans les dépôts tels que les sables bitumineux canadiens. Les questions que cette allégation devrait soulever sont "Quand cela sera-t-il mis en service?", "A quel taux peut être mis à disposition le pétrole?", "Quel est le rendement énergétique net ?" Et "la société peut-elle se permettre ce coût d'extraction?" Si moins d'énergie nette était disponible à partir de ce pétrole, cela nous rendrait beaucoup plus pauvres, et on pourrait encore moins se permettre de se le payer. Finalement, la production ne serait plus viable puisque les économies ne pourraient plus payer le coût marginal d'un baril. Dans une veine similaire, nos mers contiennent d'énormes réserves d'or, mais il est tellement dispersé que le coût énergétique et financier de son raffinage serait largement supérieur aux avantages (les eaux territoriales irlandaises contiennent environ 30 tonnes).

Quelques idées fausses concernant le pic pétrolier:

dimanche 6 novembre 2011

Consommation mondiale d’énergie

samedi 5 novembre 2011

Energie = Capacité à transformer son environnement

La notion d’énergie est une notion que tout le monde connaît, mais qu'on ne comprend pas forcement vraiment à moins d'avoir fait un peu de physique. En physique dès qu'il y a changement d’état il y a de l’énergie qui intervient. Parfois en langage courant, les notions de "travail", "puissance" ou "force" se mélangent un peu alors que ces notions sont reliées par des équations connues depuis Newton et ont chacune un sens physique distinct bien compris. C'est encore compliqué par le fait que l’énergie se conserve mais qu'il y a des formes d’énergie utilisables et d'autre non ou encore la notion d'entropie.

Mon grand-père par exemple, est resté persuadé jusqu’à la fin de sa vie qu'il allait inventer le mouvement perpétuel en assemblant des aimants en rond, l'un "poussant" le suivant successivement jusqu’à revenir au premier. La génération de mon grand-père, génération des trente glorieuse, avait connu peut-être encore plus que nous l'ampleur des changements que permettait l’énergie bon marché, assimilée à la notion de progrès. Le premier choc pétrolier dut être un être un réveil brutal. Tristement, mon grand père passa ses derniers jours à coller en rond des bouts d’aimants sur un carton en se demandant pourquoi ça ne tournait pas.

Dessin du moyen age de L'album de Villard de Honnecourt  pour l'obtention du "mouvement perpétuel"

Pourtant il y a une manière très simple d’appréhender la notion d'énergie (comme l'explique J.M. Jancovici sur son site)  : transformer son environnement ou utiliser de l’énergie c'est la même chose PAR DÉFINITION. Plus on accélère, plus on va loin (changer la répartition des masses sur terre), plus on transforme la matière (usiner, raffiner, faire des réaction chimiques.), plus on essaye de changer la température par rapport à l’état ambiant...etc, plus on utilise d’énergie. Ainsi l’efficacité énergétique c'est juste d'essayer de ne pas perdre d’énergie en route mais déplacer deux tonnes de métal à 120km/h sur quatre roues sera toujours déplacer deux tonnes de métal à 120km/h sur quatre roues.

Si l'on essaye de garder cette définition à l'esprit ça peut éviter de faire des contre-sens quand on parle de  croissance et d'énergie et surtout ça permet de comprendre pourquoi d'aucuns considèrent que coller les mots "développement" (qui réfère surtout à croissance économique dans l'esprit de la majorité, c.a.d de plus de "transformations" en tous genres) et durable (qui signifierait stabilité) est une aberration (a moins d'imaginer une économie complètement dématérialisée ce qui est pour l'instant de la SF).

jeudi 3 novembre 2011

Complexité, énergie et économie mondialisée 2/4


La suite de l'article de David Korowicz où l'on comprend le lien entre  mondialisation et complexité et entre complexité et énergie.

L'économie mondiale, augmentation la co-dépendance et l'intégration :

Quand l'économie mondialisée croit, la population augmente, la richesse et l'intégration ouvre la possibilité à de nouvelles économies d'échelle et à des niches productives plus diversifiées. Lorsque de nouvelles technologies et modèles d'affaires (solutions ou ensembles de solutions) émergent, ils co-adaptent et co-évoluent avec ce qui est déjà présent. Leur adoption et leur diffusion par le biais des réseaux plus larges dépend de l'efficacité qu'ils fournissent en termes de réduction des coûts et de nouveaux débouchés. L'un des principaux moyens de gagner en efficacité globalement est de laisser les différentes pièces du système partager les coûts des transactions en partageant des plate-formes d'infrastructures communes (réseaux d'information et de transport, réseau électrique, eau / eaux usées, systèmes financiers...etc). Ainsi, il y a une tendance qui se renforce à avantager ceux qui construisent la plate-forme ainsi que les utilisateurs de la plate-forme, qui grandit à mesure que le nombre d'utilisateurs augmente. Avec le temps, l'échelle du système devient un obstacle à une diversification vers des systèmes alternatifs puisque le coût initial et les économies d'échelle intégrés deviennent un obstacle plus important pour les nouveaux entrants, en particulier là où il y a une plaque tournante d’infrastructures complexes. Le manque de diversité du système n'est pas nécessairement due à des monopoles d'entreprise. Par exemple, il y a une concurrence vigoureuse entre les fournisseurs de services de téléphone mobiles, mais ils partagent des plates-formes d'information communes et dépendent des réseaux d'électricité et du système monétaire, qui ont tous deux peu ou pas de diversité de système.

