La suite de
l'article de David Korowicz où l'on comprend le lien entre
mondialisation et complexité et entre
complexité et énergie.
L'économie mondiale, augmentation la co-dépendance et l'intégration :
Quand l'économie mondialisée croit, la population
augmente, la richesse et l'intégration ouvre la possibilité à de
nouvelles économies d'échelle et à des niches
productives plus diversifiées. Lorsque de nouvelles technologies et
modèles d'affaires (solutions ou ensembles de solutions) émergent,
ils co-adaptent et co-évoluent avec ce qui est déjà présent. Leur
adoption et leur diffusion par le biais des réseaux plus larges
dépend de l'efficacité qu'ils fournissent en termes de réduction
des coûts et de nouveaux débouchés. L'un des principaux moyens de
gagner en efficacité globalement est de laisser les différentes
pièces du système partager les coûts des transactions en
partageant des plate-formes d'infrastructures communes (réseaux
d'information et de transport, réseau électrique, eau / eaux usées,
systèmes financiers...etc). Ainsi, il y a une tendance qui se
renforce à avantager ceux qui construisent la plate-forme
ainsi que les utilisateurs de la plate-forme, qui grandit à mesure
que le nombre d'utilisateurs augmente. Avec le temps, l'échelle du
système devient un obstacle à une diversification vers des systèmes
alternatifs puisque le coût initial et les économies d'échelle
intégrés deviennent un obstacle plus important pour les nouveaux
entrants, en particulier là où il y a une plaque tournante
d’infrastructures complexes. Le manque de diversité du système
n'est pas nécessairement due à des monopoles d'entreprise. Par
exemple, il y a une concurrence vigoureuse entre les fournisseurs de
services de téléphone mobiles, mais ils partagent des plates-formes
d'information communes et dépendent des réseaux d'électricité et
du système monétaire, qui ont tous deux peu ou pas de diversité de
système.
Nos systèmes d'exploitation sont intégrés dans
l'économie globale. Des infrastructures coûteuses et un besoin
continuel pour des composants de remplacement signifie que les
économies d'échelle et un grand nombre de personnes économiquement
liées sont nécessaires pour les rendre viables. Par exemple, les
ressources nécessaires pour maintenir l'infrastructure IT sur
laquelle nous nous appuyons pour des services essentiels sont telles
que cela requiert aussi que nous achetions des consoles de
jeux, que nous envoyions des messages texte superflus et que nous
regardions des vidéos sur YouTube. En d'autres termes, nos besoins
non-discrétionnaires et les systèmes critiques qui les soutiennent
sont abordables car ils sont subventionnés par des dépenses
discrétionnaires, qui dépendent elle-même de nouvelles économies
d'échelle générées par l'économie mondialisée qui nous fournit
notre revenu discrétionnaire en premier lieu.
Dans cette perspective, poser des questions sur les
besoins en ressources pour des produits individuels de l'économie
(un ordinateur ou mon café du matin, par exemple) est équivalent à
poser des questions sur les ressources nécessaires à votre doigt,
cela n'a de sens que si le reste du corps est doté de ressources
suffisantes .
Chaque nouveau niveau de complexité dans les
infrastructures implique de nouveaux coûts fixes en termes de flux
d'énergie et de ressources nécessaires pour son entretien et son
fonctionnement, et une économie d'échelle qui permet de
subvenir à ces nouveaux flux. Cela verrouille également
la co-dépendance entre les composantes de nos infrastructures
essentielles qui intègrent le tissu opérationnel. Par exemple, si
nos plate-formes informatiques échouaient, il en serait de même de
nos systèmes financiers, de nos systèmes de connaissances
et de nos systèmes énergétiques. De même, si notre système
financier s'effondrait, il ne faudrait pas longtemps pour que notre
infrastructure informatique et nos chaînes d'approvisionnement ne
s'effondrent aussi. L'Institut britannique des ingénieurs civils
reconnaît que les relations complexes entre les infrastructures
critiques co-dépendantes ne sont pas bien comprises. [7]
Enfin, au fur et à mesure que de
nouvelles plate-formes d'infrastructures sont établies, les systèmes
existants sont peu entretenus ou même laissés à l’abandon.
Ainsi, si soudain, nous perdions l'infrastructure de communications
introduites au cours des dix dernières années, on ne reviendrait
pas au système que nous avions avant que cette infrastructure ait
été introduite. Au lieu de cela, la plupart d'entre nous seraient
laissés sans aucun système de communication de repli.
