mercredi 29 février 2012

Futur et Avenir

J'aime bien cette petite phrase de Jacques Derrida qui fait la différence entre Avenir et Futur. Le futur, c'est ce qui demain, tout a l'heure, le siècle prochain, deviendra. C'est en quelque sorte la prolongation tendancielle du présent. L'avenir, "A venir", se réfère a ce qui vient , ce qui arrive mais n'est pas prévisible.

On doit maintenant se préparer a l'Avenir et non pas au Futur.  C'est pour cela que la notion de résilience qui est au coeur de beaucoup de mouvement écologiques comme par exemple les "transition town" est vraiment importante.


mardi 28 février 2012

Business as usual

L'expression anglaise "business as usual" traduit bien l'attitude la pire face aux crises actuelle :   "Faire comme si de rien n’était" ou "choisir le statut quo". Dans ces expressions françaises, il manque l’idée, implicite dans l'expression anglaise, que l'on est "pris par le quotidien", qu'on est "le nez dans le guidon" et que notre priorité est au jour le jour même si l'on est conscient que notre trajectoire nous mène droit dans le mur.

Nous savons maintenant que "business as usual" n'est pas une option, et pourtant notre trajectoire ne s’infléchit que très lentement à un rythme que nous savons être insuffisant. 



Une interprétation sous un angle de dynamique des systèmes en est que notre société s'est finement réglée au cours des deux siècles depuis la révolution industrielle pour fonctionner de façon optimum dans une fourchette de croissance aux alentours de 3 %. Comme c'est la nature même de cette croissance qui pose problème, on est confronte à un paradoxe dont il est difficile de se dépêtrer.

On peut rester optimiste en lisant des textes comme celui de  Donnella Meadows, "Effet de levier : où intervenir dans un système ?",  ou l'on peut-être assez pessimiste en lisant l’interprétation de Jared Diamon qui note que de nombreuses sociétés se sont effondrées par le passé en présence d'un tel paradoxe. Il y a blocage jusqu’à l'effondrement quand ce qui constituait un avantage pour la société est devenus un handicape ou encore quand la résistance au changement est accentuée par le conflit d'intérêt des élites, quand leur intérêt a court terme est contradictoire avec l'intérêt à long terme de la société.

vendredi 24 février 2012

Jared Diamon - TED talk

Un TED talk de Jared Diamon :
(les sous titres en français sont disponibles)

Jared Mason Diamond (10 septembre 1937) est un biologiste évolutionnistephysiologiste et géonomiste américain. Professeur de géographie à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), il est surtout connu pour ses ouvrages de vulgarisation scientifique : De l'inégalité parmi les sociétés (qui lui a valu unprix Pulitzer en 1998) et Effondrement (traduit en français en 2006)




Deux petits extraits :
Le fait est que notre trajectoire actuelle est une trajectoire non-durable, ce qui signifie, par définition, qu'elle ne peut pas être maintenue. Et le résultat en sera connu d'ici quelques décennies. Cela signifie que ceux d'entre nous dans cette salle qui sont moins de 50 ans ou 60 ans vont voir comment ces paradoxes seront résolus, et ceux d'entre nous qui sont âgés de plus de 60 ne verront probablement pas cette résolution, mais nos enfants et nos petits-enfants la verront certainement. cette résolution prendra deux formes : soit nous allons désamorcer ces bombes a retardement de manières agréables de notre propre choix en prenant des mesures correctives, ou bien ces conflits se résoudront de manière déplaisante de manière subite - à savoir, par la guerre, la maladie ou de famine. Mais ce qui est sûr c'est que notre trajectoire non-durables sera stoppée d'une manière ou d'une autre dans quelques décennies. En d'autres termes, puisque le thème de cette session est le choix, nous avons un choix. Est ce que cela veut dire que nous devrions devenir pessimiste et accables ? J'en tire la conclusion inverse.

Les gros problèmes auxquels le monde d'aujourd'hui est confronte ne sont pas du tout des choses hors de notre contrôle. Notre plus grande menace n'est pas un astéroïde sur le point de s'écraser sur nous, quelque chose auquel nous ne pouvons rien faire. Au lieu de cela, toutes les menaces auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui sont des problèmes entièrement de notre propre fabrication. Et puisque nous avons créés ces problèmes, nous pouvons également les résoudre. Cela signifie alors qu'il est entièrement en notre pouvoir de gérer ces problèmes. Plus particulièrement, qu'est ce que chacun de nous peut faire ? Pour ceux d'entre vous qui sont intéressés par ces choix, il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire. Il y a beaucoup de choses que nous ne comprenons pas, et que nous devons comprendre. Et il y a beaucoup de choses que nous comprenons déjà, mais que nous ne faisons pas, et que nous devons faire. Je vous remercie.

lundi 20 février 2012

Naomi Klein "No Logo"



Depuis quand est-on un consommateur avant d’être un citoyen ?

En 2000, Naomi Klein, publia "No Logo: Taking Aim at the Brand Bullies", traduit en français par "No Logo : la tyrannie des marques" qui est devenu un des livres de référence de l'altermondialisme.

Les premières création de marques avaient souvent pour seul but d'associer un visage reconnaissable à des produits fabriqués en usine. Mais avec la mondialisation, la place des marques dans la société s'est profondément transformée. Les multinationales se sont tournée vers l'idée de vendre des modes de vie plutôt que vendre des produits (sur ce même thème, je conseil d'ailleurs le documentaire "The century of self").

"No Logo" est organisé en quatre chapitres :

"No space"
Klein y décrit comment petit à petit, les multinationales ont considéré la commercialisation d'un nom de marque comme être plus importante que la fabrication proprement dite des produits. C'est selon elle ce processus qui contribue aussi à expliquer la délocalisation de la production dans les pays du Tiers-Monde.

