dimanche 16 décembre 2012

Solution : systèmes monétaires alternatifs et économie circulaire



En quoi les monnaies alternatives sont un instrument de développement durable ? Le principe des systèmes monétaires alternatif part des constatations suivantes :
  • Le système monétaire actuel n'est pas neutre comme on pourrait le croire. Il joue un rôle devenu comparable à celui d'un système d'exploitation d'ordinateur (Operating system), qui freine toute alternative et qui fait fonctionner le monde dans une même direction donnée, qui n'est donc pas neutre, est basé sur des taux d'intérêt et une tendance au monopole.
  • Ce système monétaire classique organise un flux continue d'extraction des ressources : puisque la monnaie émise à un bout de la chaîne doit correspondre au bien produits à l'autre bout, le système incite donc à produire ou extraire le maximum de ressources (qui vis-a-vis du système n'ont aucune valeur tant qu'elle ne sont pas "produites") pour les transformer en monnaie (qui vis à vis de ce système est le vrai moyen de stocker la valeur). 
  • Dans le contexte de la mondialisation, ce système survalorise une certaine forme de compétitivité (avec ses propres règles qui échappent aux États et individus) au detriment d'autres formes de compétitivité  Cette monnaie classique survalorise aussi la rentabilité de court-terme et favorise la concentration des richesses et elle a acquis un fort pouvoir centralisateur (via les banques centrales, européennes, mondiales...)
  • Au delà même du problème des ressources, vis a vis de ce système monétaire classique, tout ce qui n'est pas monétisé n'a pas de valeur. Comme le montre le fait que le PIB (qui ne fait que comptabiliser les échanges monétaire) ne comptabilise pas le vrai patrimoine naturel ou culturel, les biens et ressources non marchands, et les richesses et compétences humaines et sociales ou, à l'inverse, comptabilise des chose qui vont à l'encontre du bien être et la qualité de vie.

En créant des systèmes monétaires parallèles (monnaies locales ou régionales, monnaies-temps, systèmes d’échange locaux, monnaies d’entreprise, ou encore monnaies fiscales), on peut intégrer des règles différentes au système monétaire qui peuvent en quelque sorte orienter l’économie dans une direction autre On peut donc avoir pour but de renforcer l’économie locale, ou d'orienter la consommation vers les biens durables, ou de construire des réseaux d’entraide, ou encore d'offrir un surplus de pouvoir d’achat aux populations en difficultés ; On peut avoir aussi plusieurs objectifs la fois :
  • Si l'on incluent le principe de la monnaie fondante, une dévaluation intentionnelle de la monnaie à travers le temps, semblable à un « taux d'intérêt négatif ». La monnaie circule plus vite, ce qui favorise la circulation et les échanges locaux, d'éducation, de technologies partagées, de services de santé.etc mais sans inciter à la production des ressources pour un gain monétaire.
  • Si l'on crée une monnaie en parallèle de la monnaie nationale, cela permet de définir une sphère de pouvoir d’achat particulière. On peut ainsi limiter cette sphère de pouvoir d'achat aux produits locaux ou aux produits biologiques, ou équitables...etc
  • Si la limitation de la monnaie est locale elle permet  à une communauté d'utiliser pleinement ses ressources productives existantes, tout spécialement la force de travail inemployée, ce qui a un effet catalytique sur le reste de l'économie locale.
  • Une monnaie alternative peut comptabiliser la consommation d’énergie et récompenser les consommateurs responsables, ou encore réunir un réseau d’entreprises qui s’octroient du crédit entre elles-mêmes, etc.
  • Si une monnaie alternative utilise la valeur temps par exemple, elle peut devenir un moyen créatif de révéler un potentiel social inexploité. La société n'utilise qu'une faible part de ses ressources et de ses opportunités. Pratiquement chacun possède des connaissances sous-employées, des aptitudes et du temps qui peuvent être utilisées de manière productive. La plupart des fabricants et des services ont des machines ou une capacité sous-employés. 
  • Une monnaie alternative peut-être un moyen de favoriser une vie active avec moins d’heures de travail "classique" mais avec plus d’activités « annexes » qui sont utiles socialement. 



Il y a déjà plus de 2 500 systèmes de Monnaie locale qui fonctionnent à travers le monde

  • L'un des plus en vue est le LETS, Local Exchange Trading System, un réseau d'échange supporté par sa propre monnaie interne. Démarré à l'origine à Vancouver, au Canada, plus de 30 systèmes LETS sont aujourd'hui actifs au Canada, et plus de 400 au Royaume-Uni
  • 75 banques du temps au royaume unis
  • Banque WIR en Suisse. la monnaie suisse WIR est l’exemple type d’une création monétaire gérée par les entreprises elles-mêmes, entièrement en dehors du système bancaire traditionnel. Créée en 1934, elle est utilisée actuellement par environ 60 000 PME dans tous les secteurs de l’économie, et son effet contra-cyclique a été démontré : confrontées au resserrement du crédit et à la crise de liquidité, les PME suisses augmentent leurs transactions en WIR ; lorsque la conjoncture s’améliore, elles reviennent au franc suisse.
  • L'expérience de Wörgl qui fut conduite de Juillet 1932 à Novembre 1933 est un exemple classique de l'efficacité potentielle des monnaies locales. Wörgl est une petite ville d'Autriche de 4 000 habitants qui introduisit un système de bon local durant la Grande Dépression. En 1932, la taux de chômage à Wörgl avait augmenté de 30 %. Le gouvernement local avait accumulé des dettes d'une montant d'1.3 million de schillings autrichiens (ATS) alors que les réserves en liquidité correspondaient à 40 000 ATS. La construction locale et l'entretien municipal étaient au point mort.
Monnaies complémentaire
Certaines monnaies complémentaires communautaires incluent des échelles de valeur basées sur
  • des réserves de ressources réelles (or, pétrole, matières premières, services, etc.) ;
  • le temps ; Une monnaie basée sur le temps est évaluée par le nombre d'heures passées pour réaliser un service, indépendamment de la valeur de marché potentielle du service ; par exemple l'Ithaca Hours, est une monnaie de papier utilisée depuis plus de 15 ans à Ithaca (État de New York dont l'unité de compte est l'heure, mais qu'on peut aussi échanger contre dix dollars (pour l'équivalent d'une heure).
  • Le Time Dollar est une monnaie-temps qui considère que le temps de chacun a la même valeur (ne reconnaissant pas l'expertise déjà acquise, mais encourageant l'acquisition de l'expérience). Le Time Dollar est exempté d'impôts aux États-Unis (mais pas les SELs en France). D'autres systèmes (dont l'Ithaca Hours) sont basés sur la négociation. Le "client" paye en heures, plus ou moins selon la valeur estimée ou annoncée du service et du prestataire ;
  • Les points de fidélité des compagnies d'aviation sont une forme de monnaie complémentaire qui encourage la fidélité du client en échange de vols gratuits. Les compagnies aériennes offrent la plupart de leurs bons pour des sièges sur les vols moins fréquentés, où des sièges demeurent en général libres, fournissant ainsi au client un avantage dont le coût est relativement bas pour la compagnie





Le site du documentaire "the money Fix " qui parle d'"open money". 

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