dimanche 26 mai 2013

Compétitivité et contenu énergétique d'un médecin



Quel est le contenu énergétique d'un médecin ? Ou pourquoi les contraintes sur les ressources naturelles ne sont pas forcement des contraintes sur les services publiques. 

Si l'on habite au US, pour calculer l’énergie nécessaire pour que le système de santé survive, il faut comptabiliser des campus de luxe avec des gymnases de 10 000 places, des BMW, des mac-mansion, des vacances au Bahamas pour les chirurgiens...etc. Ainsi dans un système de sante libéralisé, on peut avoir l'impression que si la disponibilité d’énergie diminue, il n'y en aura plus assez pour tout le monde en matière de santé.

Mais si l'on y réfléchit c'est quoi le minimum pour qu'un système de santé fonctionne? Des bouches a nourrir, des toits sous lequel entasser des malades, et quelques laboratoires ou fabriquer les quelques vaccins et les quelques  dizaines de molécules les plus nécessaires a l'exclusion de tous les médicament de confort, dérives et autre placebo High-tech. C'est bien pour ça que certain pays pauvre atteignent des résultats en matière de santé presque aussi bon qu'au US pour une fraction du coût.

Pour résumer, le "contenu énergétique" d'un médecin est directement proportionnel au "contenu énergétique" du mode de vie moyen. Quand on dit proportionnel, ça peut être 5 fois celui ci dans un système de santé élitiste avec course au profit et nombre de médecins limite, mais ça peut-être juste 1 fois dans un système ou le médecin généraliste se contente d'un mode de vie moyen.

Tout cela pour dire que s'il doit y avoir rationnement du nombre de médecin strictement par manque de ressource, c'est quand on ne peut plus nourrir des bouches en plus que ceux qui travaillent dans les champs. Dans ce cas, les coiffeurs vont disparaître avant les médecins. Mais on peut argumenter que dans le cas d'un long déclin de la disponibilité d’énergie, on part de tel niveau qu'on aura encore pendant des siècles assez d’énergie pour que n'importe quoi entre 50 et 90 % de la population soit disponible pour autre chose que travailler dans les champs.

S'il y a néanmoins rationnement, c'est plus par des blocage interne au système du type de ceux que décrit Tainter quand il décrit la manière dont l'élite résiste toute remise en cause du statu-quo qui leur a bénéficié jusque la. Si la corporation des médecins préfère rester peu nombreuse et bien payée, ça s'appellerait un rationnement artificiel. On peut alors avoir un effet multiplicateur du rationnement : un rationnement qui devrait correspondre a "on peut plus avoir des locaux aussi confortable" peut alors devenir "on peut plus soigner tout le monde".

Imaginons une société ou la disponibilité des ressources diminue de x%. On peut imaginer plusieurs voies de résolution : si chacun s'accroche a sa portion de ressource, alors il faut que ça cède quelque part. On a alors une minorité significative la plus forte qui réussit a conserver sa part et alors la majorité de la population voit sa part de ressource fondre de bien plus que x%. La deuxième voie c'est chacun baisse sa part de x%.

La question des limites aux ressources naturelles et même de leur rationnement nécessaires ne va pas dans le même sens que celle de la contrainte économique sur le nombre de fonctionnaire, les dépenses de santé. Puisque la limitation sur les ressources est dominante, le travail et le capital ne sont plus les facteurs limitant la question est de savoir quel système permet de gérer la baisse de x% de manière équitable alors que le statu quo va provoquer un rationnement artificiel de bien plus que x%.

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