L'économie mondiale a une résilience limité :
Une communauté isolée, pauvre et auto-suffisante
est vulnérable vis a vis de risques graves d'une défaillance
générale de la production alimentaire à cause d’inondations ou
de parasites, par exemple. Même la France relativement riche au
XVIIIe siècle a connu 18 famines générales et des centaines de
famines locales durant cette période [8]. Sans accès à des
ressources monétaires, à des liaisons de transport, à des
marchés et des communications, la production excédentaire
d'ailleurs ne pouvait pas venir soulager les famines locales. La
croissance de l'interdépendance, les infrastructures et les
institutions de l'économie mondialisée signifiait que les risques
locaux pourraient être partagés sur des réseaux plus larges, et
cela améliora la résilience locale.
Une des grandes vertus de l'économie mondiale est
que même si des usines échouent ou si des liens dans une chaîne
logistique se rompent, l'économie peut s'adapter rapidement en se
fournissant ailleurs ou en trouvant des substituts. Ceci est une
mesure de la résilience de l'économie mondialisée et c'est une
caractéristique naturelle de tout système délocalisé et en réseau
adaptatifs complexes. Mais cela n’est vrai que dans un certain
contexte. Il y a des plates-formes communes ou «hub
d'infrastructure» qui maintiennent le fonctionnement de l'économie
mondiale et son tissu opérationnel dans son ensemble, et
l'effondrement de ces plates-formes est susceptible d'induire une
défaillance systémique. Ces principaux “hub” sont le système
monétaire et financier, les flux d'énergie accessibles, les
infrastructures de transport, les économies d'échelle et les
infrastructures intégrées de technologie de l'information et de
l'électricité.
Notre liberté d’evoluer peut être limitée
par des verrouillages systémiques :
Les verrouillages systémiques peuvent être définis
en gros comme une incapacité à faire face à un problème en
changeant un sous-système de l'économie sans modifier négativement
les autres sous-systèmes dont nous dépendons. Par exemple, nous
savons que notre système actuel d’approvisionnement en
nourriture à flux tendu ou encore les pratiques agricoles
actuelles sont extrêmement risquées. Alors que la crise économique
se resserre, les personnes impliquées dans la production et la
distribution alimentaires s'efforcent de faire des gains d'efficacité
supplémentaires et des économies d'échelle en même temps que la
déflation entraîne leurs prix vers le bas. La baisse des prix aide
à maintenir le bien-être et la paix sociale, et aide à rendre
plus facile pour les consommateurs le service de leurs dettes, ce qui
soutient à son tour nos banques fragilisées, dont la santé doit
être préservé ou alors le marché obligataire ne pourrait pas
assurer la vente aux enchères des bons du gouvernement. En
conséquence, même si nous savons qu’il serait préférable de
changer, il est très difficile de faire une opération majeure sur
nos systèmes alimentaires si cela nécessite une hausse des prix
alimentaires, une baisse de productivité et un retour sur
investissement médiocre.
Cependant, le principal processus de verrouillage
est l'économie de croissance elle-même. Nous tentons de résoudre
les problèmes écologiques systémiques au sein de systèmes qui
sont eux-mêmes dépendants de plus en plus de
l'utilisation jusqu’à épuisement des ressources et de
l’augmentation des déchets. Nous sommes intégrés dans des
systèmes économiques et sociaux dont le bon fonctionnement est
nécessaire à notre bien-être immédiat. Mais ces systèmes sont
trop optimisés, interconnectés et complexes à comprendre pour
qu'il soit possible de les contrôler et de les gérer de manière
systémique pour permettre une contraction contrôlée, tout en
conservant notre bien-être.
Le problème de verrouillage est en partie la raison
pour laquelle il n'existe pas de possibilité de décroissance gérée.