Nos systèmes d'exploitation sont intégrés dans l'économie globale. Des infrastructures coûteuses et un besoin continuel pour des composants de remplacement signifie que les économies d'échelle et un grand nombre de personnes économiquement liées sont nécessaires pour les rendre viables. Par exemple, les ressources nécessaires pour maintenir l'infrastructure IT sur laquelle nous nous appuyons pour des services essentiels sont telles que cela requiert aussi que nous achetions des consoles de jeux, que nous envoyions des messages texte superflus et que nous regardions des vidéos sur YouTube. En d'autres termes, nos besoins non-discrétionnaires et les systèmes critiques qui les soutiennent sont abordables car ils sont subventionnés par des dépenses discrétionnaires, qui dépendent elle-même de nouvelles économies d'échelle générées par l'économie mondialisée qui nous fournit notre revenu discrétionnaire en premier lieu.

Dans cette perspective, poser des questions sur les besoins en ressources pour des produits individuels de l'économie (un ordinateur ou mon café du matin, par exemple) est équivalent à poser des questions sur les ressources nécessaires à votre doigt, cela n'a de sens que si le reste du corps est doté de ressources suffisantes .

Passage de l'énergie primaire à l'énergie finale pour la France
(source du graphique)

mercredi 2 novembre 2011

Sept milliards

Aujourd'hui nous avons dépassé le nombre de 7 milliards d'habitants sur terre.

Un billet intéressant dans le monde aujourd'hui : "Le vrai risque pour l'avenir : la surconsommation" qui pose assez bien le problème. 

Le mot même de surpopulation est parfois presque tabous, puisqu'il renvoie immédiatement chez certains aux notion d’"eugénisme", "de politique de l'enfant unique" ou de "malthusianisme". Il est risqué de prononcer le mot, même si l'on a juste en tête "planning familial", "éducation des femmes" et "sécurité sociale", qui sont les outils les plus efficaces pour ralentir la croissance démographique. Dans tous les cas, que l'on parle de l’équation de Kaya, de l'empreinte écologique, de la capacité de charge de la planète, ou de plafond inévitable a toute croissance exponentielle, le sujet est bien là et on ne peut pas l'évacuer d'un revers de main.

Le dessous des cartes qui est par ailleurs la meilleur émission du monde évacue je trouve un peu vite le sujet : circulez il n'y a rien a voir, il n'y a pas de problème de surpopulation.




Le premier argument en est que "les chiffres de la malnutrition diminuent". C'est très contestable, on peut citer Devinder Sharma :

Les calculs des Nations Unies, de la Banque mondiale, de l'OMC sont faux parce qu'ils disent qu'il y a seulement 152 millions d'affamés dans le monde. Moi je dis qu'il y en a 136 millions rien qu'en Inde.

"L'augmentation des rendements fait qu'il n'y a pas de problème de nourriture". Est ce réellement durable quand on sait que :
Odum et Pimentel, ont calculé au début des années 1970 que l'augmentation des rendements agricoles est réalisée principalement grâce à l'utilisation accrue de combustibles fossiles pour la culture, des engrais, pesticides, de séchage et ainsi de suite, de sorte qu'il faut environ 10 calories de pétrole pour générer chaque calorie de nourriture que nous mangons. Le carburant utilisé est divisée presque à parts égales entre la ferme, le transport et la transformation, et la préparation. 
"les échanges internationaux permettent de répartir la production là où il y a déficit". C'est vrai mais la contre-partie est justement que la chaîne d'approvisionnement à flux tendu dont tout le monde dépend est dangereusement fragile.

"Les émeutes de la faim ne sont dues qu'à la spéculation". C'est un peu rapide et on pourrait en discuter longtemps. 

"La pression sur l'eau n'a jamais été à l'origine de guerre donc la planète n'est pas surpeuplé ". Je ne comprend pas cet argument !!

"C'est dans les pays ou la population augmente le moins que l’emprunte écologique augmente le plus, c'est donc un problème de mode de développement plus que de surpopulation." C'est vrai mais la réponse est énoncée de manière un peu simpliste. On pourrait dire que c'est un problème de surconsommation ET de surpopulation.!  En fait ce qu'il faut souligner et re-souligner a propos des crises environnementales c'est que tout est lié. C'est un gigantesque emmêlement de pelotes de ficelles et si l'on tire à un bout ça réagit à l'autre bout. Pour comprendre le fond des chose il faut vraiment se frotter au notions de "systèmes complexes".