Le système économique actuel est structurellement bâti sur le présupposer que les ressources sont infinies ou substituables. Ecoutez n'importe quel économiste ou chercher dans n'importe quelle théorie économique et vous constaterez que l’idée même de ressource finie ou non substituable est considérée comme une hérésie. Et c'est logique... puisque dans l’économie actuelle, les ressources ne sont pas comptabilisées. Ce qui est comptabilisé est la rente du propriétaire de la ressource ou le travail nécessaire pour extraire la ressource. A aucun moment, n'est comptabilisé le travail pour la "fabrication" de la ressource. personne ne paie la forêt qui purifie l'air et restitue de l’oxygène, ou la terre qui a fabriqué du pétrole en quelques millions d’années. Si l'on payait déjà ces services, le coût pour fabriquer du carburant liquide à partir de biomasse et dans les même volumes que le pétrole (ce qui est en fait impossible) serait déjà inclus dans le système et il n'y aurait pas de crise énergétique.
Cette idée que les ressources soit infinies est en quelque sorte la conséquence historique du fait que, au début de notre système économique actuel, c.a.d. au début de la révolution industrielle, cette approximation était sans conséquences. L’économie est l'extraction des ressources physiques (matériel et énergétique) pour en faire du "PIB" (des biens ou services utilisables directement) à l'aide de capital et de travail. Les facteurs limitant de l’époque étaient le capital et le travail, donc la question de la déplétion des ressources n’était pas prise en compte.
Pourtant, nous arrivons à un stade ou s'il y a une limitation sur les ressources, elle est dominante, le travail et le capital ne sont plus les facteurs limitant. De fait depuis le premier choc pétrolier il y a du chômage : trouver de la main d'oeuvre n'est plus le facteur limitant. De même depuis 2008 le capital n'est pas le facteur limitant : les bureaux, une infrastructures de transport, les machines outils sont du capital. Il y a surproduction de tout cela , on n'entend plus jamais parler d'une entreprise qui ne pourrait pas fonctionner par manque de local, ou par manque d'infrastructure...Le capital n'est plus le facteur limitant.
Pour résumer l'on peut dire que l'on pensait que l'environnement faisait partie de l'économie alors que la réalité est que c'est l'économie qui fait partie de l'environnement.
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