Quand on remet en cause la société de consommation actuelle basée sur un capitalisme mondialisé, on ne remet pas forcément en cause toute forme de commerce.
Il n'y a pas que le capitalisme qui permette le commerce. Il y avait des marchés ou l'on vendait des salades bien avant qu'il y ait des capitalistes, des salles de marché ou des multinationales.
On peut remettre en cause la mondialisation sous sa forme actuelle sans nier que le commerce et les échanges ont généralement été un facteur de progrès au cours de l'histoire, bien que le plus important furent sûrement les échanges d'idées, de culture et de techniques qui en découlaient plus que les échanges de biens.
Le capitalisme qui concerne plutôt la propriété des moyens de production est apparu avec la révolution industrielle au XVIIIe parce que l'investissement dans des moyens productifs est devenu central dans l'économie. De même, les mécanismes de la finance moderne sont apparus en hollande avec la nécessité de financer les voyages des caravelles des grandes compagnies commerciales. Dans le monde de surproduction et d'emballement des mouvement de capitaux dans lequel nous vivons, est ce que les données du problème n'ont pas changée ?
Bien sur, j'entends le discours sur la façon dont le marché de manière fluide permet la meilleur allocation de ressources...etc etc. Je peux comprendre ça, mais ça ne signifie pas que la discussion est finie. Soit vous êtes une sorte de mollah du marché et vous allez même jusqu'à nier la nécessité de toute science économique en disant "pas besoin de nuancer, la réponse c'est Le "Marché", soit vous commencez a réfléchir un peu plus profondément.
La première des choses, c'est de remarquer que le Marché n'est pas une loi naturelle comme il est souvent dit mais un mécanisme d'échange entre humains. La manière dont le CO2 retient la chaleur du soleil, c'est une loi naturelle, vous pouvez le mesurer et le remesurer, vous aurez toujours le même résultat. Mais la loi du Marché parfais et absolue, ça n'existe pas, c'est un fantasme. Les monopoles, les conflits d'intérêt, la théorie des jeux, les problèmes de transmission de l'information...etc font que le marché est imparfait par nature. Et ce n'est pas parce qu'on a pas assez libéralisé, c'est aussi fanatique de penser qu'il faut encore plus de dérégulation pour tendre vers un marché parfaits que de penser qu'il faut créer un homme nouveau. Beaucoup des derniers prix Nobel d'économie ont travaillés d'une manière ou d'une autre sur l'imperfection de information au coeur de la construction des prix de marché et si on ne comprend pas ça, notre vision reste superficielle.
Deuxièmement, non seulement les marchés ne sont pas parfaits mais ils sont aussi aveugles, Il n'y a rien dans la construction du marché qui veut le bien de l'humanité. Du point de vue du marché, la vente d'esclave est totalement neutre. N'importe qui m'accorderait le fait qu'on doit quand même un tout petit peu définir les bornes de ce qu'on peut faire et pas faire.
Troisièmement, pour revenir à l'environnement, l'erreur est de croire que le prix dépend de la "valeur que l'environnement, que la rareté donne aux choses". Quand vous extrayez une ressource, l'environnement vous la donne gratuitement ! Ce que vous payer, c'est la main d'oeuvre pour l'extraire, ou le propriétaire du terrain, propriétaire qui peut aussi bien être un gouvernement corrompu qu'un paysan pauvre qui vous donnera tout pour quelques euros. Le PIB ne tient absolument aucun compte des ressources, il ne mesure que du travail (les salaires) et des rentes (les propriétaires). Il ne mesure absolument pas le patrimoine (qu'il soit naturel ou autre)
Et c'est justement ça le coeur du problème, c'est pourquoi l'écologie doit être politique !!! Il se trouve qu'on est en train de scier la branche sur laquelle on est assis et rien, dans le mécanisme de Marché que certain adulent ne permet de s'en rendre compte.