mardi 28 février 2012

Business as usual

L'expression anglaise "business as usual" traduit bien l'attitude la pire face aux crises actuelle :   "Faire comme si de rien n’était" ou "choisir le statut quo". Dans ces expressions françaises, il manque l’idée, implicite dans l'expression anglaise, que l'on est "pris par le quotidien", qu'on est "le nez dans le guidon" et que notre priorité est au jour le jour même si l'on est conscient que notre trajectoire nous mène droit dans le mur.

Nous savons maintenant que "business as usual" n'est pas une option, et pourtant notre trajectoire ne s’infléchit que très lentement à un rythme que nous savons être insuffisant. 



Une interprétation sous un angle de dynamique des systèmes en est que notre société s'est finement réglée au cours des deux siècles depuis la révolution industrielle pour fonctionner de façon optimum dans une fourchette de croissance aux alentours de 3 %. Comme c'est la nature même de cette croissance qui pose problème, on est confronte à un paradoxe dont il est difficile de se dépêtrer.

On peut rester optimiste en lisant des textes comme celui de  Donnella Meadows, "Effet de levier : où intervenir dans un système ?",  ou l'on peut-être assez pessimiste en lisant l’interprétation de Jared Diamon qui note que de nombreuses sociétés se sont effondrées par le passé en présence d'un tel paradoxe. Il y a blocage jusqu’à l'effondrement quand ce qui constituait un avantage pour la société est devenus un handicape ou encore quand la résistance au changement est accentuée par le conflit d'intérêt des élites, quand leur intérêt a court terme est contradictoire avec l'intérêt à long terme de la société.

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