L'adaptation de l'économie mondiale aux
contraintes environnementales déplace et souligne les problèmes :
Le pic pétrolier devrait être la première
contrainte écologique à avoir un impact significatif sur
l'infrastructure de l'économie mondialisée. Toutefois, c'est
seulement une partie d'un réseau de plus en plus intégré de
contraintes, notamment les pénuries d'eau douce, la perte de
biodiversité, l’érosion des sols et la fertilité des sols
réduite, la pénurie des principaux minéraux et les changements
climatiques. En conséquence, cela n'a guère de sens de
compartimenter notre attention comme nous le faisons à travers la
Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques,
par exemple. La nature interdépendante de notre situation est
clairement démontrée par la Révolution verte des années 1960 qui
est censé avoir «résolu» la pression croissante sur la production
alimentaire d'une population croissante. La technologie a été
mobilisée pour mettre la production alimentaire dans une logique de
combustibles fossiles, ce qui a permis une explosion de la population
et donc une croissance encore plus intense dans les demandes de
ressources. Le résultat est que encore plus de gens sont encore plus
vulnérables puisque leurs exigences de bien-être accru dépendent
d'une base de ressources moins diversifiée et plus fragile. Au
fur et à mesure que les limites se resserrent, nous
répondons au stress sur une ressource clé (par exemple, réduire
les émissions de gaz à effet de serre ou contourner les contraintes
de carburant en utilisant les biocarburants) en plaçant les
contraintes sur d'autres ressources clés qui sont elles-mêmes déjà
sous pression (nourriture, eau). Que nous ayons à faire cela montre
alors que la capacité d'adaptation qui nous reste est réduite.
Nos besoins locaux dépendent de l'économie
mondiale :
Nos besoins de base et nos besoins facultatifs sont
tributaires d'un tissu d'échanges mondialisé. Notre capacité à
échanger notre travail pour payer ces besoins l’est aussi. Les
conditions qui maintiennent notre bien-être sont réparties sur le
globe.
Nous nous sommes adaptés à la stabilité de la
croissance de la mondialisation au cours des décennies. Nos
compétences et nos connaissances sont devenues de plus en plus
affinées afin de contribuer à la diversité des niches au sein de
l'économie mondiale. Les outils avec lesquels nous interagissons -
ordinateurs et logiciels, téléphones portables, machines et
systèmes de paiement - maintiennent notre productivité. C'est aussi
le cas des chaînes d'approvisionnement qui nous nourrissent,
fournissent les intrants à nos processus de production et
maintiennent le fonctionnement des systèmes dont nous dépendons.
Notre productivité dépend aussi d'une économie d’échelle
d'envergure mondiale, pas seulement celle dont bénéficie nos
clients directs, mais aussi les conditions qui favorisent leur
activité économique dans l'économie en général. Nous sommes tous
liés. Pour cette raison, nous pouvons dire qu'il n'y a plus de
production totalement autochtones.
Monnaie et crédit intègrent l'économie
mondiale :
Si un côté de l'économie mondiale est constituée de biens et services, l'autre côté est constitué d'argent et de crédit. L'argent n'a aucune valeur intrinsèque, c'est un morceau de papier , on pourrait prendre l’image d’un condensateur chargé dans un circuit intégré. Il ne représente pas la richesse, mais une créance sur la richesse (l'argent n'est pas la maison ou la nourriture, nous pouvons les acheter avec elle). Partout dans le monde on échange quelque chose d’intrinsèquement précieux pour quelque chose d’intrinsèquement inutile. Cela fonctionne uniquement si nous jouons tous le jeu, les gouvernements mandatent la loi et la stabilité monétaire et la confiance est maintenue. L'hyper-inflation dans l'Allemagne de Weimar et au Zimbabwe, jusqu'à ce qu'y soit adopté le dollar américain montre ce qui arrive quand la confiance est perdue.
La thermodynamique de l'économie mondiale :
Tout comme les êtres humains et la vie sur terre,
les économies nécessitent des flux d'énergie pour fonctionner et
pour maintenir leur structure. Si nous ne maintenons pas les flux
d'énergie (directement ou par l'entretien et le remplacement) les
systèmes dont nous dépendons, se désintègrent. Les humains
obtiennent leur énergie quand ils transforment les réserves
d'énergie concentrée dans les aliments en métabolisant, en
réfléchissant ou en travaillant physiquement, et en dispersant
l'énergie sous forme de chaleur et d'excréments. Notre économie
mondialisée n'est pas moins contrainte par l’énergie limitée,
mais il y a une différence cruciale.
Lorsque les humains arrivent à maturité, ils
cessent de croître et leur apport énergétique se stabilise. Notre
économie s'est adaptée à la croissance continue, et cela signifie
des flux croissants d'énergie.
