dimanche 27 novembre 2011

Monopole radical & Urbanisme

De plus en plus de rues à Shanghai sont interdites aux vélos. En deux roues, il devient chaque jour plus difficile d'aller d'un point A à un point B sans faire de grands détours. Est ce une anecdote ? Est ce juste un petit prix à payer pour l’accès à la modernité ? Est ce sans importance ? Est-ce inévitable dans une grande ville en développement ? 

Je pense que cela n'a rien d'anecdotique. C'est, en fait, une illustration parfaite de monopole radical selon les termes de Ivan Illich. Ce n'est pas anodin, c'est la fuite en avant, l'engrenage, qui fait que la voiture individuelle , le moyen de transport choisi par les élites, tue petit à petit tout autre moyen de transport, monopolise l'espace, augmente exponentiellement les émissions du citadin lambda et oblige les classes moyennes à consacrer une part de plus en plus grande de leur temps de travail à l'achat d'une voiture qui va elle-même leur servir à aller travailler. Cela permet aussi au promoteur d'imposer un modèle de logement de plus en plus loin du centre, d'augmenter ainsi ses marges en utilisant du foncier excentré, mal desservi et d'exproprier au prétexte qu'il faut construire des infrastructures. En France, la pertinence de cette notion de monopole radical est difficile à faire ressortir puisqu'ils font tellement partie du paysage depuis tellement longtemps qu'on ne peut plus les discerner. En Chine, en ce moment ces phénomènes de monopoles radicaux qui s'imposent progressivement sont visibles à l'oeil nu, au quotidien, dans la rue, au travail.



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