Le "branding" s'est ainsi développé en Dehors de la publicité. Les Marques essayent de s'immiscer le plus intimement dans la vie des gens et dans l'espace publique. Elle décrit les méthodes qu'utilisent les marques pour s'introduire dans la vie quotidienne des consommateurs et pour s'approprier l'espace publique ou pour créer leur propre pseudo-espace publique.


"No Choice"

Dans la deuxième section, Klein explique comment les marques utilisent leur taille et leur poids pour limiter le nombre de choix à la disposition du public - que ce soit par la domination du marché (Wal-Mart) ou par l'invasion agressive d'une région (Starbucks). Elle discute aussi de la façon dont elles abusent des lois du droit d'auteur, afin de réduire au silence tous ceux qui pourraient tenter de critiquer leur marque.


"No jobs"

Dans cette section, elles se penche sur les délocalisation, les zones franches où il n'existe pas de lois du travail et les conditions de travail sont désastreuses


"No Logo"

La dernière section de l'ouvrage traite de divers mouvements qui ont surgi au cours des années 1990. Il s'agit notamment des casseurs de pub, de "Reclaim the Streets"


jeudi 16 février 2012

Naomi Klein: Addicted to risk

Un TED talk de Naomi Klein sur le thème de "l'addiction au risque", central dans les crises financières et écologiques. Très convaincant.



Naomi Klein est une journaliste canadienne, auteur, cinéaste et militante altermondialiste. Auteur de No Logo et La stratégie du choc.

mardi 14 février 2012

A quel prix de l’énergie, l’économie crash-t-elle ?

Un petit extrait d'un article de Francois Cellier qui s'essaye à répondre à cette question.

PIB par énergie consommée

Si nous prenons le PIB total produit par le monde entier (48 386 miliards de dollars, selon NationMaster) et le divisons par l'énergie totale consommée (kWh =11,099.3 Mtep 1.29e14, selon BP), on obtient un ratio du PIB à l'énergie de seulement 0.37$/kWh.
Cela signifie que, si jamais le prix de l'énergie devait augmenter à un niveau de 0.37$/kWh , nous dépenserions notre PIB entier juste sur le marché de l'énergie. Cela correspond à un prix du pétrole de 590$/baril .
De toute évidence, notre économie décrocherait bien avant, puis, parce que nous avons également besoin d'autres choses en dehors de l'énergie seule. Nous avons besoin de porter des vêtements et de vivre dans des maisons. Nous devons investir de l'argent dans ces articles. 590$/baril ne constitue donc qu'une limite supérieure. En réalité, le prix maximum du petrole (ou d'autres ressources énergétiques) que notre économie peut gérer est considérablement inférieur à 590$/baril, probablement inférieur à 200$/baril .


vendredi 10 février 2012

Cours de Jean Marc jancovici

Si vous avez une petite douzaines d'heures à perdre (16 pour être exact), je vous conseille de suivre ce cours de Jean Marc Jancovici (polytechnicien, spécialiste des problèmes d’énergie et de climat, inventeur du bilan carbone) : "Energie et changement climatique : éléments de base sur l’énergie au 21e siècle".

Petite précision, quand je dis  "si vous avez quelques heure à perdre", il s'agit vraiment d'une manière de parlez pour rester avenant et léger. Ce que je pense en fait c'est : "à moins que vous ne soyez médecin urgentiste, que n'ayez un proche qui nécessite votre attention immédiate ou autres circonstances spéciales, vous n'avez rien de mieux à faire !!" En effet si la compréhension moyenne des problèmes d’énergie et de climats et de leur gravité était un peu plus élevée, le sens de l'urgence s'imposerait un peu plus et les climato-sceptique ne pourraient plus dire autant de bêtises sans que personne ne bronche.

mardi 7 février 2012

énergie grise

Quand on fait le bilan énergétique d'un bâtiment ou d'un produit sur tout son cycle de vie (analyse de cycle de vie ou ACV, extraction des matériaux, construction, exploitation, recyclage), on sépare la consommation d’énergie pour l'exploitation ou l'utilisation de l’énergie nécessaire à la construction ou  à  la fabrication. Cette dernière s'appelle l’énergie grise

Bien sur, l’énergie grise est a mettre en relation avec la pérennité de l'objet ou du bâtiment. Si l'on construit du jetable, l’énergie grise a un poids écologique très lourd. Si l'on construisait pour des siècles, l’énergie grise deviendrait beaucoup plus négligeable.

Autre remarque,  lorsque l'on essaye d'avoir des chiffres, les problèmes commencent : on peut par exemple trouver quasiment un rapport de 1 a 100 entre deux évaluations provenant de deux sources différentes sur l’énergie grise du bois ?!! :




On ne peut s’empêcher d’être suspicieux quand des chiffres énormes d’énergie grise du bois sont donnés par le logiciel d’évaluation créé par Vinci. Je ne peux remettre en cause ces chiffres sans études approfondie mais ça mériterait quand même une explication d'autant plus que ces chiffres sont copié et collé  sur de plus en plus de sites et qu'il est impossible de trouver le détail du calcul.

dimanche 5 février 2012

Prix de l’énergie = 1/3 du prix d'un chantier.


Combien faut-il d’euros « énergétiques » pour facturer un euro de production sur chantier ? 
Un article ici sur ce thème :
il faut 0.37€ HT (d’hydrocarbures) par euro HT de chiffre d’affaire. Donc, globalement, l’énergie nécessaire au chantier ne représente pas 5 ou 7%, mais plus de 1/3 de la facture.