L'auto-organisation et la biodiversité de la vie
sur terre est maintenue par le flux d'énergie solaire d’entropie
faible qui irradie notre planète puis se transforme en chaleur
rayonnante dans l'espace d’entropie élevée. Notre civilisation
complexe s’est formée en transformant de la matière vivante et
des réserves fossiles d'énergie solaire en travail utile, et
l'entropie de l'énergie thermique résiduelle, les gaz à effet de
serre et la pollution sont les conséquences nécessaires du
fait qu'aucun processus n’est parfaitement efficace.
La première loi de la thermodynamique nous dit que
l'énergie ne peut pas être créée ou détruite. Mais l'énergie
peut être transformée. La deuxième loi de la thermodynamique nous
dit comment elle est transformée. Tous les processus suivent le
mouvement qui va d'un état plus concentré et organisé vers un
autre plus désorganisé, autrement dit un mouvement qui va d’un
état d'entropie faible vers un état d’entropie élevée. Nous
voyons cela lorsque notre tasse de café chaud se refroidit à la
température ambiante ou quand les humains et leurs artefacts se
désagrègent en poussière. La deuxième loi définit la direction
dans laquelle les processus se produisent. En transformant l'énergie
à partir d'un état de faible entropie vers un état supérieur
d'entropie, un travail peut être produit, mais ce processus n'est
jamais efficace à 100%. De la chaleur sera toujours perdue et ne
sera donc pas disponible pour travailler. Ce travail est ce qui
construit et maintient la vie sur terre ainsi que notre civilisation.
Alors, comment ce peut-il qu’un l'îlot de
civilisation concentré et complexe à faible entropie puisse se
former dans un univers ou la tendance au désordre est universelle ?
La réponse est que de l'énergie de plus en plus concentrée doit
circuler à travers lui de façon à maintenir le système local de
plus en plus loin du désordre vers lequel il tend.
L'évolution et l'émergence de structures complexes
maximise la production d'entropie de l'univers (système local plus
partout ailleurs) dans son ensemble. Clairement, si faire croître la
complexité et la maintenir coûte de l'énergie, alors
l'approvisionnement en énergie est la plate forme principale dont
toutes les formes de complexité dépendent. [9]
Le tissu opérationnel évolue avec de nouveaux
niveaux de complexité. Comme l'intégration et la co-dépendance
augmentent, et que les économies d'échelle sont établies, des
coûts fixes de plus en plus grands sont nécessaires pour maintenir
ce tissu opérationnel. Ce coût est inclus dans les flux d'énergie
et de ressources. Par ailleurs, quand les infrastructures,
installations et machines qui sont nécessaires pour maintenir la
production économique à chaque niveau se développent, celles-ci
sont sujettes à des coûts d'amortissement plus grand, en termes
thermodynamiques, elles sont soumises à une usure entropique.
La corrélation entre la consommation d'énergie et
le changement économique et social ne devrait donc pas surprendre.
Les transitions majeures dans l'évolution de la civilisation
humaine, des chasseurs-cueilleurs jusqu’aux révolutions agricole
et industrielle, ont été fondées sur des révolutions dans la
qualité et la quantité des sources d'énergie utilisées..
Nous pouvons voir cela dans un exemple. Selon le
Recensement de 1911 de l'Angleterre et au Pays de Galles, les trois
principaux groupes professionnels étaient les services domestiques,
l'agriculture et les mines de charbon. En 2008, les trois plus grands
groupes sont le personnel de vente, les cadres intermédiaires et les
enseignants. [10] Ce que nous pouvons d'abord remarquer est qu’il y
a 100 ans, une grande partie du travail effectué dans l'économie
était du travail humain direct. Et beaucoup de ce travail était
associé directement avec l’aquisition d'énergie sous forme de
combustibles fossiles ou de nourriture. Aujourd'hui, les grandes
multinationales ont peu à voir avec la production, mais sont
davantage axées sur la gestion de la complexité, directement ou
indirectement en fournissant les connaissances de base requises par
les personnes vivant dans un monde de rôles professionnels de plus
spécialisés et diversifiés.
Ce qui a évolué au cours du siècle intermédiaire
est que l'effort humain dans la production directe d'énergie a été
remplacé par des combustibles fossiles. Le contenu énergétique
d'un baril de pétrole équivaut à 12 années de travail pour un
adulte à 40 heures par semaine. Même à 100 dollars le baril, le
pétrole est remarquablement bon marché par rapport au travail
humain ! Comme l’utilisation des combustibles fossiles a augmenté,
l'effort humain dans l'agriculture et l'extraction de l'énergie a
baissé, de même que le prix réel des aliments et du carburant. Ces
chutes de prix ont libéré un revenu discrétionnaire, ce qui a
rendu les gens plus riches. De plus, les travailleurs libérés
pouvaient fournir les compétences requises plus sophistiqués pour
construire une économie moderne et complexe qui reposait sur un
afflux de combustibles fossiles, d'autres ressources et d'innovation.
En termes d'énergie un certain nombre de choses se
sont passées. Premièrement, nous avons eu accès à de grands
stocks d'énergie hautement concentrée en quantité croissante.
Deuxièmement, les combustibles fossiles requièrent peu d'énergie
pour les extraire et les traiter, c'est à dire que
l'énergie nette qui reste après que le coût énergétique de
l'obtention ait été payé, est très élevé.
Troisièmement, les combustibles utilisés étaient de haute qualité,
en particulier le pétrole, qui est concentré et facile à
transporter à température ambiante ; de même les carburants
pouvaient être convertis pour fournir de l'électricité de manière
très polyvalente. Enfin, notre dépendance a co-évolué avec la
croissance des combustibles fossiles, de sorte que nos réseaux
routiers, nos chaînes d'approvisionnement, nos modes de peuplement,
et le comportement des consommateurs, par exemple, sont
devenus adaptatés à des vecteurs d’énergie
particuliers et basés sur l'hypothèse de leur disponibilité
future.
La croissance et la complexité de notre
civilisation, dont le PIB est un indicateur de croissance économique
primaire, est par nécessité un système thermodynamique et donc
soumis aux lois fondamentales.
Dans les modèles économiques néo-classiques de croissance économique, l'énergie n'est pas considérée comme un facteur de production. Il est supposé que l'énergie est non-essentielle et sera toujours remplaçable par du capital. Cette hypothèse a été contestée par les chercheurs qui reconnaissent que les lois de la physique doivent s'appliquer à l'économie et que la substitution ne peut continuer indéfiniment dans un monde fini. De telles études voient une relation très étroite entre l'énergie et la croissance. Ils voient des flux croissants d'énergie comme une condition nécessaire pour la croissance économique, ce dont ils ont fait la preuve à la fois historiquement et en théorie. [11] [12] [13] Il a été noté qu'il y a eu un certain découplage du PIB de la fourniture totale d'énergie primaire depuis 1979, mais beaucoup de cette perception de découplage est annulée lorsque l’on tient compte de la qualité de l'énergie qui est plus élevée [14]
Il est parfois suggéré que l'intensité
énergétique (énergie / unité de PIB) se stabilise ou baisse un
peu dans les économies avancées, un signe pour certains qu’un
découplage local peut se produire. Cela confond ce qui tient des
effets locaux avec le fonctionnement d'une économie de plus en plus
globale et intégrée. Les économies avancées du savoir et des
services ne font pas autant qu’avant de production à forte
intensité d'énergie et de matières premières, mais leurs
économies restent tributaires de l'utilisation de produits à forte
intensité d'énergie fabriqués ailleurs, et de la prospérité des
fabricants à qui ils vendent.
- State of the Nation: Defending Critical Infrastructure. Institute of Civil Engineers (2009).
- Braudel, F. (1981). The Structure of Everyday Life (Vol. 1): The limits of the possible. Collins. Page 74.
- Chaisson, E. (2001) Cosmic Evolution: The Rise of Complexity in Nature. Harvard Univ. Press.
- Kinsella, T. Politics must liberate itself for revolution to succeed. The Irish Times. 16th March 2009.
- Cleveland, C. et al. Energy and the US Economy: A biophysical Perspective. Science 255 (1984).
- Ayres, R., Ayres, L., Warr, B. Energy, Power, and Work in the US Economy, 1990-1998. Energy 28 (2003).
- Ayres, R., Warr, B. (2009) The Economic Growth Engine: How Energy and Work Drive Material Prosperity. Cambridge, Edward Elgar Publishing.
- Cleveland, C., Kaufmann, R., Stern D., eds, Aggregation and the Role of Energy in the Economy. Ecological Economics 32. Elsevier (2000).
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